Deces - Van Johnson

Par Tootpadu, 14 décembre 2008

L'acteur américain Van Johnson est décédé avant-hier à l'âge de 92 ans. Johnson était un des derniers survivants de l'ultime chapitre de la période glorieuse des studios hollywoodiens, puisqu'il a tourné l'essentiel de ses films et connu un succès publique intense mais éphémère, de la fin de la Deuxième Guerre mondiale au milieu des années 1950.

Après un premier contrat infructueux chez la Warner en 1942, Van Johnson avait assez rapidement avancé au rang de vedette pour midinettes chez MGM, à partir du film de guerre Un nommé Joe de Victor Fleming l'année suivante. Un grave accident de voiture peu de temps auparavant, qui avait laissé l'acteur avec une plaque de fer dans le crâne et du coup inapte au service militaire, assurait à Van Johnson une notoriété publique, qu'il mettait à profit pendant quatre ans. Pendant cette période, il était ainsi à l'affiche de films de guerre comme Trente secondes sur Tokyo de Mervyn LeRoy, et de comédies romantiques comme Frisson d'amour de Richard Thorpe, avec sa partenaire récurrente Esther Williams.

En 1947 cependant, le patron du studio Louis B. Mayer s'était arrangé pour permettre à Johnson de se marier avec l'épouse de son meilleur ami, l'acteur Keenan Wynn, qu'il avait connue pendant sa convalescence. Au lieu de dissiper les rumeurs sur une éventuelle homosexualité de Johnson, ce mariage avait comme résultat de faire plonger sa popularité auprès du public des jeunes filles. Par la suite, Van Johnson apparaissait encore dans quelques films prestigieux du studio, comme L'Enjeu de Frank Capra, Tragique décision de Sam Wood, Bastogne de William A. Wellman, Capitaine sans loi de Clarence Brown, et Désir d'amour de Charles Walters.

Après une année 1954 particulièrement brillante d'un point de vue artistique, avec Brigadoon de Vincente Minnelli, et populaire, grâce au succès au box-office d'Ouragan sur le Caine d'Edward Dmytryk et de La Dernière fois que j'ai vu Paris de Richard Brooks, Van Johnson a dû suivre, pendant quelques décennies, la voie peu enviable de nombre de ses contemporains, vers des productions européennes, le plus souvent italiennes, bon marché. Ce n'est qu'en 1985 qu'il obtient un beau rôle d'âge mur dans le magnifique La Rose pourpre du Caire de Woody Allen.