Deces - Jean Delannoy

Par Tootpadu, 19 juin 2008

Pour quelqu'un qui suit les annonces nécrologiques avec une telle application, que certains qualifieraient de passion morbide, que moi-même, il arrive rarement d'être étonné du décès d'une personnalité du monde cinématographique, que l'on croyait morte depuis longtemps. C'est pourtant le cas avec Jean Delannoy, le doyen des réalisateurs français, qui s'est éteint paisiblement à l'âge biblique de 100 ans, hier à son domicile de Guainville, dans l'Eure-et-Loir. Sans doute, l'oeuvre de Delannoy nous paraît tellement lointaine, et peu défendue dans les rappels de l'histoire du cinéma, que la disparition discrète de la personne peine d'attirer notre attention.

Jean Delannoy était avant tout un réalisateur de films populaires, qui passent régulièrement à la télévision, mais dont le style n'est guère mémorable. Il avait acquis assez tôt une certaine notoriété, puisque ses films les plus importants ont été tournés au cours des années 1940. Citons Macao, l'enfer du jeu avec Erich von Stroheim, L'Eternel retour d'après Jean Cocteau, avec Jean Marais, Le Bossu avec Pierre Blanchar, La Symphonie pastorale avec Michèle Morgan, ou encore Les jeux sont faits d'après Jean-Paul Sartre, avec Micheline Presle et Marcel Pagliero.

Par la suite, Jean Delannoy s'est engagé dans des productions encore plus commerciales, faisant tourner Jean Gabin à plusieurs reprises, notamment dans Maigret tend un piège, adaptant des oeuvres littéraires (Notre-Dame de Paris avec Gina Lollobrigida et Anthony Quinn) ou participant à de grandes épopées historiques et des films à épisodes.

Lauréat d'un César d'honneur en 1986, Jean Delannoy termine sa carrière sur une trilogie religieuse, avec Bernadette, La Passion de Bernadette et Marie de Nazareth.