salon-exposition - James Bond L’exposition : 50 ans de style Bond

Par Mulder, Paris, Grande Halle de la Villette, 15 avril 2016

Introduction

Le Barbican Centre et EON Productions ont uni leurs forces pour créer une exposition exceptionnelle conçue par Ab Rogers et organisée par le Barbican en collaboration avec l’historienne de mode Bronwyn Cosgrave et la créatrice de costumes primée aux Oscars® Lindy Hemming.

Grâce à un accès sans précédent aux archives de production d’EON, L’Exposition- 50 ans de Style Bond offre une expérience multisensorielle dans laquelle les stars emblématiques, les costumes, les véhicules, les gadgets, les effets spéciaux, les illustrations, les destinations exotiques, les armes, les cascades et les accessoires s’associent pour plonger le visiteur au coeur du processus de création et de développement du style Bond tout au long de ses 50 ans d’histoire.

Parmi les costumes d’origine figurent le smoking blanc porté par Roger Moore dans Octopussy et la combinaison spatiale de Moonraker. De nombreux véhicules et gadgets sont exposés, dont l’Aston Martin DB5 de 1964 qui fit son retour à l’écran dans GoldenEye, l’Aston Martin DB10 de Spectre, la moto BMW chevauchée par Pierce Brosnan dans Demain ne meurt jamais, la mallette utilisée dans Bons baisers de Russie et le téléphone portable Ericsson dernier cri qu’utilise Pierce Brosnan dans Demain ne meurt jamais.

Parmi les trésors exposés figurent notamment le pistolet d’or de Scaramanga (L’homme au pistolet d’or), le chapeau melon aux bords d’acier de Oddjob, le prototype de chaussures munies d’une lame mortelle à cran d’arrêt portées par Rosa Klebb dans Bons baisers de Russie, le bras métallique de Tee-Hee (Vivre et laisser mourir) et les redoutables mâchoires de Requin, apparues pour la première fois dans L’espion qui m’aimait.

Certains costumes ont été spécialement recréés pour cette exposition sous la supervision de Lindy Hemming, comme la veste de smoking dorée de Goldfinger, le gilet doré de Pussy Galore et le costume que Sean Connery portait lors de sa première apparition à l’écran dans James Bond 007 contre Dr. No, ainsi que le célèbre bikini blanc porté par Ursula Andress, le bikini orange porté par Halle Berry dans Meurs un autre jour et le maillot de bain bleu ciel de Daniel Craig dans Casino Royale.

Ces objets prennent place aux côtés d’un grand nombre de dessins et de maquettes d’origine, dont le dessin du jetpack piloté par Bond dans Opération Tonnerre, le storyboard de la séquence d’On ne vit que deux fois dans laquelle apparaît le mini-hélicoptère Petite Nellie, ainsi que la Lotus Esprit miniature (baptisée WetNellie) utilisée sous l’eau pour le tournage de L’espion qui m’aimait.

1) Affiches

L’Exposition James Bond 007 - 50 ans de Style Bond rend hommage au talent, à l’imagination et à l’ambition des cinéastes et stylistes qui ont façonné l’image de James Bond. Au fil des années, les films de James Bond ont trouvé écho au-delà des frontières du cinéma en véhiculant l’exubérance et l’ingéniosité britanniques et en influençant les sphères du design et de la technologie pendant un demi-siècle. Cette exposition explore le processus créatif lié à la production des 24 films de James Bond réalisés à ce jour, du concept initial au montage final. James Bond se classe parmi les plus longues franchises cinématographiques de tous les temps. James Bond contre Dr. No a inauguré la série lors de sa sortie le 5 octobre 1962. C’est à EON Productions, société cinématographique créée par les producteurs Albert R. Broccoli et Harry Saltzman, que fut confiée la réalisation d’autres films basés sur la série à succès de romans d’espionnage de Ian Fleming. Les décors, accessoires et costumes conçus durant toutes ces années contribuèrent à propulser la franchise James Bond au rang de véritable icône. Ce succès s’est poursuivi avec Spectre et sa sortie mondiale en 2015.

2) L’esprit Bond

Ce style de costume était déjà connu sous le nom de « coupe Conduit » chez Anthony Sinclair lorsque le réalisateur Terence Young conduisit Sean Connery à l’atelier de ce tailleur de Mayfair dans le cadre de sa préparation au rôle de James Bond dans James Bond contre Dr. No. Avec son pantalon slim et sa veste cintrée, ce style convenait au physique athlétique des clients de Sinclair dont beaucoup étaient d’anciens officiers de la garde, comme Young lui-même. Le style « Conduit » devint emblématique du James Bond incarné par Sean Connery et remporta également un vif succès commercial, l’acteur portant ce type de costume à l’écran tout au long des années 60. L’Aston Martin DB5 de 1964 est considérée comme le comble du gadget de James Bond. Le modèle exposé ici fut piloté par Bond sur une route de la Côte d’Azur dans la séquence d’ouverture de GoldenEye. Pour Skyfall, la DB5 de GoldenEye fut modifiée afin de ressembler au premier modèle utilisé dans Goldfinger et elle retrouva sa plaque d’immatriculation d’origine : BMT 216A.

3) Séquences d’ouverture

Dans chaque film de James Bond, la séquence d’ouverture donne le ton du film qui va suivre sous la forme d’un « mini film » complet durant lequel est projeté le générique. Le célèbre visuel représentant l’intérieur d’un canon de pistolet, créé par le styliste Maurice Binder, est apparu pour la première fois dans James Bond 007 contre Dr. No. « J’avais des petits autocollants blancs que j’ai placés sur un storyboard noir », explique Binder, « j’ai pensé que ce serait une bonne idée de voir Bond au travers d’un canon de pistolet, marchant puis tirant en direction du spectateur. Le sang coulait ensuite le long de l’écran ». Aujourd’hui, ces séquences d’ouverture sont considérées comme de véritables œuvres d’art. Les silhouettes de femmes séduisantes qui caractérisent l’oeuvre de Binder, ainsi que les images projetées par Robert Brownjohn sur leurs corps ondulants, ont continué d’inspirer les séquences réalisées par ses successeurs Daniel Kleinman et MK12.

4) L’or

La sortie de Goldfinger en septembre 1964 marquera, le premier plus gros succès remporté par un film de la saga James Bond pour les producteurs Cubby Broccoli et Harry Saltzman. Il s’agit en effet du film ayant connu le démarrage le plus rapide de tous les temps en termes de recettes, le remboursement de ses coûts de production de 3 millions de dollars s’effectuant en à peine deux semaines. L’immense popularité de Goldfinger consacrera la suprématie de James Bond au sein de la culture populaire, son profil de géant n’ayant d’égal que celui des Beatles. Cet environnement doré, qui célèbre le cinquantième anniversaire de James Bond à l’écran, rend également hommage au célèbre décor de Fort Knox conçu par Sir Ken Adam. Responsable des décors de 7 films de James Bond, Adam est considéré comme le plus grand chef décorateur de son temps.

Collection de dessins de costumes
Réalisés sur papier fin, les dessins de Beatrice Dawson représentent les tenues qu’elle inventa pour PussyGalore, la pilote de Goldfinger, ses aviatrices du FlyingCircus et Mei-Lei, son hôtesse de l’air. Ses tailleurs pantalons, qui illustrent l’allure masculine de Pussy, étaient révolutionnaires pour l’époque. Après la sortie de Goldfinger, l’actrice Honor Blackman fera partie d’un groupe de femmes célèbres qui populariseront ce style de vêtement féminin. Les combinaisons créées par Dawson pour l’équipage ont inspiré les tenues des partenaires féminins de Bond. Bien qu’elle n’ait fait l’objet d’aucune mention au générique de Goldfinger, Dawson fit preuve, par le biais de ses créations, d’un réel talent en termes de modernité et de représentation de la couleur à l’écran. Très sollicitée dans le Londres des années 50 et 60, cette costumière affectueusement surnommée « Bumble » était la meilleure amie de Vivien Leigh.

Salle du laser
Ce croquis représente l’antre de Goldfinger le laboratoire de son quartier général suisse, Auric Enterprises AG. C’est ici que Goldfinger montre son « nouveau jouet » à Bond : un laser industriel capable de découper le métal. Le talent du chef décorateur Sir Ken Adam résidait dans sa capacité à reproduire ses croquis à une échelle gigantesque et avec une incroyable authenticité. Ce décor fut réalisé par John Stears en collaboration avec le fabricant Sir Ken Adam allemand d’éclairage OSRAM.

Le chapeau de Oddjob
C’est avec ce chapeau melon aux bords en acier qu’Oddjob, l’homme de main d’Auric Goldfinger, décapite ses ennemis. Il finira électrocuté en tentant de récupérer son chapeau accidentellement coincé entre les barreaux d’une salle de Fort Knox. Pour lui permettre de voler « comme un frisbee », ce chapeau conçu par Ken Adam fut équipé d’un moteur électrique par l’équipe chargée des effets spéciaux dirigée par John Stears. Plus tard, ce célèbre couvre-chef fut donné par erreur à un fan. Il fut acquis par EON Productions pour la somme de 62 000 livres sterling lors de la vente aux enchères James Bond 007 organisée par Christie’s en septembre 1998.

Pistolet d’or de Scaramanga
Pour L’homme au pistolet d’or, Peter Lamont conçut ce pistolet en se basant sur le modèle Colt Single Action Army dont Ian Fleming avait armé Francisco Scaramanga dans son roman. L’assemblage du revolver fut réalisé par Colibri, fabricant de briquets et accessoires de luxe. Un stylo servait de canon, limité à une seule balle. Le chargeur était un briquet « Moletric 88 ». Un étui à cigarettes servait de crosse et la détente était un bouton de manchette. Colibri fut cité au générique en tant que créateur du Pistolet d’or. Trois autres pistolets plaqués or furent fabriqués par un orfèvre pour le tournage, le Colibri s’étant révélé trop fragile. Ces modèles ayant été volés, ce pistolet estle seul survivant qui soit apparu à l’écran.

5) Ian Fleming

En 1961 United Artists apporta son soutien à Albert R. Broccoli et Harry Saltzman pour la réalisation de films basés sur les aventures du très distingué agent secret. Ian Fleming inventa le personnage de Bond en puisant dans son expérience personnelle et professionnelle. Pendant la seconde guerre mondiale, il fut plongé dans le monde de l’espionnage alors qu’il servait en tant qu’officier du renseignement naval britannique. En 1945, son poste de responsable des correspondants étrangers du groupe de presse Kemsley Newspapers lui permit de parcourir le monde, son imagination se nourrissant de l’exotisme raréfié qui finira par caractériser les exploits de James Bond. C’est à Goldeneye, la résidence qu’il fit construire en Jamaïque, qu’il écrivit sa série de bestsellers d’espionnage. Le rythme effréné qui caractérise le style de Bond résulte en partie du rythme de travail légendaire de Fleming. Ce dernier écrivait en effet chaque roman en l’espace de huit semaines.

6) Le bureau de M

Les missions de Bond commencent généralement dans le bureau de M, le directeur du Secret Intelligence Service. C’est l’Amiral John Godfrey, supérieur de Ian Fleming au sein du service de renseignement naval, qui inspira le personnage de M dans les romans de James Bond. M fut interprété de façon mémorable par Bernard Lee dans 11 films de James Bond, à commencer par James Bond contre Dr No en 1962. Suite à la nomination en 1992 de Dame Stella Rimington au poste de Directeur général du MI5 (première femme nommée à ce poste), le rôle de M fut attribué à Dame Judi Dench dans GoldenEye en 1995. Dans Skyfall, son septième film dans le rôle de M, son autorité et son poste sont contestés par Mallaury (Ralph Fiennes), le nouveau président de la commission du renseignement et de la sécurité. Lorsque Skyfall toucha à sa fin, Mallory hérita du rôle iconique de M. Dans Spectre, son poste ainsi que la pertinence du MI6 sont à nouveau remis en cause par le nouveau chef de la Sécurité Nationale, Max Denbigh (Andrew Scott).

Salle de conférence de M
La salle de conférence de M est une grande pièce de style néoclassique. En appuyant sur un bouton, « les tapisseries se relevaient pour laisser apparaître des cartes », expliquait Ken Adam.

Quartier général, Vauxhall Cross, Londres 2010
James Hart Dyke fut chargé par le Secret Intelligence Service (SIS) de réaliser une série de tableaux sur le thème d’« Une année au sein du MI6 ». L’oeuvre de Hart Dyke fut présentée aux producteurs de Bond par le Directeur du SIS, Sir John Sawers, lors d’une réunion consacrée à la scène durant laquelle M assiste depuis un pont à l’explosion des étages supérieurs du bâtiment. L’explosion ne fut représentée que par quelques feux d’artifice le jour du tournage. Ce n’est que plus tard qu’une maquette 3 fois plus petite du MI6 fut réalisée dans les studios Pinewood où Chris Corbould, responsable des effets spéciaux, utilisa 28 explosifs pour reproduire l’attaque. À la fin de Skyfall, le tableau de Hart Dyke représentant l’immeuble du MI6 apparaît dans le bureau de Gareth Mallory.


7) Section Q

La « Section Q » est la division de recherche et développement fictive des services secrets britanniques. Son nom dérive de Quartermaster (quartier-maître), le pourvoyeur de gadgets et d’armes du MI6. Peter Burton l’incarna pour la première fois dans James Bond contre Dr. No, avant d’être remplacé en 1963 par Desmond Llewelyn dans Bons baisers de Russie. Ce film sera le premier d’une série de dix-sept dans lesquels Llewelyn incarnera Q pendant 36 ans.

John Cleese, qui commença son apprentissage pour le rôle de Q sous le nom de R dans Le monde ne suffit pas, hérita du rôle dans Meurs un autre jour. Après dix ans d’absence, le rôle de Q sera repris par Ben Whishaw dans Skyfall et Spectre sous les traits d’un jeune scientifique de génie. Les technologies étayant les gadgets de James Bond ont progressé au fil des films. Dans Bons baisers de Russie, Bond utilise un pager et un téléphone dans sa voiture. Ces gadgets semblent dépassés aujourd’hui, mais à l’époque du film, il s’agissait de véritables merveilles technologiques de pointe. De la première montre numérique apparaissant pour la première fois dans Vivre et laisser mourir à la télécommande à distance permettant de piloter la BMW 750iL sur un téléphone portable, une chose est certaine : Q était toujours à l’avant-garde.

Mallettes
Cette mallette truffée d’armes permit à James Bond de se protéger dans sa lutte avec le méchant Red Grant à bord de l’Orient Express dans Bons baisers de Russie. Le service des effets spéciaux qui travaillait sur le film équipa la mallette de 007 d’un éventail de mécanismes de protection (décrits par Ian Fleming dans le roman), dont la lame de couteau exposée ici. Il s’agit du couteau d’origine. La mallette, fabriquée par Swaine Adeney Brigg, l’illustre fabricant britannique d’articles de sports équestres et de maroquinerie de luxe, est actuellement équipée d’un couteau de remplacement. Il a été ajouté pour la scène de la Section Q dans Meurs un autre jour, l’un des nombreux films dans lesquels James Bond transporte une mallette. Apparue dans Permis de tuer, la boîte à malices de Q contenait du dentifrice et un radio-réveil dans lesquels étaient dissimulés des explosifs.

Bateaux
En matière d’ingéniosité, les bateaux de Bond rivalisent avec ses voitures. Sa « bondole » vénitienne est capable de se transformer en hors-bord et en aéroglisseur. Le « Q Boat » conçu par Ken Adam pour Moonraker (qui catapulta Bond au-dessus des chutes brésiliennes d’Iguazúau moyen d’un deltaplane) donna à Glastron, son fabricant, l’idée de lancer en 1980 son bateau à moteur Scimitar, maintes fois primé. Bond utilisa le mini Q Boat sur la Tamise et les quais avant même qu’il ne soit achevé.

Lotus Esprit
L’attention de Cubby Broccoli ayant été attirée par la Lotus Esprit Series 1 « aux allures de requin », deux modèles de cette luxueuse voiture de sport furent achetés pour servir d’« arme suprême » aux services secrets britanniques. Surclassant toutes les voitures précédemment pilotées par Bond, ce véhicule de combat multitâches était capable de se débarrasser de ses poursuivants sur la route et de naviguer comme un sous-marin en mer. L’engin se déplaçait à une vitesse de 7,2 noeuds et pouvait plonger à une profondeur d’environ 140 mètres, grâce au directeur des effets spéciaux Derek Meddings et au constructeur de sous-marins John Perry III.

Chien robot
Lors de sa démonstration, Q explique à Bond que ce « représentant canin de l’ère informatique » dispose de caméras vidéo à la place des yeux et de microphones intégrés, et qu’il peut ainsi surveiller des endroits inaccessibles aux humains. Le robot finira par découvrir Bond sous la douche en train de « régler quelques détails » avec l’héritière du pétrole Stacey Sutton.

8) Casino

Du club Les Ambassadeurs situé dans le quartier londonien de Mayfair jusqu’au casino flottant de Macao, l’agent 007 a toujours paru à l’aise dans l’opulence des établissements de jeux raffinés. Toujours d’une grande élégance et sûr de lui, il sait tirer parti de cet environnement pour accomplir sa mission. Avec l’aide de son propre tailleur Anthony Sinclair, le réalisateur Terence Young organisa la garde-robe du Bond incarné à l’écran par Sean Connery. Le smoking sur mesure que Sinclair réalisa pour les débuts de Connery dans James Bond 007 contre Dr. No fut à l’origine d’un protocole vestimentaire qui prit le nom de « look Bond ». Des garderobes élaborées ont depuis été conçues pour les films de James Bond sous forme de collaborations entre créateurs de costumes et tailleurs de renom et entre grands couturiers et joailliers réputés, dont les créations sont adaptées pour l’écran.

Smoking de James Bond
Les détails de confection du Smoking porté par Bond dans James Bond 007 contre Dr. No rendaient hommage à Ian Fleming, qui appréciait ce style. Dans le film, Terence Young fait patienter le public en retardant la première apparition de l’agent 007. Avant de découvrir le visage de Bond, les spectateurs voient la manche de sa veste bleu nuit, avec ses manchettes de soie retroussées et ses boutons recouverts de soie. Ces détails apparaissent à l’écran pendant que Bond bat les cartes à la table du casino.

Robe de Sylvia Trench
Dans le script de Dr. No, Sylvia Trench est décrite comme étant « vêtue d’une robe exquise » lorsqu’elle rencontre James Bond au casino Le Cercle. Mais quelques heures avant le tournage de la scène, le réalisateur Terence Young rejeta la robe conçue par la costumière Julie Harris pour Eunice Gayson qui incarnait Trench. Harris écuma les boutiques aux alentours des studios Pinewood et dénicha une robe mi-longue bon marché, qui a été recréée pour cette exposition.

Salle de jeu

Robe de Séverine
Le motif du tatouage de cristaux conçu par Jany Temime qui orne cette robe illustre le caractère troublant de la mystérieuse Séverine, ainsi que l’ambiance orientale du casino de Shanghai dans lequel elle rencontre Bond. La forme très ajustée et le satin foncé de la robe rappellent les robes sabliers créées pour Rita Hayworth par le
célèbre costumier hollywoodien Jean Louis dans les années 50. La parure a nécessité 60 000 cristaux Swarovski, appliqués chacun à la main.

Oeuf de Fabergé
Cet oeuf de Pâques impérial, que Bond met en jeu pendant une partie de backgammon, est l’accessoire utilisé dans Octopussy. On racontait qu’il s’agissait d’une pièce authentique réalisée par le joailler Pierre-Karl Fabergé. En réalité, cet oeuf a été fabriqué pour le film par Asprey, ancien joaillier de la famille royale britannique. Il est orné d’émail vert translucide et de décorations factices, dont de faux saphirs bleus et un motif floral incrusté de strass. Il contient une maquette du carrosse impérial.

Robe d’Elektra King
Elektra King et Bond (qui a pour mission de la protéger) sont amants lorsqu’ils se rejoignent au casino de Zukovsky. Elle est donc vêtue d’une robe rouge séduisante. Lindy Hemming a voulu souligner l’exotisme de cette héritière du pétrole d’origine britannique et azéri en le parant de riches étoffes. Son châle, par exemple, est en velours et en soie de sari. Les boucles d’oreilles asymétriques ont été conçues par Hemming pour dissimuler le lobe de l’oreille manquant d’Elektra.

9) Territoires étrangers

L’esprit d’évasion qui caractérise Bond a donné envie à des millions de personnes de parcourir le monde. Lors de l’écriture d’un nouveau script, les producteurs Michael G. Wilson et Barbara Broccoli se posent la question suivante : « dans quel nouvel endroit du globe pourrions-nous envoyer Bond ? Nous recherchons les lieux intrigants et chargés de mystère ». Les repérages des films de James Bond consistent à passer le globe au peigne fin à la recherche de lieux intéressants sur le plan visuel et qui conviennent au scénario.

Section 1 : Japon (Intérieur du volcan)
Le centre de contrôle de Blofeld, ci-contre, dont la construction aux studios Pinewood de Londres nécessita 700 tonnes d’acier et cinq mois de travaux à partir de mai 1966, comprenait une plateforme centrale de lancement de la fusée Intruder de l’organisation Spectre et un monorail. Il s’agissait du plus grand décor construit en Europe et du plus coûteux, son coût de 1 million de dollar étant supérieur au budget total du film Dr. No. « Aujourd’hui, tout serait probablement réalisé en numérique », explique Ken Adam. « Le fait que le décor soit réel ajoutait énormément de tension ».

Section 2 : San Monique Robe rouge et bottines de Solitaire
La costumière Julie Harris confectionna la robe de Solitaire en coton indien et velours de soie achetés, respectivement, à Liberty & Co et Harrods. Les bottines de Solitaire proviennent de H & M Rayne Ltd, chausseur préféré de la famille royale à une époque.

Section 3 : Le Caire Agal, shemagh et dish-dasha portés par Bond
Vêtu de cette tenue arabe traditionnelle, Bond rencontre le Cheik Hosein, un ancien camarade de classe de Cambridge, dans l’oasis de Sakkar. Roger Moore dut apprendre à monter à dos de chameau dans les studios de cinéma du Caire afin d’effectuer la traversée du Sahara entreprise par Bond.

Section 4 : Espace Dessins de la station spatiale de Drax Industries
« Les films de James Bond ne relèvent pas de la science-fiction, mais de la science factuelle » déclara Ken Adam pour expliquer le réalisme de la station spatiale qu’il conçut pour Drax, représentée dans ces dessins. Adam estimait que les films à grand succès comme La guerre des étoiles et Rencontres du troisième type, tous deux sortis deux ans avant Moonraker, avaient stéréotypé les notions futuristes de l’espace. La structure tubulaire de la station spatiale de Drax reposait sur un schéma comportant des cylindres qu’Adam avait observé lors d’une visite de la NASA. Cette station spatiale était le plus grand décor jamais construit en France. Elle fut détruite le dernier jour de tournage, conformément au scénario.

Section 5 : Jungle d’Udaipur Séquence de chasse storyboard révisé
Ces storyboards montrent le safari à dos d’éléphant durant lequel Bond est traqué par ses adversaires, le Prince Kamal Khan et Gobinda. Cette séquence s’inspira d’une nouvelle de Richard Cornell intitulée The Most Dangerous Game (1924). Un jardin envahi par la végétation situé dans l’enceinte du Palais d’Udaipur servit de jungle pour le tournage à proximité de la forteresse de Kamal, illustrée ici. Le célèbre cri de Tarzan, incarné par Johnny Weissmuller, fut utilisé pour illustrer l’instant où le cascadeur Pat Banta, doublure de Bond, échappe à Kamal.

Section 6 : San Francisco Maquette du dirigeable de Zorin Industries
Un certain nombre de maquettes comme celle-ci furent utilisées pour le tournage d’effets spéciaux afin de représenter le dirigeable de Max Zorin piloté au-dessus du Golden Gate Bridge. La forme de cette maquette fabriquée en kevlar par le constructeur britannique Airship Industries était basée sur celle d’un Skyship 500. Une enseigne de Zorin Industries réalisée à la main par la section artistique de Dangereusement vôtre est également exposée. Pendant que Bond se bat avec Zorin, le dirigeable flotte au-dessus du Golden Gate Bridge jusqu’à ce que le Dr. Carl Mortner, ancien expérimentateur nazi, le fasse exploser accidentellement.
Section 7 : Afghanistan Maquette de Bond et Kara dans une Jeep

Section 8 : Saint-Pétersbourg Maquette de char russe
Cette maquette était basée sur un trio de chars russes des années 50 modifiés pour le tournage par le responsable des effets spéciaux de GoldenEye Chris Corbould afin de leur donner un aspect « agressif et moderne ». On le fit exploser durant le tournage de la scène miniature.

Section 9 : Vietnam BMW R1200
La scène dans laquelle les deux espions menottés chevauchent cette BMW R1200 C servit de film promotionnel anticipé pour le lancement de la moto. La R1200 C, la plus grosse BMW à l’époque, était loin d’être considérée comme idéale pour les cascades en raison de son poids. Elle fut choisie car une moto plus légère aurait paru moins spectaculaire. Le cascadeur Jean-Pierre Goy réalisa une séquence spectaculaire en roue arrière sur les toits plats de Bangkok et dans une rue factice de Ho Chi Minh recréée dans les studios Frogmore. Sept mille boîtes en carton amortirent sa chute après un bond de 6 mètres à moto au-dessus de l’hélicoptère de Carver. « Nous avons répété cette cascade pendant deux semaines » se souvient Vic Armstrong.

Section 10 : Venise Maquette de l’extérieur du palais sombrant dans l’eau

Section 11 : Métro londonien
Des millions de passagers prennent le métro londonien tous les jours. Avec l’aide de Q, Bond navigue dans les méandres des tunnels et des stations bondées à la poursuite de Raoul Silva, déguisé en agent de la police des transports.

Section 12 : La plage

Section 13 : Mexico
Michael G Wilson, le producteur de la série des James Bond, a classifié la scène précédant le générique de Spectre comme “la plus grande que nous ayons jamais filmée”. Cest une course poursuite épique en plein coeur de Mexico, le jour de la grande Fête des Morts, se terminant en apothéose par une spectaculaire séquence d’acrobaties aériennes à bord d’un hélicoptère en perdition au-dessus de Zócalo, la grande place de Mexico, noire de monde.

10) Méchants et énigmes

Au départ, les costumiers et chefs décorateurs s’inspiraient des romans de Ian Fleming et des scénarios pour façonner l’image des méchants. Mais les méchants des films de James Bond ont évolué avec le temps. Jamais totalement fantaisistes, leurs plans machiavéliques s’inspirèrent souvent des nouvelles technologies et des progrès scientifiques. Aujourd’hui, les scénaristes continuent d’inventer des méchants et des complots comme le faisait Fleming, en se basant sur des sujets d’actualité.

Dessins de l’Atlantis
Pour créer l’apparence de l’Atlantis, le laboratoire de recherche sous-marine de Karl Stromberg, Ken Adam s’est rendu à « Aquapolis », une cité flottante située à Okinawa au Japon. Mais ce fut la manière organique avec laquelle l’hôtel Cala di Volpe en Sardaigne (de l’architecte Jacques Couëlle), fusionnait avec son environnement rocheux qui inspira les lignes courbes et sculpturales du palais sous-marin du magnat du transport maritime.

Chaussures avec lame à cran d’arrêt
Se présentant comme une femme de chambre de l’hôtel Danieli à Venise, l’agent « No 3 » de Blofeld, Rosa Klebb, pénètre dans la suite de 007 et tente de le tuer avec une lame empoisonnée jaillissant de sa chaussure à lacets droite. Cette paire de chaussures en cuir ornées d’une boucle est un prototype muni d’une lame plus mince
que celles qui furent adaptées pour Bons baisers de Russie à partir du modèle décrit dans le roman. La chaussure était « très simple. J’ai ajouté une pointe à la chaussure droite et fabriqué un mécanisme à ressort qui la faisait jaillir », se souvient SydCain.

Bras artificiel de Tee Hee

Maquette au 1/3 de l’Aston Martin DB5 - versions en parfait état et endommagée
Le directeur artistique Mark Harris fournit le plan numérique en 3D initial de chaque maquette, puis Propshop l’affina et y ajouta des pièces numérisées en 3D de la voiture d’origine. Ce modèle final servit de fichier 3D définitif avant l’impression. À l’aide des dernières technologies d’impression en 3D, Propshop décomposa la maquette en plusieurs parties qui furent ensuite imprimées individuellement et installées dans l’atelier par des accessoiristes qualifiés. C’est la première fois que ces technologies sont employées au cinéma pour réaliser des maquettes aussi détaillées et contrairement aux méthodes traditionnelles, l’impression en 3D fournit une copie exacte des modèles apparaissant à l’écran. Plusieurs pièces sont chromées, dont les rétroviseurs et les pare-chocs, renforçant ainsi l’authenticité et la qualité de la finition - sans pour autant permettre à la maquette d’échapper à l’explosion lors du tournage.

Les mâchoires de Requin
La forme des mâchoires s’inspire de roues entées. Comme l’expliqua Katharina Kubrick-Phelps, « elles devaient se refermer et paraître dangereuses, mais ne pouvaient pas être aiguisées ». Ces mâchoires furent conçues pour Richard Kiel qui incarnait un méchant baptisé Requin dans L’espion qui m’aimait. « Il devait les enlever après chaque prise » raconte le réalisateur Lewis Gilbert. « Elles le gênaient beaucoup ». Plébiscité pour sa performance dans ce film, Kiel fit son retour dans Moonraker. À la fin du film, il est l’allié de Bond.

Téléphérique miniature

Symbole d’Octopussy
Le Major Dexter Smythe, ancien militaire et sommité en matière de pieuvres, a baptisé sa fille du nom familier d’Octopussy. La pieuvre venimeuse aux anneaux bleus est son emblème, et également celui qui représente les artistes de cirque féminines dont les représentations servent de couverture à un réseau de contrebande de bijoux. Octopussy et son entourage finiront par s’allier à Bond après qu’il se soit infiltré dans leur palais flottant d’Udaipur.

Costume porté par Raoul Silva (JavierBardem)

dans la ville morte Dans la scène de la salle informatique, au coeur de la ville morte, Silva provoque Bond qui a été capturé. Jany Temime décrit son style : « Il ne s’agissait pas de susciter la peur ou la menace, mais de créer une situation inconfortable ». Javier Bardem devait refléter les motivations de Silva. Pour donner à la scène une sensation de « malaise », Jany Temime créa un costume à la fois « sexy et dérangeant ». Le gilet et le pantalon de Silva sont d’excellente facture et confectionnés dans de magnifiques étoffes. Mais leur teinte vert moisi souligne le caractère odieux du personnage. La chemise aux imprimés flamboyants est l’antithèse du style sobre et classique qui caractérise Bond.

11) Palais de glace

L’agent 007 dévala les pistes pour la première fois dans Au service secret de sa Majesté, s’attaquant aux Alpes suisses avec panache. Depuis, le danger, le charme et la chorégraphie des escapades hivernales de Bond ont captivé le public à travers le monde.

Le saut à ski de Bond, réalisé en 1977 depuis l’un des plus hauts sommets du monde dans la célèbre séquence d’ouverture de L’espion qui m’aimait, coûta la bagatelle de 500 000 dollars, ce qui en fit à l’époque la cascade cinématographique la plus coûteuse de tous les temps. Plus de trente ans plus tard, une équipe de 170 personnes travailla sur une scène d’embuscade de quatre minutes et demi filmée pour Le monde ne suffit pas.

Costumière sur cinq films de James Bond et commissaire invitée pour cette exposition, Lindy Hemming a conçu les costumes utilisés lors de deux cascades effectuées en hiver et explique les difficultés que peut présenter un milieu glacial pour l’équipe. « Il n’est pas facile de donner l’impression qu’un acteur est à l’aise et séduisant lorsqu’on l’habille pour affronter des températures négatives ».

Aquarelles du Palais de glace
Le palais de glace est l’antre du diabolique trafiquant d’armes Gustav Graves. Il fut construit aux studios Pinewood et ces premières aquarelles en montrent l’extérieur, l’intérieur et les renforts d’acier. Ces renforts furent nécessaires pour le tournage de la scène de poursuite en voiture entre Bond et l’agent secret nord-coréen Zao. À la fin de la scène, le palais de glace fut détruit. Ce palais a été conçu par Peter Lamont. Barbara Broccoli lui avait suggéré qu’un décor similaire à l’Hôtel de glace (un établissement situé en Laponie suédoise construit avec des blocs de neige et de glace) serait un environnement spectaculaire pour Meurs un autre jour.

Combinaison de ski de James Bond (Roger Moore)
La teinte jaune vif de cette combinaison de ski avait pour but de renforcer l’impact de la séquence d’ouverture de L’espion qui m’aimait. Le cascadeur Rick Sylvester la porta dans la scène où James Bond fuit les agents soviétiques en réalisant un saut vertigineux en chute libre. Un parachute lui permit d’amortir sa chute depuis le sommet du Mont Asgard, à 900 mètres au-dessus du niveau de la mer. « Plus la chute était longue, plus il avait le temps d’ouvrir son parachute », racontait Cubby Broccoli. Un caméraman (l’équipe de tournage en comptait quatre) saisit la cascade mémorable de Sylvester en juillet 1976.

Chalet de ski de James Bond
Chargé d’enquêter sur la disparition de sous-marins britanniques et soviétiques équipés de missiles balistiques, Bond quitte ce chalet situé dans les Alpes autrichiennes.

Maquette du palais de glace (en train de fondre)
Comme le montre cette maquette, l’aspect général du palais de glace s’inspire de l’esthétique marquée et des courbes tortueuses des bâtiments et des ponts conçus par l’architecte Santiago Calatrava. Conçu par Peter Lamont, il fut construit durant la phase de pré-production afin de montrer l’apparence du décor et planifier l’action. Lorsqu’il le découvrit pour la première fois, le réalisateur de Meurs un autre jour Lee Tamahori décida de ne pas limiter l’utilisation du repère de glace de Gustav Graves à un simple décor pour une scène de fête, pour laquelle il était initialement prévu.

Croquis de la combinaison de ski d’Elektra King
La combinaison de ski d’Elektra King fut réalisée sur mesure dans un tissu capable de résister à des températures négatives. Pour lui donner un air de « vedette de cinéma » sur les pistes, sa combinaison une pièce s’inspira des combinaisons de ski aux silhouettes flatteuses créées par Sam de Teran, qui étaient à l’époque très prisées des classes mondaines, explique Lindy Hemming.

Storyboard de la poursuite à moto sur pente enneigée
Ce storyboard montre les plans de la scène d’action qui se déroule à l’écran, durant laquelle les hommes de main de Kristasos, chevauchant des motos à pneus cloutés, poursuivent Bond sur les pistes tortueuses et les installations olympiques de Cortina, dont la piste Eugenio Monti. Le cascadeur John Eaves, qui doublait Bond, atteignit une vitesse de 160 km/h en descendant à ski cette piste de bobsleigh périlleuse. La scène fut filmée dans l’environnement boisé de la piste. « Lorsqu’on filme au milieu des arbres, les séquences sont nettement plus réalistes, on peut presque ressentir la vitesse », explique Willy Bogner. Bogner et Eaves ont passé trois semaines en janvier 1981 à filmer la scène.

Maquette du dragster des glaces
Conçue par la section effets spéciaux de Chris Corbould, cette maquette représente le dragster des glaces utilisé comme véhicule de course par Gustav Graves. Après s’en être emparé, 007 le pousse à sa vitesse de pointe de 520 km/h, le fait exploser dans un accident puis s’échappe en parapente.

Motoneige Bombardier MX Z-REV
Il s’agit d’une des 14 motoneiges acquises pour les sbires de Gustav Graves. Elle fut lancée par Bombardier Produits Récréatifs après la sortie de Meurs un autre jour en novembre 2002. Décrite comme un « véhicule de neige personnel », sa suspension était munie de skis de précision, tandis que son traîneau offrait le confort et la souplesse d’un siège de moto. Bond emprunta celle-ci à un homme de main.

Maquette de l’intérieur du palais de glace (scène de poursuite)

14) Informations pratiques

DE LUNDI À VENDREDI 10H30 - 19H30
Dernière entrée 1h avant la fermeture

SAMEDI, DIMANCHE ET JOURS FÉRIÉS 9H30 - 20H
Dernière entrée 1h avant la fermeture

FERMETURES EXCEPTIONNELLES
Fermetures exceptionnelles les 26, 27, 28 et 29 mai à 14h et le 5 juin 2016 toute la journée

TARIFS
Adultes :21,99 €
Enfants (-12 ans) :16,99 €
Enfants (-4 ans) :Gratuit
Pack Famille (2 adultes + 2 enfants) : 69,99 €
Lundi (hors juillet-août) 1 :8,99 €
Personne handicapée : 18,99 €
Billets horaires par tranches de 30 mn
Infos & Réservations : www.jamesbond007-exposition-paris.fr

#Expo007Paris

Sources :
Texte : dossier de presse
Photos : Mulderville.net