Livres - Et j’abattrai l’arrogance des tyrans, Marie-Fleur Albecker

Par Mulder, Paris, 24 août 2018

Il est rare qu’un livre me tombe des mains lorsque tous les sujets me plaisent : révolution, lutte des classes, égalité et histoire. Malheureusement, ce premier roman de Marie-Fleur Albecker n’a pas réussi à ma subjuguer. Son écriture, peut-être trop moderne qui se cale à la façon de parler, ne m’a pas transporté dans ce combat mené par Johanna au XIVe Siècle en Angleterre. Néanmoins il est intéressant de découvrir ce récit d’un évènement oublié qui a forgé l’histoire occidentale du moyen-âge. La lutte des classes a toujours été présente. Cette histoire résonne avec des combats actuels que notre société mènent.

Résumé
Johanna rêve d’une autre vie. En elle souffle un vent de révolte. De ceux qui embrasent un pays. Révolte contre les hommes, contre les lois, contre Dieu qui l’a enfermée dans un corps de femme. Alors, quand une rébellion passe sous ses fenêtres, elle rejoint l’aventure : si ces hommes veulent sauver les pauvres, les damnés de la Terre, peut-être sauveront-ils les vraies damnées de toute éternité : les femmes ? Dans ce premier roman de feu, Marie-Fleur Albecker invente une langue neuve pour une révolte ancienne, celle de la guerre sociale, du faible contre le fort, de la justice contre l’inique. Une langue qui mêle le sublime et le grotesque, le lyrique et le comique, une langue instruite de ce fait : il faut tenter de changer le monde – ce monde qui jamais ne change.

Extraits :
« Extraits : "Elle pense au sang versé, elle pense qu’il y en a tant (et ils sont d’ailleurs sans doute de nature différente, plus ou moins noir, plus ou moins visqueux) : le sang du Christ, donné pour tous, le sang des règles, donné pour rien, le sang des porcs pendant l’abattage, donné pour la nourriture, le sang des fausses couches, donné pour la souffrance injuste des femmes qui n’accoucheront pas (ah, tout ce sang qui sort d’elle, régulièrement), le sang de ceux que les rebelles ont exécuté, pour la Justice, le sang de son frère et des soldats tombés sous les murs de Poitiers, pour le roi, et tout ce sang pour racheter qui, pour racheter quoi ? C’est comme si cette goutte de sang, qui est allée en s’élargissant car malgré la surface infime de la blessure le sang a mis très longtemps à cesser de couler, et a formé sur la toile de lin des motifs comme de grosses fleurs tamponnées, de toutes les nuances de rouge clair au rouge presque noir, c’est comme si cette goutte de sang prenait l’aspect de cette vie-même. Eh bien, s’il faut que le sang coule, qu’il coule !" »

Fiche technique
Collection : AUX FORGES DE VULCAIN
Éditeur : AUX FORGES DE VULCAIN
EAN : 9782373050424
Pages : 208
Prix : 18€

Ecrit par Ingrid Etienne