Conference-de-Presse - Whithout

Par Mulder, Deauville, 07 septembre 2011

Mark Jackson Q : J'aimerais savoir comment a été traité ce manque d'une jeune femme envers une autre, en parallèle avec cette rencontre avec cet homme qu'elle va garder ? Quel est pour vous le véritable sens d'aller vers quelqu'un pour le garder, le soigner ? Qu'avez-vous voulu raconter avec ces deux blessures ?

Mark Jackson : Je pense que les deux thèmes du film sont le thème de l'isolement et celui de la perte de l'être aimé. Ce film montre bien le thème de l'isolement du fait d’être coupé totalement du monde. Pour la génération de Joslyn, les gens sont habitués à avoir un accès immédiat aux médias via internet et les téléphones portables partout. Le film montre bien ce qui se passe, quand on n’a plus du tout accès aux technologies actuelles. Pour ce film, on est allé avec Joslyn dans le métro et on s’est regardé pour voir s’il y avait une émotion qui allait surgir tout d'un coup. Mon travail de réalisateur est un travail d'observateur : j'observe et je donne du sens que je projette vers ce personnage. Le rôle que j'ai en qualité d'observateur et que j'essaye de retranscrire dans ce film, il est quelque part personnifié par ce personnage principal de vieil homme handicapé.

Q : Ce film ne donne pas réellement de réponse claire à la fin et je me demandais d'où venaient les marques de l'héroïne sur le corps ou le fait que le téléphone se trouve à un endroit différent quand elle se réveille ?

Jackson : En fait, le film tel que je l'ai fait est un film dans lequel j'ai voulu donner cette impression du quotidien. Par exemple, si vous rentrez un jour après avoir travaillé et que vous posez vos clés sur une table basse et que vous allez dans la cuisine pour vous préparer quelque chose et que les clés ne sont plus à leur place, c’est un mystère que vous ne résoudrez jamais. Ce sont ces petites choses que j'ai voulu donner dans ce film. On ne voit qu'une semaine de la vie de ce personnage et on ne sait pas ce qui se passera les autres semaines. C'est la même chose en ce qui concerne les marques, le fait de les découvrir sur son corps est quelque chose qui fait partie de son expérience à elle. Pour la petite histoire, ce sont des marques que je lui ai faites moi-même.

Q : Comment vous vous êtes inspiré pour écrire une histoire à plusieurs issues, à plusieurs tiroirs ? Joslyn Jensen

Jackson : En fait, comme je l'ai dit tout à l'heure, la source initiale de mon inspiration venait de ce petit voyage en métro que j'ai fait avec Joslyn. J'avais aussi un désir très fort de travailler avec la photographe de mon film.

Q : Joslyn, comment vous êtes-vous préparée pour un rôle aussi difficile ?

Joslyn Jensen : Pour moi, la préparation pour un rôle est toujours quelque chose de très difficile, car je ne sais jamais trop comment me préparer. Je n'ai pas beaucoup d'expérience dans ce domaine. Je dois reconnaître que ce qui m'a beaucoup aidé est le fait que la vie que j'ai vécue pendant le tournage du film a été en fait très similaire de la vie de ce personnage. Il y a en effet beaucoup de choses effrayantes dans le fait de jouer ce genre de personnage. Je me suis un peu forcée à rentrer dans ce personnage.

Q : Pouvez-vous me dire si ce film a été écrit spécialement pour Joslyn ?

Jackson : Il y avait en fait une autre expérience que j'ai faite avec dix actrices, les deux sélectionnées furent Joslyn et son amie dans le film. Le scénario était en effet tiré sur mesure pour Joslyn. Il y avait d'autres exercices pour ce film, comme au début exprimer la colère sans les larmes. Par cet exercice, j'ai compris que le degré de colère de Joslyn était assez faible. Au fur et à mesure du tournage, cette colère a réussi à sortir et à exploser.