Conference-de-Presse - Like Dandelion Dust

Par Mulder, Deauville, 07 septembre 2009

Q : J’ai une question pour le réalisateur, qui est également le monteur du film : qu’est-ce que cela vous a apporté ?

Jon Gunn : En l’occurrence pour moi, il n’y a eu que des avantages, car raconter une histoire dans un film suppose trois étapes indispensables. Il y a d’abord l’étape de l’écriture, l’étape du tournage et enfin l’étape du montage et de la postproduction. Le tournage de ce film a été un tournage extrêmement spontané et nous faisons beaucoup d’improvisation et moi-même, je m’étais imprégné de l’histoire. Nous travaillions aussi avec plusieurs caméras et tout cela supposait un travail très approfondi et très complexe de post-production. Ce fut donc très bien que je réalise et monte moi-même ce film.

Q : J’ai une question pour Mira à propos de la maternité, car c’est déjà un rôle de mère. Si je ne me trompe pas, elle est elle-même mère de trois enfants. J’aimerais savoir si le fait d’être mère l’a influencé dans le choix du rôle ? Si cela a influencé son jeu ? Et si la maternité a influencé sa carrière ?

Mira Sorvino : J’ai choisi ce rôle car cela m’a touché. L’idée de ne pas avoir un enfant qui existait et de le donner pour être adopté, c’est très fort, très difficile pour une femme. Avoir la chance d’avoir cet enfant, revenir dans sa vie, c’est un type de rêve pour elle et pour moi comme j’ai rêvé pendant des années d’avoir des enfants. Maintenant, je les ai et ils sont ma vie. Ils m’ont fait changer d’avis et pour cela j’ai trouvé que ce rôle était très important et l’idée d’être parent est important. Dans les films américains, la vision des familles n’est pas traitée en profondeur. J’essaye de faire dans ma carrière actuellement le minimum de temps pour avoir le maximum de résultat, car je ne veux pas être loin de mes enfants et cela me torture dans le travail de les rendre tristes pendant des semaines et des mois. La force de mon amour pour mes propres enfants me rend plein d’émotions. Ce rôle était le rôle que je recherchais.

Q : Comment avez-vous travaillé votre personnage avec le petit garçon ? L’avez-vous vu avant le tournage ? Est-ce qu’il y a eu beaucoup de travail ? J’ai aussi une question sur le choix du titre, un titre est aussi une vitrine. Le titre est assez bizarre, j’aimerais savoir qui a choisi ce titre et pour quelle raison ?

Sorvino : John m’a présenté à ce petit homme et nous avons fait de petits moments ensemble à jouer pour nous familiariser. Quand il avait des scènes assez difficiles pour lui, j’ai essayé de l’aider, de lui donner du confort, être en quelque sorte sa mère temporaire. Sur le plateau, les parents de l’enfant étaient tenus à l’écart. Pour moi, je devais être en quelque sorte cette mère de substitution. J’ai eu le cœur brisé pour la scène de la douche, scène cruelle et forte pour lui.

Gunn : Ce titre est en fait le titre du roman dont est tiré ce film. Il s’agit en effet d’une adaptation, mais cela ne suffisait pas pour me convaincre de le garder, car c’était une image très belle, très poétique quant à l’aspect littéraire, mais nous en termes cinématographiques, il fallait que l’on trouve un sens pour le cinéma. Ce sens-là, nous l’avons trouvé en établissant une résonance très claire entre l’image de souffler sur un pissenlit et ce que fait le personnage de Mira qui est en fait l’axe central du film. C’est cette mère qui renonce à cet enfant malgré tout. Malgré tout l’amour qu’elle a pour lui, elle le laisse partir. L’image de le laisser partir comme cette fleur dont on laisse le vent l’enlever renvoie à cette femme qui laisse partir son fils.

Q : Je voudrais faire un petit tour de table parmi les producteurs, pour demander comment ils ont pris le risque de produire une histoire aussi délicate sur l’adoption ? Pour le metteur en scène, peut-il approfondir le casting ? A-t-il rencontré de grandes difficultés pour rencontrer cet enfant ? Pour Mira, comment se prépare-t-on pour recevoir une coupe ?

Kerry David, Kevin et Bobby Downes : Tout d’abord, Bobby et David connaissaient l’auteur de ce roman. Ils tenaient à porter un de ses romans sur grand écran. Car dans tous ses romans, ses personnages sont extrêmement forts, riches et impliqués dans des histoires. Il nous fallait donc choisir le roman qui serait le plus apte à être porté commercialement à l’écran. Ce roman là a été choisi, car ils sont tous les deux pères et que l’auteur a adopté un enfant. C’est une question à laquelle on a été sensible. Nous avons pu prendre le temps de travailler sur le roman pour en faire un bon scénario de cinéma.

Gunn : Je considère vraiment que le casting de ce film fut une étape très importante, cruciale du métier de réalisateur. Pour trouver les bonnes personnes pour incarner les rôles que l’on a écrit et que l’on veut tourner, c’est vraiment l’essentiel de ce film. Une fois que l’on savait que Mira Sorvino serait la mère parfaite pour cette histoire, il nous fallait encore trouver les personnes pour l’entourer. Je suis très content des autres acteurs que j’ai pu trouver. Mais le rôle de l’enfant était un rôle central. Il fallait que l’on trouve un enfant qui puisse d’un point de vue émotionnel porter le film, ainsi que sa charge émotionnelle. Le casting a été très long. Il a fallu neuf ou dix mois pour trouver cet enfant. En fait, on n’arrivait pas à le trouver. Il fallait trouver un enfant qui dans l’histoire avait cinq ans. Dans la réécriture, on a décidé de lui donner l’age de six ans. L’enfant que nous avons choisi avait sept ans et ce fut très difficile de trouver à cet âge-là un enfant qui soit capable de porter tous les aspects du personnage et qui soit crédible. On a vu plus de deux cents enfants. Ce petit garçon est parmi les tout derniers qui sont venus se présenter aux auditions et on l’a choisi. Cet enfant s’en sort très bien, car il est à la fois adorable et très attachant, mais aussi un enfant qui a la force de caractère pour porter l’émotion du film.

Sorvino : En fait dans ma vie personnelle, j’étais très proche d’une femme, qui était battue et à la fin elle a quitté son mari. Mais pendant des années, elle a accepté cela. C’était mon hommage à elle, car elle est morte maintenant. Cette femme était pleine d’amour, c’était pour cela qu’elle restait avec lui. Dans les scènes, j’avais vraiment peur. Quand je jouais ce rôle, j’avais l’impression d’être dans sa tête, dans sa mémoire.

Q : Avez-vous d’abord trouvé le sujet et ensuite ce livre ?

Gunn : Là en l’occurrence pour ce film, je n’avais pas l’intention préalable d’en faire un film sur l’adoption, voire sur la question de la parenté. Il se trouve qu’au moment où je me suis lancé dans le projet, je n’étais pas clair moi-même. Ce n’est pas pour un intérêt personnel que je l’ai choisi, mais je suis devenu entre-temps père d’une petite fille de trois ans et mon expérience de père a coïncidé avec l’aventure de ce film. Mais le film en l’occurrence à été très intéressant pour moi. La complexité de l’histoire m’intéressait beaucoup. C’est ce que je voulais porter à l’écran. Ce que j’avais choisi de développer dans le film, car ce qui m’intéresse est que cela ne soit pas quelque chose de manichéen. C’est ce qui m’a plu dans ce projet et qui m’a permis d’aller au delà de ma vision préalable de cette question.