Conference-de-Presse - Malavita

Par Mulder, Paris, 16 octobre 2013

Présentatrice : Bonjour, bienvenue à la conférence de presse de Malavita, un film écrit et réalisé par Luc Besson et sans plus attendre, je vous demande d’accueillir Luc Besson Luc Besson, scénariste et réalisateur de de Malavita que j’invite à nous rejoindre mais aussi voilà Dianna Agron qui est Belle Blake dans le film, Robert De Niro, Fred Blake - Giovanni Manzoni et pour finir Michelle Pfeiffer, Maggie Blake. Q : tout d’abord merci Luc Besson de nous accueillir un petit peu chez vous car nous sommes à la Cité du cinéma où vous avez en partie tourné Malavita. Alors, première question vous êtes rare derrière la caméra, il est rare aussi que vous écriviez un sujet et que vous le mettiez en scène qu'est-ce qui a semblé irrésistible pour vous dans ce sujet. Vous avez dit à la presse anglaise que vous vous sentiez comme une abeille dans un pot de miel.

Luc Besson : ce qui est irrésistible en fait c’est qu’ au bout d’un moment quand le casting, il y a Robert tout d’abord , Dianna et Michelle, puis il y a Tommy Lee Jones qui arrive, c’est très difficile pour un metteur en scène de résister. Je ne devais pas faire le film au début. Je l’ai écrit avec beaucoup de plaisir. Au bout d’un moment, je me suis rendu compte que tous les metteurs en scène que l’on me proposait n’étaient pas bien. J’ai dû me rendre à l’évidence en fait que j’avais envie de le faire je crois.

Q : Bonjour, je voulais savoir comment s’est déroulé le tournage en Normandie. Je sais que vous avez tourné à la cité du cinéma et en Normandie.

Besson : Je réponds à vos questions avec grand plaisir mais moi je suis là toute l'année. Eux, ils ne viennent pas souvent.

Michelle Pfeiffer : en fait, c’était merveilleux de tourner en Normandie. D’abord, c’est la troisième fois que je tourne un film en France et j’adore ce pays, j’adore les équipes de tournage françaises surtout il y avait Luc, le réalisateur qui donne le la sur le tournage. Il travaille comme un malade. Il a une intensité folle, une véritable vision et en même temps on s'amuse beaucoup avec lui sur son tournage. Moi, en tant qu’actrice évidemment C'est quelque chose de très précieux. J’aime ce type de réalisateur qui justement se donne énormément et puis évidemment c’était une expérience aussi magnifique mais j’avoue que je n’ai pas vu grand-chose de la Normandie comme nous travaillons beaucoup. Je crois qu’un jour j’y retournerai pour des vacances.

Robert De Niro : c’était absolument formidable d’être là-bas, en plus Luc est très organisé. C’était un plaisir à la fois d’être dans la campagne normande mais aussi de travailler avec lui.

Dianna Agron : alors pour moi évidemment ce n’est pas la première fois que je tourne en France puisque je suis venue en France il y a cinq ou six ans mais c’est vrai que c’était la première fois où je suis allée en Normandie. J’essaye de venir en France autant que possible. Lorsqu’on parle du cinéma français, c’est le nom de Luc Besson auquel on pense bien sûr. J’étais une très grande fan déjà et aussi une fan de ces acteurs qui sont aujourd’hui sur cette scène. C’était un bonheur absolu à la fois d’avoir ce tournage, d’être aussi à la campagne, on avait à la fois l'impression d’être en vacances mais aussi de travailler. Cela a été vraiment une expérience formidable.

Q : moi, j’avais une question plus générale sur le tournage du film. Faut-il le prendre au second degré ou est-ce plutôt une sorte de suite du film Les Affranchis (de Martin Scorsese) ?

Besson : je ne peux pas vous dire à quel degré vous devez le prendre car on est tous différents. Je peux vous répondre moi personnellement. J’ai essayé de me moquer sympathiquement de tout le monde. Maintenant, ce film n’est pas une suite directe du film Les Affranchis mais c’est effectivement un regard sur 70-80 que nous avons tous adorés au cinéma. Qu’est ce qui se passe 30 ans plus tard, comment sont-ils ? En même temps ce n’est pas moi qui invente cela, c’est Tonino Benacquista, c’est son roman. Celui-ci m’a fait beaucoup rire et j’ai essayé de garder cet humour dans le film. C’était important. En plus, c'est la première fois que je m'accorde une comédie. J’aime bien faire de l’humour un peu dans mes films. Généralement, c’est un antidote pour ne pas le prendre trop au sérieux. Dès que je fais des scènes un peu lourdes dans mes films, j’aime bien en rire aussi un petit peu sinon j’ai l’impression d’être trop sérieux. Délibérément, définitivement, c’est une comédie. Elle est un peu noire, un peu violente mais c’est quand même une comédie.

Q : Dans Malavita, y a-t-il beaucoup des références au personnage que Robert De Niro a joué au cinéma ?

De Niro : voilà c’est vrai Luc et moi nous nous connaissons depuis longtemps et nous avons depuis longtemps envie de travailler ensemble. Ce qui s’est passé, c’est qu’il m’a envoyé le roman lui-même de Malavita et je l’ai aimé. À partir de là, il m’a envoyé un scénario et bien sûr j’ai dit banco. On discutait ensemble et on se demandait quels était les réalisateurs possibles puis je me suis dit que cela allait être un processus tellement long entre les réalisateurs qui me plairaient ou qui plairaient à Luc qu’à un moment je me suis dit ohlala. Finalement, Luc a dit finalement qu’il allait le tourner et cela m’a rendu très heureux. Donc, ce que j’ai aimé avant tout dans Malavita est un peu cette référence aux Affranchis mais un peu en quelque sorte de façon déjantée. Dès que Luc a décidé de le filmer, tout l’intérêt pour moi du film était là.

Q : En quoi ce film vous a plus et pourquoi ?

De Niro : voilà, comme je le disais j’espérais bien convaincre Luc de faire ce film et à force de regarder des listes de réalisateurs, j’espérais secrètement que cela soit Lui qui le réalise. Luc a dit en premier qu’il allait le faire mais c’était aussi mon idée première. Comme je vous l’ai dit, c’était Luc d’abord, le livre évidemment mais aussi que cela soit la vision de Luc qui m’inspirait.

Besson : je vais juste rajouter un petit truc. En fait ce qui est intéressant par rapport à toutes les personnages qu’ils ont déjà pu faire tous les deux (Robert et Michelle) dans leurs films, c’est l’esprit familial. C’est-à-dire, c’est souvent des aventures individuelles, des crimes, des trahisons mais pour une fois on a un regard qui est hors mafia. Ils n’y sont plus dans cette mafia. Cela a été leur vie pendant plusieurs années mais là c’est l’histoire d’une famille totalement déracinée. Dans la thématique, cela m’intéressait car c’était assez actuel. On ne peut pas faire pire. A un moment il dit, je ne connais pas un trou plus loin que celui de Brooklyn. C’est vraiment cela. Ce qui était intéressant je pense est nouveau par rapport aux personnages de mafia qu’ils ont pu faire, c’est que l’on est hors mafia. On est vraiment dans ce qui en reste dans la cellule familiale et comment ils se gèrent les uns les autres. Même le chien fait partie de la famille. Tout le monde est soudé. C’était cela qui était un peu différent pour moi pour répondre à la question. Je pense que c’est surtout cela qui était nouveau et intéressant dans les personnages. Le chien s’excuse mais il est sur un tournage.

Q : Bonjour, j’ai une question pour Michelle Pfeiffer et Robert De Niro. Vous avez déjà joué dans des films ensemble mais jamais donner la réplique. C’est la première fois que vous vous donnez la réplique l’un à l’autre. Vous avez des scènes ensemble. J’aimerasi savoir ce que cela vous a fait de vous retrouver tous les deux dans ce film-là et est-ce que vous êtes nostalgiques de vos films de mafia notamment les Affranchis pour Robert De Niro et Scarface pour Michelle Pfeiffer qui ont été des rôles qui ont été importants pour vous et qui vous ont fait connaître au point de vue internationale. Cela a été des rôles réellement cultes.

Pfeiffer : alors voilà c’est vrai que nous avons tourné deux films Robert et moi mais jamais de scènes ensemble. Cette fois-ci, j’étais très heureuse car les seules occasions où on se voyait sur le tapis rouge, on se disait bonjour tu as été génial dans le film mais on faisait que se croiser. J’ai reçu le scénario et je me suis dit je ne le lis même pas si je n’ai pas une seule scène avec Robert. C’est vrai que dès que je l’ai lu, l’écriture était si fine et si inhabituelle. C’était un scénario un peu risqué et j’ai adoré et puis surtout je trouve que Luc a trouvé le ton juste si j’ose le dire moi-même par ce qu’il a trouvé ce qu’il fallait pour rendre le ton qui plaisait. Vous parliez tout à l’heure de nostalgie, non pas vraiment mais c’est vrai je ne sais pas pourquoi mais j’adore ces rôles de personnages de femmes dans la mafia alors je ne peux pas dire que j’ai adoré vraiment car ce n’était pas vraiment mon trip dans Scarface mais vraiment j’ai beaucoup aimé mon personnage d’Angela dans Veuve mais pas trop. Mais, je dois dire que mon personnage ici de Maggie est peut-être ce que serait devenu Angela si elle avait quitté ce monde-là.

De Niro : nostalgie non parce que voilà c’est le passé. Ce n’est pas de la nostalgie. En revanche c’est vrai que la scène où je la regarde et là Luc doit intervenir car on ne regarde pas vraiment mais on écoute le son effectivement du film Les affranchis, c’était un clin d’œil qui était très amusant. Je dois dire que travailler avec Michelle ce fut formidable. J’ai dit à Luc, on a vu cela ensemble et qu’ on allait trouver un autre film à faire ensemble ou du moins je l’espère.

Q : vous parliez de nostalgie. Votre personnage écrit une bio dans le film. Est-ce que vous auriez envie d’écrire la vôtre ?

De Niro : pas sûr encore que j’écrive mes mémoires un jour.

Q : je voulais aussi demander à Dianna qui était en train d’écouter ces échanges sur la famille si elle aussi elle s’est sentie un peu en famille avec des icônes pareilles ?

Agron : c’est vrai que j’avais mon agent qui me disait écoute bon il va falloir quand même que tu fasses des rôles de ton âge maintenant, jouer 27 ans et non plus jouer 17. Je lui répondais que oui bientôt j’allais le faire. À ce moment-là est arrivé ce scénario et j’ai dit à mon agent ce film-là, je vais le faire. C’est un rêve devenu réalité par ce qu’évidemment jouer avec des acteurs pareils quand j’ai appris qui était dans le casting du film. Je me sens aujourd’hui très chanceuse d’être parmi vous aujourd’hui.

Besson : je me sens un peu mal avec tous les compliments qu’ils font sur moi donc je me peux me permettre d’en faire un sur eux par ce qu’ils me mettent un peu mal à l’aise. Il y a aussi quelque chose qui est très important et très rigoureux chez Michelle et chez Robert c’est que quelque soit le niveau de l’acteur qu’ils ont en face d’eux, ils n’ont pas toujours Tommy Lee Jones en face d’eux. Dianna a beaucoup d’expérience car elle a fait beaucoup de télévision, du chant, de la danse pour laquelle elle a été formée. Il y a plein de petits rôles dans le film. Vous imaginez un acteur français qui d’un seul coup se retrouve face à Michelle ou Robert comment il peut paniquer. Ils ont un talent pour prendre les acteurs quel que soit leur niveau et ils ont cette gentillesse, cette amabilité de les prendre avec eux comme ils ont pris Dianna, John, chaque acteur. Ils les étudient et évaluent le niveau auquel ils sont et ils s’adaptent complètement à eux, ils les intègrent, les portent complètement et vraiment ils les amènent au meilleur de ce que chacun est capable de donner. Cela c’est un talent rare et qui est vraiment réservé à cette catégorie d’acteurs, c’est-à-dire le top de la crème Cette gentillesse, cette ouverture est assez étonnante. C’est un peu l’inverse de ce que l’on peut imaginer en se disant que les stars sont difficiles, durs. Vraiment, les plus casse-pieds ce sont ceux du milieu. Je n’en dirai pas plus.

Propos recueillis par Mulder, le 16 octobre 2013.
Avec nos remerciements à l’agence Cartel et plus particulièrement à Léa Ribeyreix