Hair high

Hair high
Titre original:Hair high
Réalisateur:Bill Plympton
Sortie:Cinéma
Durée:77 minutes
Date:20 avril 2005
Note:
Rod, le quaterback, et Cherrie, la pin-up, forment "Le couple" que tous aiment, craignent et admirent au lycée d'Echo Lake. Lorsque Spud le nouveau, timide et maladroit, tente de s'attirer la sympathie de ses camarades il commet l¹irréparable et provoque la colère de Rod. Il devient alors l'esclave de Cherrie et devra satisfaire ses moindres désirs. Ils se détestent aussitôt. Mais Cherrie restera-t-elle aussi insensible que le croît Rod ? Et Spud se laissera-t-il éternellement faire sans rien dire ? http://www.eddistribution.com/
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Bill Plympton est en quelque sorte le cinéaste de l'animation indépendante par excellence. Il a su garder une vision artistique très personnelle, tout en s'appropriant quelques thèmes chers à la société américaine. Avec son nouveau long-métrage, son regard toujours aussi acerbe a jeté son dévolu sur la culture des lycées américains, remplis de princesses de bal préoccupées par un nombre très restreint de choses, qui tournent essentiellement autour de la beauté physique, et de gaillards foncièrement bêtes et sexuellement excités, le tout sous la dictature bienveillante de la pensée unique.
Le point fort du cinéma selon Plympton, c'est qu'il ne s'embarrasse pas d'une prétendue réalité, mais qu'il montre les choses tels que le grand Bill les perçoit. Cette démarche laisse libre jeu à une fantaisie débordante, essentiellement portée sur les transformations corporelles et les différences d'échelle. Tout acte banal se voit ainsi attribué un traitement qui dépasse de loin l'exagération, pour devenir le point de départ d'un constat sur les rapports sociaux. A la longue, cette danse effrénée risque de lasser, puisque la stratégie d'attaque n'évolue guère. Mais cette vision très personnelle, détachée même de la notion de décalé, est toujours aussi précieuse dans le monde de l'animation qui a tendance à s'uniformiser.
Outre le style très particulier de Plympton, cette histoire du nouvel arrivé qui chamboule malgré lui les codes d'un lycée américain nous a fortement rappelé La Fureur de vivre et tous les films au cours des décennies suivantes qui ont cherché avec plus ou moins de succès de peindre un portrait idéalisé de cette période charnière dans la vie de chacun. Heureusement, le ton ressemble plus à l'horreur de Carrie ici, avec des touches aussi jubilatoires que délirantes.
Il va sans dire que ce film d'animation n'est point destiné aux enfants, mais aux adultes éclairés ou aux ados qui tireront un plaisir plus primaire de cette séquence excellente autour de l'animation inhabituelle d'une pause de mi-temps de football américain.

Vu le 22 avril 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 23, en VO

Note de Tootpadu: