Akoibon

Akoibon
Titre original:Akoibon
Réalisateur:Edouard Baer
Sortie:Cinéma
Durée:97 minutes
Date:13 avril 2005
Note:
Nader, un petit escroc, est contraint de se rendre sur une minuscule île du Sud pour tenter de débusquer Chris Barnes, ex-roi de la jet set et ami des stars, qu'une mystérieuse commanditaire veut coincer. Daniel, lui, a soudain planté femme et enfants pour venir y rencontrer l'énigmatique jeune femme à qui il a tant écrit par Internet. En chemin, convaincus que cela facilitera leur approche, Daniel et Nader décident d'échanger leurs identités...
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Edouard Baer qui s'improvise en Godard de la première période, cela a beaucoup de mal à passer. Si le début laisse encore un certain espoir, avec des références très nettes au Mépris ou A bout de souffle, par exemple, l'excercice devient très vite laborieux. Dès que l'histoire très mince, pour commencer, a épuisé les quelques possibilités inventées paresseusement pour elle par Baer et son co-scénariste, elle s'auto-détruit pour laisser place à une mise en abîme affligeante des conventions du cinéma. Cette tentative de faire dans le renouveau discursif a été bien plus accomplie dans Les Clefs de voiture que dans cette extravagance pathétique.
En effet, l'acteur-réalisateur qui commence à gaspiller toute la sympathie que nous éprouvions pour lui à ses débuts, ne permet à aucun moment à son film de trouver une trajectoire ou un rythme fermes. S'agit-il d'une réflexion sur la question du double, avec un Nader Boussandel qui ressemble, probablement pas par hasard, à Baer ? Ou d'un hommage au cinéma français des années 1960 jusqu'à aujourd'hui, à travers les apparitions de Jeanne Moreau, Jean Rochefort et Chiara Mastroianni, ainsi qu'une humiliation ironique de Benoît Poelvoorde ? Ou du témoignage involontaire sur le tournage, en guise de poursuite du travail sur l'acte créatif commencé dans La Bostella, d'ailleurs infiniment plus réussi ?
Toujours est-il que le désordre qui se déchaîne à l'écran par des accès de plus en plus violents et débiles ne comble aucune de ces ambitions possibles !

Vu le 2 mai 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 1

Note de Tootpadu: