Nèg Maron

Nèg Maron
Titre original:Nèg Maron
Réalisateur:Jean-Claude Flamand Barny
Sortie:Cinéma
Durée:99 minutes
Date:19 janvier 2005
Note:
En Guadeloupe, Josua et Silex, deux jeunes inséparables, passent leurs journées à traîner avec leurs potes, à cambrioler les villas des environs ou à comettre des délits à la demande de Marcus, un caïd blanc de l'île. Leur amitié sera mise à rude épreuve lorsque leur dernière magouille tourne mal.

Critique de Tootpadu

Les films qui traitent spécifiquement d'un sujet en rapport avec les Antilles sont excessivement rares et ils ont surtout beaucoup de mal à être distribués de façon adéquate. C'est donc avec un certain plaisir que l'on constate l'exposition honorable de celui-ci, et cela d'autant plus que l'intérêt du public paraît suivre. Cependant, l'oeuvre en elle-même dispose de suffisamment de lacunes pour être rapidement oubliée parmi les films mal ficelés, mais aux bonnes intentions.
Il s'agit peut-être d'une différence de culture ou de compréhension qui nous empêcherait de mieux apprécier le ton détendu du film, mais dans l'état, ce dernier pèche par un scénario et une mise en scène qui se rendent la tâche de la création cinématographique bien trop facile. Dès le début, les scènes guère originales sentent l'artificiel, la pose et l'apologie du crime; en somme, un portrait des Antilles peu séduisant qui ne fait que colporter les clichés habituels. Cette fausse aisance avec laquelle le réalisateur passe d'une séquence censée être évidente à l'autre ne fait que trahir une conception quelque peu primaire du cinéma, la foi que ce que l'on dit devient vrai par le pur fait de l'énonciation. Ainsi, les disputes familiales de Josua ou les rixes avec les copains sont d'une superficialité désespérante, apparemment dépourvues du moindre travail préalable de réflexion.
Si c'est pour nous ressortir toujours les mêmes préjugés sur les Antillais (qui seraient paresseux, buveurs, dragueurs, et criminels), et nous les présenter en plus sans la moindre imagination, autant laisser ce "parent pauvre" de la métropole dans sa carence de production de films.

Vu le 24 janvier 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 2

Note de Tootpadu: