Mondovino

Mondovino
Titre original:Mondovino
Réalisateur:Jonathan Nossiter
Sortie:Cinéma
Durée:137 minutes
Date:03 novembre 2004
Note:
Un tour du monde de la viticulture, de la France et son refus d'une globalisation venue des Etats-Unis, en passant par les grosses industries d'outre-Atlantique, et les ténors d'une certaine culture du vin (Michel Rolland, Robert Parker), jusqu'aux vignobles plus récents, en Amérique latine.

Critique de Tootpadu

Approcher le thème important de la mondialisation économique par le biais de la production du vin, une denrée riche en culture et en prestige, était sans doute une idée intéressante et prometteuse. Par contre, elle aurait requis une méthode bien plus rigoureuse que celle de Nossiter qui passe à côté de nombreux points primordiaux, noyés dans des allers-retour incessants. A force de mettre tout le monde dans le même pressoir, il se retrouve en fin de compte avec un breuvage sans caractère. Ce désordre formel désole d'autant plus que le travail d'enquête parait convenablement mené. L'opposition entre le canon du tout au même bon goût des avocats de la mondialisation (notamment Rolland) et la résistance des nostalgiques du vin qui pouvait prendre le temps de vieillir est en effet emblématique des deux camps dans cette révolution économique. De même, le choix des intervenants est suffisamment équilibré pour convaincre, et permet quelques mises en question d'une part et de l'autre.
Toute cette énergie de la préparation se perd hélas misérablement dans l'agencement. Indiscutablement trop long, dépourvu d'un fil conducteur plausible, aussi nerveux que la caméra tenue à la main, l'ensemble du film ne dégage aucun message clair ou, au moins, des informations valables pour une interprétation ou une interrogation personnelle. Supposé être le centre d'intérêt du film, le vin se fait en plus voler la vedette trop facilement par la galérie de chiens, auxquels le réalisateur ne semble pas pouvoir résister, et par l'examen des yeux de ses interlocuteurs, probablement un dispositif lourd pour interroger la véracité de leurs propos. Toujours est-il que le film se traîne sans fin, répétant à plusieurs reprises des points déjà évoqués et clôs auparavant, perdant le fil pour poursuivre quelques vues de carte postale superflues.
La récolte était bonne, mais la période de maturation était trop courte, laissant notre palais sur sa fin, déçu qu'il est par ce petit cru sans saveur agréable.

Vu le 7 décembre 2004, au MK2 Bibliothèque, Salle 2, en VO

Note de Tootpadu: