Histoire du chameau qui pleure (L')

Histoire du chameau qui pleure (L')
Titre original:Histoire du chameau qui pleure (L')
Réalisateur:Byambasuren Davaa, Luigi Falorni
Sortie:Cinéma
Durée:90 minutes
Date:06 octobre 2004
Note:
Dans le sud du désert de Gobi, en Mongolie, une famille élève des moutons et des chameaux. A la fin de la saison des accouchements, une chamelle rejette son petit, un bébé blanc. Malgré les efforts des fermiers, l'animal persiste dans son obstination. De peur de voir le jeune chameau périr, les parents envoient leurs fils en ville afin d'inviter l'enseignant de musique local à effectuer un rite qui rapprocherait la chamelle de son petit.

Critique de Tootpadu

Qualifier ce film de documentaire n'est pas une action de classification si évidente que cela. Tandis qu'il rentre bien dans cette catégorie pour les organismes qui remettent des prix (nomination au prix Européen, pré-sélection aux Oscars, citation sur la liste du National Board of Review), pour nous, il appartient davantage à l'ordre du métissage entre la fiction et le documentaire. Dépourvu d'éléments explicatifs, tels des intertitres ou un commentaire, il suit en effet la vie de famille d'un point de vue presque fictionnalisant, avec le problème du bébé blanc rejeté comme prétexte d'action et d'enjeu. Plus encore que le manque relatif d'information, c'est le point de vue digne d'une mise en scène de fiction, qui tire le film de plus en plus dans le territoire peu valorisé de la docu-fiction. Il persiste en effet une question qui nous taraude : de quoi aurait parlé le film si la chamelle n'avait pas repoussé son petit ? Néanmoins, cette impureté formelle est loin de porter le plus grand préjudice au film.
En fait, même avec le périple de la séparation entre mère et bébé, l'ensemble reste assez ennuyeux et fade, un peu comme la palette de couleurs ternes de la photo numérique. On est certes loin d'un discours sur la beauté de la vie loin de tout, sans électricité, ni eau courante, mais l'alternative que nous présentent les deux réalisateurs, trop léché pour garder un impact direct, avec leur point de vue trop visible, n'est pas plus concluante pour autant.

Vu le 30 novembre 2004, au Lincoln, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu: