Quand la mer monte ...

Quand la mer monte ...
Titre original:Quand la mer monte ...
Réalisateur:Gilles Porte, Yolande Moreau
Sortie:Cinéma
Durée:93 minutes
Date:27 octobre 2004
Note:
Irène est une comique qui gagne sa vie en présentant son spectacle dans des centres culturels, des théâtres et des fêtes locales dans le nord de la France et en Belgique. Un jour, elle croise Dries, un porteur de géants de défilés folkloriques. Désormais présent à chacune des représentations du spectacle, Dries se lie d'amitié avec Irène, une relation qui prendra rapidement un aspect amoureux.

Critique de Tootpadu

Au plus tard depuis Barbra Streisand, il existe au cinéma une tendance dans le portrait de femmes pas belles, selon l'opinion dominante, qui valorise justement cet aspect, à coup de complaintes incessantes et d'histoires glorifiant la victoire malgré tout, et en premier lieu en dépit de la laideur. Une des nombreuses qualités de ce premier film, léger et profond à la fois, est de ne s'abaisser à aucun moment à ce genre de procédé condescendant. C'est au contraire la banalité du quotidien qui prend la vedette ici, représentée à travers d'innombrables facettes, comme le journaliste maladroit, le personnage principal qui ne parle avec son mari au téléphone que de sujets complètement anodins, ou les parents adoptifs qui sont plus attachés aux galettes qu'à une conversation avec leur fils vagabond. Toutefois, l'importance que la médiocrité prend ici n'est nullement synonyme d'approbation. Nous en retenons plutôt un constat sans fard des aléas de la vie, qui permettent une belle histoire d'amour passager au milieu d'une existence aussi mouvementée que le plat pays.
Rappelant par instants un Sur la route de Madison ou, plus près de nous, un Mademoiselle, le film n'accède jamais à la splendeur universelle de ceux-ci, mais cela ne semble pas non plus être son objectif. A l'image de l'interprétation pleine de retenu de Yolande Moreau, il se contente admirablement, avec une humilité devenue rare, à évoquer une aventure sentimentale douce et vague, dont les traces seront peut-être effacées par le temps.

Vu le 30 novembre 2004, au MK2 Bibliothèque, Salle 10

Note de Tootpadu: