My architect

My architect
Titre original:My architect
Réalisateur:Nathaniel Kahn
Sortie:Cinéma
Durée:115 minutes
Date:13 octobre 2004
Note:
Nathaniel Kahn, le fils illégitime du célèbre architecte américain Louis Kahn, décédé en 1974 dans une gare à New York, se met à la recherche des traces de son père, une figure mystérieuse, trop absente de son enfance. A travers des rencontres avec des anciens collaborateurs et des membres de la famille morcelée de Kahn, et en visitant les quelques édifices marquants de l'artiste, le réalisateur arrive progressivement à cerner l'énigme de son père.

Critique de Tootpadu

A mi-chemin entre la quête identitaire et l'évocation de l'oeuvre d'un grand artiste, ce documentaire reste un peu trop indécis sur ces deux plans d'approche. La démarche du jeune réalisateur est certes légitime, mais si l'on espère qu'elle lui a procuré satisfaction, pour nous, spectateurs, le mystère de Louis I. Kahn reste intact. Il nous est certes offert la possibilité de visiter quelques uns des bâtiments conçus par l'architecte, des temples du jeu entre lumière et béton, parfois visionnaires et d'une beauté rare dans les constructions modernes (le capitol de Bangladesh). Mais les informations en rapport avec la manière de travail de Kahn, et ses buts en tant qu'artiste, sont peu nombreuses à sortir des entretiens pas toujours pertinents.
Le côté familial ne s'en sort pas trop bien non plus, en l'absence d'une opinion antagoniste. En effet, Kahn fils se contente de solliciter l'avis de personnes favorables à sa quête et son statut de fils illégitime. Au pire, ces rencontres débouchent sur rien de palpable (le rabbin, l'homme qui a trouvé le mourant dans la gare), voire sur des discours un peu suspects, quoique divertissants (le vieux rival à Philadelphie). Au mieux, ils lèvent brièvement le voile sur la vie d'un homme torturé qui, à défaut d'avoir une vie privée épanouissante, s'est refugié dans l'accomplissement de son art. Ce génie, cet artiste complet qui ne se souciait pas de considérations matérielles, mais qui écoutait la volonté de la matière qu'il travaillait (l'extrait de conférence curieux sur la volonté de la brique), est probablement l'image qu'on retiendra de ce portrait un peu trop partagé et gouverné par des considérations trop personnelles de la part du réalisateur.
Enfin, la musique larmoyante et bien trop inspirée par des compositions destinées à la fiction ne contribue en rien à l'aspect authentique du documentaire.

Vu le 26 octobre 2004, au Lincoln, Salle 3, en VO

Note de Tootpadu: