| Titre original: | Coming apart |
| Réalisateur: | Milton Moses Ginsberg |
| Sortie: | Cinéma |
| Durée: | 105 minutes |
| Date: | 14 juillet 2004 |
| Note: | |
Critique de Tootpadu
Plus encore que le journal de la vie sexuelle d'un homme new yorkais, ce film de la fin des années 1960, jusqu'à présent inédit en salles, est le récit d'un procédé d'enregistrement. Visiblement inspiré par le travail d'Andy Warhol et le souffle de libération formelle de '68, le réalisateur élève en effet cette caméra généralement fixe au rang de personnage. Elle opère comme un témoin invisible pour certains (les femmes que Joe invite) et comme un moyen de thérapie pour cet homme plus très jeune, en déchéance sociale croissante. Quant au spectateur, il devient à la fois le complice et la vicitime du dispositif. En même temps une expérience cinématographique très originale par l'absence de générique et les nombreux flous et cadres bouchés qui laissent craindre une négligence du projectionniste, et un petit calvaire volontaire à cause du flux chahuté de la narration excessivement elliptique, le film se trouve au carrefour très peu fréquenté et pratiquement désert de nos jours entre le cinéma expérimental pur et dur et des courants indépendants, mais toujours redevables aux conventions de la fiction.
Nostalgiquement daté dans sa forme, le film nous donne également l'occasion de rencontrer quelques acteurs alors au début d'une carrière prometteuse qui s'est depuis transformée en suite ininterrompue de seconds rôles pénibles. Et Rip Torn, et Sally Kirkland n'ont trouvé que très peu de films ultérieurement qui leur donnaient autant l'occasion de s'exprimer. Devant la caméra espion, ils se dévoilent, littéralement, dans cette ronde de moeurs presque déroutante formellement, et bien plus dans l'air du temps d'antan dans ses préoccupations sociales.
Vu le 25 octobre 2004, au MK2 Beaubourg, Salle 3, en VO
Note de Tootpadu:
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