Moi, Peter Sellers

Moi, Peter Sellers
Titre original:Moi, Peter Sellers
Réalisateur:Stephen Hopkins
Sortie:Cinéma
Durée:128 minutes
Date:17 novembre 2004
Note:
Ce film retrace l'incroyable parcours du plus délirant des comédiens britanniques qui, après avoir été l'un des animateurs radio vedettes de la BBC, s'est imposé comme l'un des plus talentueux comiques jamais connus. Subissant la pression d'une mère plus que possessive, il s'est constamment battu pour trouver sa place, face aux femmes, au public... et à lui-même. Ni ses triomphes, ni ses différents mariages ne lui auront apporté la sérénité. The Life and death of Peter Sellers dévoile les tourments d'un acteur charismatique qui, à force de doutes et d'humour, a su toucher le monde entier.
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Peter Sellers n'avait pas de personnalité propre, aimait les belles femmes, avait un tempérament instable et jouait, à contrecoeur, dans une suite de La Panthère rose lorsqu'il avait besoin d'argent. C'est essentiellement à ce constat peu recommandable et profond que se borne cette biographie filmique tournée pour le câble américain (HBO), qui s'est retrouvée par miracle en compétition au dernier festival de Cannes. Le peu de succès qu'elle rencontre auprès du public français démontre bien à quel point cette migration sur grand écran était parfaitement dispensable.
Nulle envie de notre part de dénigrer le talent et la carrière du célèbre comique britannique, mais cette adaptation de sa vie ressemble à bon nombre d'autres oeuvres similaires, toutes empressées de se répandre sur la vie privée tumultueuse de leur sujet, sans viser un autre ton que celui de la presse "people". On n'apprendra donc rien sur le travail de l'acteur (une occasion particulièrement regrettable à être passée par rapport à sa collaboration avec Kubrick), mais on suit au moins les deux premiers mariages, sur quatre, de près. Dans ce contexte, il est assez parlant que le moment le plus jubilatoire, toutes proportions gardées, est celui où Sellers n'arrive pas à coucher avec Sophia Loren. Car le reste n'a vraiment rien d'exceptionnel, entre la relation affective avec sa mère, l'abandon de ses enfants et l'abus de ses femmes. La seule originalité de la mise en scène, assez sobre et conventionnelle, en général, risque en outre de se retourner contre elle, tellement ce dispositif ressemble à celui d'une autre biographie filmée récente (De-Lovely). L'énonciation de commentaires sur Sellers par des personnages de son entourage à la fin de certaines séquences, avec Geoffrey Rush qui glisse dans leur peau le temps de quelques répliques, paraît en effet artificiel et superflu, sans pour autant atteindre le ridicule du navet de Winkler. Enfin, le choix de musique d'accompagnement paraît trop souvent facile et destiné à donner un peu de saveur à un ensemble qui en manque.
Geoffrey Rush est plutôt un acteur dramatique relativement talentueux qu'un comédien de premier ordre. Il ne surprend alors guère qu'il se contente de cabotiner la plupart du temps, ne laissant apparaître une réelle ressemblance avec Sellers qu'à de très rares moments (le déjeuner avec sa mère pendant le tournage de Docteur Folamour, et vers la fin). En dépit de son succès mitigé de s'approprier le rôle et le personnage, Rush réussit néanmoins d'éclipser le reste de l'illustre distribution, de laquelle on s'attendait à mieux.

Vu le 26 novembre 2004, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 20, en VO

Note de Tootpadu: