Confiance règne (La)

Confiance règne (La)
Titre original:Confiance règne (La)
Réalisateur:Etienne Chatiliez
Sortie:Cinéma
Durée:103 minutes
Date:10 novembre 2004
Note:
La vie n'ayant rien prévu pour eux, ils ne lui demandent rien. C'est pourquoi Chrystèle Burrel et Christophe Gérard, malgré leur éducation inexistante et leur absence de valeurs morales, passent de place en place où ils sont employés comme domestiques avec une insouciance et une joie de vivre qui laissent rêveur. Pour eux, la vie est douce. D'autant plus douce qu'avant de se rencontrer, eux qui ne faisaient confiance à personne et ignoraient même qu'on puisse tenir à quelqu'un, se sont trouvés et n'ont pas envie de se perdre. Pourtant, il n'est pas bien malin et pas toujours fiable, son Totophe. Et lui, faut-il qu'il l'aime sa Chrystèle pour accepter qu'elle le trompe. Oui. Même chez les bêtes de cet acabit, l'amour existe. Et quand l'amour est là, la confiance règne...
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

A chacun son idée de la société française : alors que Chabrol nous présente une fois de plus une histoire de décadence bourgeoise (La Demoiselle d'honneur), Etienne Chatiliez persévère dans ses portraits d'une classe ouvrière bien plus vulgaire. Après les aventures de l'homme-enfant Tanguy, voici donc le parcours mouvementé d'un couple de petits malfrats en fuite continue. Matérialistes, malhonnêtes et joueurs, ils font tout pour tirer leur épingle d'un jeu auquel ils sont prédestinés à perdre. Car pour chaque petite escroquerie qu'ils réussissent, ils se sabotent par eux-mêmes, si ce n'est la rencontre avec des individus encore moins scrupuleux qu'eux. La vie, comme l'argent, leur glisse alors entre les doigts, incapables qu'ils sont, en petits cons aux joies primaires, de planifier leur avenir.
Répétitif dans sa structure, jusqu'à la dernière image d'un être toujours prêt à s'enfuir tel un animal pris en chasse, le film n'accomplit pas grand-chose, mise à part une complaisance un peu veule dans l'observation de la bêtise constante de ses personnages principaux. Surtout le rôle de Vincent Lindon - qui se fait d'ailleurs une joie de se la jouer bête - ne progresse en effet jamais, stagnant dans son attachement enfantin à Chrystèle et ses petits plaisirs de lotterie, de vols et de voitures. A peine plus intéressante, sa partenaire personnifie la vulgarité superficielle, incapable de reconnaître l'effort de récupération probablement sincère d'une de ses patronnes (Anne Brochet, sublime comme toujours).
Cette figure du cercle, de la vie qui tourne en rond, de l'éternel train-train (avec notamment une bonne partie de l'intrigue qui se passe dans des gares), le film l'épouse entièrement, jusqu'à l'asphyxie. Tellement imprégné de l'esprit simple et égoïste de son couple de vedettes, il n'arrive jamais à formuler autre chose qu'un commentaire niais et sans saveur. Décidément, la France d'Etienne Chatiliez est toujours aussi inoffensive qu'ennuyeuse au bout de cinq films, dont nous avions apprécié que le premier.

Vu le 22 novembre 2004, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 4

Note de Tootpadu: