Terre vue du ciel (La)

Terre vue du ciel (La)
Titre original:Terre vue du ciel (La)
Réalisateur:Renaud Delourme
Sortie:Cinéma
Durée:65 minutes
Date:22 septembre 2004
Note:
La condition de l'homme sur la planète bleue en sept chapitres, à travers les photographies de Yann Arthus-Bertrand.

Critique de Tootpadu

A la base, le dispositif de l'image fixe filmée au cinéma n'est pas forcément synonyme d'échec. Il suffit d'évoquer La Jetée de Chris Marker pour se rendre compte que cette figure de style peut être créatrice de quelque chose de très fort et intense, voire unique. Hélas, il n'en est rien, ou presque, dans cette histoire de l'être humain dans son environnement naturel, inspirée de façon peu convaincante de l'oeuvre d'un photographe reconnu. En effet, ce que l'on reproche surtout au réalisateur, c'est d'avoir trahi la beauté intrinsèque des images, dans le seul but de les plier à son message pseudo-philosophique et nébuleux.
Ce manque de respect se traduit d'abord par un remontage des photos, dégradées au simple support de banc-titre, et ensuite par l'ajout d'une bande son des plus pénibles, associant des bruits inutiles à des images qui possédaient auparavant une force d'évocation suffisante pour ne pas en avoir besoin. Au bruitage et à la musique emphatique se joint un commentaire d'une lourdeur et d'une maladresse difficilement supportables. Cet échange sans finesse et d'une didactique pesante entre l'homme et l'enfant ne fait que confirmer la prétention mal assumée de son auteur. L'hymne à la terre planifié devient alors un discours incompréhensible, une occasion atrocement gâchée.
La plupart des photos révèlent en fait une très grande beauté, parfois époustouflante. Cependant, leur traitement et leur point de vue constamment distancé ne les laissent jamais dépasser le stade d'un album photo lointain, à défaut d'être hautain, et ne les gardent à aucun moment proche des gens dont elles sont censé évoquer le destin.

Vu le 29 septembre 2004, au Gaumont Disney Village, Salle 14

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Si vous avez aimé le livre, l'exposition, les agendas... vous allez sûrement détester comme moi ce documentaire (ce n’est pas un film car c’est une pure séquence diapo). Ce documentaire ajoute à la prise de vue en mouvement desdites photographies une musique appropriée ainsi qu'un commentaire en voix off qui se partage entre la fiction (dialogue d'un père et de son fils sous le signe de la transmission), la citation littéraire, la poésie didactique et la source documentaire.

En dehors de quelques recadrages fulgurants, les images de la Terre vue du ciel ne bougent pas. Pire, elles sont accompagnées d'un discours lénifiant genre "la pollution c'est pas beau". Restent heureusement les jolies photos de Yann Arthus-Bertrand. Mais de belles images qui s'enchaînent, cela s'appelle un économiseur d'écran. C'est gratuit, pratique, téléchargeable partout et, surtout, sans commentaire rasoir ! Alors pourquoi louer ou acheter ce film. Si l'intention, quasi pédagogique, est louable, le résultat ne convainc pas. Car le procédé trouve rapidement ses limites et devient fastidieux. On sort de la salle avec une seule envie: feuilleter à nouveau, dans le silence, le livre original.

Amener des photographies au statut d'objet cinématographique est un exercice aussi louable que risqué. Situé entre le "Musée imaginaire" d'André Malraux et la typologie urbaine de Rem Koolhaas, ce projet propose une sorte d'inventaire des formes naturelles et des sociétés humaines en ce début de millénaire. Mais ce documentaire est d’un chiant absolu….

Vu malheureusement au Gaumont de Disney Village

Note de Mulder: