Alien vs. Predator

Alien vs. Predator
Titre original:Alien vs. Predator
Réalisateur:Paul W.S. Anderson
Sortie:Cinéma
Durée:100 minutes
Date:27 octobre 2004
Note:
Une mystérieuse onde de chaleur, émanant du coeur de la banquise, se propage à travers l'Antarctique. Pour étudier ce phénomène, Charles Bishop Weyland finance une expédition scientifique pilotée par Alexa Woods. L'équipe découvre une pyramide renfermant des vestiges de civilisations aztèque, égyptienne et cambodgienne. Constituées d'un labyrinthe de "chambres", les issues se referment brutalement sur plusieurs membres de l'expédition. Des Predators retiennent captive une reine Alien dont ils livrent les descendants aux jeunes Predators lors de rituels.
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Le maniement de clichés n'est pas un art valorisé dans notre culture qui met plutôt un génie visionnaire sur un piédestal que de reconnaître l'oeuvre d'un artisan qui sait agencer des ingrédients vieux comme le monde pour un résultat conventionnel. Pourtant, cette démarche de récupération peut en dire plus long sur la société qu'elle digère que le coup d'un maître individualiste et pur. On ne songera jamais à considérer de telles entreprises comme de l'art, serait-il populaire, et néanmoins, dans leur vomissement sans arrêt de ce qui constitue nos repères, elles nous tendent en quelque sorte un miroir, déformé par des considérations mercantiles, de nous-mêmes.
Avant de vous enfuir ou de signaler un mauvais lien au webmaster, soyez rassurés, nous parlons bien ici du dernier rejeton, plus illégitime que jamais, de la saga des aliens. Cette introduction probablement trop pompeuse pour un film aussi accessible a pour but de le mettre en perspective avec un processus de recyclage d'images, de formes, de figures, très ordinaire et qui s'applique parfaitement au cas présent. Car rien, mais strictement rien du tout, fait preuve dans cette tentative, à la base purement commerciale, de raviver les aliens et de ressusciter les predators, d'une quelconque originalité. Un jeu plus stimulant que de suivre l'intrigue tirée atrocement par les cheveux pourrait en effet consister à chercher toutes les références dont se compose le film dans son intégralité. Nous ne nous considérons pas assez expert en la matière pour en dresser l'inventaire. Toutefois, l'univers auparavant si intelligemment exploré des aliens - en l'absence d'une Ripley impossible de raviver encore une fois - n'a gardé ici que les passages obligés des films précédents pour ne rester qu'une coque tristement vide, loin de tout lien logique avec la quadrilogie d'autant plus mythique.
Malgré tout, ou peut-être justement parce qu'il se contente d'exploiter sans gêne et sans idée propre ses prédécesseurs, le film reste un divertissement convenable qu'il vaut mieux prendre au deuxième degré, de peur d'enrager devant tant de lèse-majesté envers des oeuvres beaucoup moins gouvernées par l'intérêt ostensible de la bourse des producteurs.

Vu le 28 ocotobre 2004, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 3, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Petit rappel historique 1979 Alien, le huitieme passager (Alien) de Ridley Scott 1987 Predator de John McTiernan 1986 Aliens le retour (Aliens) de James Cameron 1990 Predator 2 de Stephen Hopkins 1992 Alien 3 de David Fincher 1997 Alien, la resurrection (Alien : resurrection) de Jean-Pierre Jeunet 2003 Alien vs. Predator de Paul Anderson

Chaque cinéphile attendait avec grand plaisir de voir la Reine et ses aliens affronter les facehuggers et les chestbursters. Pourtant, dès la première scène, on sent que le scénario ne tiendra pas la route. La première scène est en effet un plagiat de Cliffhanger. Ce film ne fera par la suite que recycler des idées ou scènes d’autres films comme The Cube (les murs de la pyramide bougent de façon mathématique), de the Thing (la base dans l’Antarticque) jusqu’à la dernière scène de combat qui est réellement copiée sur la scène du T rex de jurassic park. Quant au script, il se contrefout totalement du plot original et nous narre que tous les cent ans, Alien et Predator, débarquent sur la Terre, histoire de voir qui est le plus fort. Soit dit en passant, le film est d’autant plus mauvais que je l’ai vu juste après Un long dimanche de fiancailles réalisé par Jeunet qui avait signé le dernier opus de la quadrilogie alien.

La rencontre des deux monstres a été pensée dans la seule perspective de leur affrontement plutôt que du point de vue de la peur qu'ils suscitent auprès de leur proie d'élection (l’homme). Loin de l'ambiance des deux films titre, on reste sur sa faim, de par la distribution, le manque global d'intensité et d'inattendu, par le manque de combats et surtout par la durée du film. Le film se complet donc dans une grande médiocrité. Le film est juste un prétexte à une grosse baston qui tourne au ridicule.

Autre point négatif, le film est en PG-13, alors que tous les Aliens et Predators étaient interdit aux moins de 17 ans. Le film ne fait pas peur du tout et ne provoque, aucun sursaut, et encore pire aucune surprise. Bref, voilà comment détruire deux mythes sacrés du cinéma. Paul Anderson se charge de mettre en scène un pur film d'exploitation dont le scénario est d'une stupidité incroyable. Une fois débarrassé de tout enjeu scénaristique (soit au bout d'une ½ heure), le film de monstre peut commencer et force est d'admettre que les combats sont plutôt assez sympathiques. Dès lors, le réalisateur s'en donne à coeur joie en réalisant un film efficace, doté d'une bonne petite mise en scène.

Après plusieurs films très critiqués, mais pourtant assez efficaces, Paul Anderson (Event horizon, resident evil) se retrouvait investi d’une mission impossible : réaliser un pur film d'exploitation autour de la rencontre de deux monstres mythiques du cinéma fantastique des années 80. Il était difficile de trouver un prétexte afin d'avoir un affrontement crédible et Paul Anderson n'a pas réussi à trouver une histoire valable. Ce film pourra marquer pour lui la fin d’une carrière si il n’arrive pas à se ressaisir. Je lui souhaite toutes mes chances de réussite pour son prochain film, mais il a dut boulot énorme à faire pour retrouver toute ma confiance de cinéphile.

Vu le 27 octobre 2004 à la séance de 13h30 salle 09 au Gaumont de Disney Village

Note de Mulder: