Enquête corse (L')

Enquête corse (L')
Titre original:Enquête corse (L')
Réalisateur:Alain Berberian
Sortie:Cinéma
Durée:88 minutes
Date:06 octobre 2004
Note:
Détective parisien branché s'estimant aussi irrésistible avec les femmes que dans le business, Rémi François alias Jack Palmer a finalement accepté la mission que vient de lui confier un obscur petit notaire de province : retrouver Ange Léoni, un citoyen corse introuvable qui a hérité d'un confortable pactole. Une véritable promenade de santé pour Jack Palmer rompu aux missions infiniment plus délicates. Mais à peine arrivé sur l'île de beauté, la promenade de santé va très vite devenir un parcours du combattant. Mystérieusement observé aux jumelles pendant son enquête, Palmer perd de sa superbe devant le mutisme local, les tournées d'alcool de myrthe, les indépendantistes qui le kidnappent, les gendarmes qui le molestent par erreur, une voiture pulvérisée et l'énigmatique Ange Léoni qui lui donne de mystérieux rendez-vous ratés.
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Il est curieux de constater que des formules vieilles de plusieurs décennies trouvent toujours les faveurs du public. Alors que cette comédie, pas forcément valorisante pour les Corses, s'approche des deux millions de spectateurs, on ne peut s'empêcher de lui trouver un air qui rappelle les films de Louis De Funès, par exemple. Dans sa suite presque ininterrompue d'incidents au fond bénins, le scénario remplit en effet son ambition principale, de mettre en vedette Christian Clavier coûte que coûte, de lui donner le beau rôle dans lequel il pourra briller avec tout son charme, tout son talent comique et - peut-être encore en référence à l'ombre impossible à ignorer de De Funès - un brin d'hystérie. Et même si les prestations ultérieures du comédien étaient loin de nous enthousiasmer, il faut bien lui reconnaître ici une certaine réussite, tellement il négocie habilement quelques raccourcis abracadrabants de l'histoire. De même, l'association avec un Jean Reno plus bourrin que jamais fonctionne bien, malgré les limites d'un rôle qui est censé englober tous les caractéristiques d'un Corse fier de son île, mais pas totalement fermé à l'influence étrangère.
La représentation de la Corse, parlons-en justement. Il est certes permis d'étoffer son sujet par quelques blagues à la limite du vexant dans le genre comique. D'ailleurs, est-ce que ce film serait aussi divertissant s'il n'enfoncait pas constamment le clou sur les us et coutumes fortement caricaturés des Corses, en plus bien ancrés dans la conscience collective de la métropole ? Car le succès du film, encore plus important en province qu'à Paris, s'explique peut-être aussi par cela : à force de faire ressembler les Corses à un groupe de personnes au style de vie particulier et au sectarisme suspect, l'avis général de la population du reste de la France, marqué par les attentats incessants sur l'île de la beauté, est confortablement confirmé. En gros, par le maintien d'une image de ploucs curieux des Corses, cette comédie ne contribue point à un traitement intelligent de la question, comme cela avait été tenté plus tôt cette année (Le Cadeau d'Eléna), mais elle reste, là encore, dans la lignée des frasques populistes d'antan.
Donc, riez bien des Corses, mais au risque de passer vous-mêmes pour des ploucs arriérés, ne l'admettez pas trop fort.

Vu le 3 novembre 2004, au Gaumont Disney Village, Salle 5

Note de Tootpadu: