Clean

Clean
Titre original:Clean
Réalisateur:Olivier Assayas
Sortie:Cinéma
Durée:108 minutes
Date:01 septembre 2004
Note:
Quand on n'a pas le choix, on change. Emily n'a qu'une obsession : récupérer son fils, que ses beaux-parents élèvent loin d'elle. Pour y parvenir, il faudra qu'elle reconstruise sa vie... qu'elle devienne clean.
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

A défaut d'être le (relativement) jeune réalisateur français le plus prolifique et confirmé - une distinction que nous réserverions plutôt à François Ozon -, Olivier Assayas compte néanmoins parmi ceux qui ne sont jamais à court de surprises, qui passent habilement d'un genre à l'autre tout en y laissant transparaître un peu de leur style. Qui dit choix éclectique dit également un risque plus important de déceptions et de faux pas. Ainsi, les cinq derniers films du cinéaste étaient loin d'être exclusivement des réussites, mais chacun à sa manière faisait preuve d'un plaisir de faire du cinéma, de raconter des archétypes d'histoires d'une façon légèrement décalée.
Plus mûr qu'Irma Vep, plus sérieux et profond que Fin août, début septembre, moins académique que Les Destinées sentimentales, et moins expérimental, par contre bien plus assuré que Demonlover, voici probablement l'oeuvre la plus mature à ce jour du cinéaste. A partir d'une histoire qui, dans sa forme simple, n'a rien d'exceptionnel, il crée un portrait de femme saisissant et juste. En dépit des problèmes qu'Emily rencontre, le misérabilisme ne trouve pas sa place ici; malgré l'influence très forte de la drogue, des scènes types de manque et de dépendance nous sont épargnées. Au contraire, très doucement, l'espoir gagne du terrain, à force de persévérance et d'entre-aide. Bien que des solutions faciles ne se présentent pas à la protagoniste, son entourage l'aide néanmoins tant bien que mal. En effet, l'ennemi principal d'Emily, c'est elle-même et ce combat en nuances contre la drogue débouchera finalement sur une victoire remportée sur la vie facile et irresponsable, au profit d'une existence finalement pas si atroce.
Maggie Cheung est tout simplement magnifique dans ce rôle fait sur mesure. Des fonds de ses tourments intérieurs, elle nous livre une interprétation jamais facile, jamais convenue, toujours sur le fil entre la rechute et le décrochage définitif. De même, Nick Nolte nous prouve une fois de plus qu'il peut être excellent si le matériel s'y prête, ce qui est d'autant plus vrai que le sujet du film ressemble étrangement à sa vie privée. Du côté français, deux surprises agréables en la personne de Béatrice Dalle, plus belle que jamais, et Jeanne Balibar, dans un rôle de mégère sophistiquée qui romp complètement avec son registre habituel de femmes un brin déboussolées.

Vu le 19 octobre 2004, à l'UGC Forum Orient Express, Salle 5, en VO

Note de Tootpadu: