Terminal (Le)

Terminal (Le)
Titre original:Terminal (Le)
Réalisateur:Steven Spielberg
Sortie:Cinéma
Durée:128 minutes
Date:15 septembre 2004
Note:
Viktor Navorski est l'un de ces milliers de touristes, venus des quatre coins du monde, qui débarquent chaque jour à l'Aéroport JFK de New York. Mais, à quelques heures de son arrivée, voilà qu'un coup d'État bouleverse sa petite république d'Europe Centrale, mettant celle-ci au ban des nations et faisant de Viktor... un apatride. Les portes de l'Amérique se ferment devant lui, alors même que se bouclent les frontières de son pays : Viktor est bel et bien coincé... http://www.theterminal-themovie.com
(Source Allociné)

Critique de Mulder

A Nadia, comme Viktor Navorski, tu vas te retrouver dans un monde inconnu, mais je serai là…

Petit rappel, Le Terminal est inspiré de la véritable histoire de Karim Nasser Miran, réfugié iranien installé sans papiers depuis 1988 dans le Terminal 1 de l'aéroport parisien Roissy Charles-de-Gaulle. Dans Le Terminal, le personnage incarné par Tom Hanks est originaire de Krakozie, un Etat d'Europe de l'Est inventé spécialement pour le film. En revanche, il s'exprime dans une langue bien réelle, le bulgare. Ce film marque donc la troisième collaboration entre Steven Spielberg et l'acteur Tom Hanks après Il faut sauver le soldat Ryan en 1998 et Arrête-moi si tu peux en 2002

Que dire du film sans parler de ce très bon acteur qu’est Tom Hanks, c’est un acteur complet aussi à l’aise dans les comédies (Vous avez un message, Forrest Gump ,Nuits blanches a Seattle, Big), que dans les films fantastiques (La Ligne verte, Splash) les films de guerre (Il faut sauver le soldat Ryan), que enfin dans les drames (Seul au monde, Philadelphia, Une équipe hors du commun). Dans The Terminal, tout le film repose sur son sublime jeu d’acteur. Il réussit à captiver notre attention durant ses 130mns et arrive pratiquement à nous émouvoir (scène du restaurant, celle des médicaments pour boucs…)

Quant à Spielberg, si j’ai acquis une telle passion pour le cinéma, c’est en voyant ses premiers films. Duel m’a littéralement donné un de mes premiers cours de cinéma, la trilogie Indiana Jones m’a donné l’envie de voyager à travers le monde et de me surpasser dans mes études, d’être un aventurier du cinéma. Les dents de la mer m’ont donné une des plus grandes peurs de ma vie, et ET m’a à jamais émut par son message profondément humain. Enfin, pratiquement chacun de ses projets donne réellement en vie de faire un bon vers le futur (La Guerre des mondes, Tintin, Indiana Jones 4). Quant aux plus grandes trilogies, Spielberg à toujours eut un rôle à jouer : Star Wars / Retour vers le futur / Idiana Jones…..

mais revenons à cette superbe comédie. Une fois encore, Spielberg prouve qu'il est un des meilleurs conteurs d'histoires au cinéma. Derrière les thèmes habituels se profilent la vision d'une Amérique terre de fantasmes « aux fondations sclérosées et un sens de l'abnégation face aux aléas de la vie ». Associée à des acteurs parfaits, cette richesse thématique et émotionnelle fait du Terminal un des Spielberg les plus drôles et les plus touchants. La mise en scène de Spielberg s'efface aussi derrière la composition de Tom Hanks, formidable dans le rôle du candide immergé dans une Amérique en réduction étouffée par sa bureaucratie. Ce film est tantôt triste, tantôt humoristique et il ne laisse personne indifférent. Les 2h10 qui nous sont données pour suivre les aventures de Victor pendant presque un an dans l'aéroport sont presque trop courte car une fois qu'on est dans le film on est captivé totalement et émeut par ce prisonnier malgré lui. Ce film très touchant et plein de générosité d'humour et de tendresse regorge d'humanité.

Tom Hanks compose donc encore un rôle à oscars. Et on retourne volontairement revoir ce film, seul manque le happy end dans la relation entre l’hôtesse de l’air et cet expatrié et fan de jazz…

Petite note pour le fan, la petite Lucy de 14 ans du film est la fille de Steven Spielberg

Vu le lundi 13 en vo à la séance de 20h00 salle 02 au Gaumont de Disney Village

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Pour son nouveau film, le roi de Hollywood, Steven Spielberg, délaisse la science-fiction et autres histoires de criminel de son oeuvre récente afin de se tourner vers l'aventure presque ordinaire d'un homme moyen. En effet, dans toute sa filmographie en tant que réalisateur ne se trouve un seul film avec aussi peu de potentiel dramatique, aussi peu de danger d'être envahi par une présence extra-terrestre quelle qu'elle soit. Spielberg serait-il entré dans le camp des réalisateurs aux ambitions modestes qui se passent volontairement de l'esbroufe, peu importe sa qualité ? Qu'il n'y ait pas de crainte, le modèle pour tout cinéaste en herbe - avant l'arrivée de Peter Jackson - reste fidèle à lui-même, à savoir un artisan très doué, et maître incontestable de son moyen cinématographique.
Toutefois, à la réflexion, une fois que la température de notre coeur, si habilement choyé, baisse à son niveau habituel, on n'est pas très loin de l'indigestion après tant de bons sentiments. Eternel gamin par excellence, Spielberg ne réussit en effet pas de donner à cette histoire contemporaine et d'un potentiel social indéniable autre chose qu'un côté conte de fées. Aucune saleté, aucune impression de misère, aucune souffrance autre qu'amoureuse ne tachent ce tableau soigné d'un homme sans reproche à la porte du pays des merveilles. Les méchants y sont exactement cela jusqu'au bout, les bons le sont dans toute leur banalité et leur mixité un peu trop parfaite. Cela va même jusqu'à envier ce pauvre Navorski d'être le chouchou de tout un microcosme. Que la vie dans le terminal est belle, après tout !
Mais il faut bien l'admettre, Spielberg emballe son cadeau de Noël avant l'heure avec tellement de délicatesse et dans un papier si joli qu'il est impossible d'y résister. Tom Hanks est bien plus crédible qu'on ne pensait, Catherine Zeta-Jones donne à son personnage de la beauté, à défaut d'une profondeur psychologique, et Stanley Tucci nous présente fièrement toutes ses grimaces de méchant. Rien à reprocher donc, devant cette histoire inacceptable dans la réalité, mais tellement chaleureuse dans le monde imaginaire du cinéma, mais en fin de compte, rien à s'enthousiasmer non plus.

Vu le 28 septembre 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 23, en VO

Note de Tootpadu: