Catwoman

Catwoman
Titre original:Catwoman
Réalisateur:Pitof
Sortie:Cinéma
Durée:104 minutes
Date:08 septembre 2004
Note:
Patience Philips est une artiste douée, mais maladivement timide, qui se contente d'un modeste emploi de dessinatrice publicitaire au sein du conglomérat Hedare Beauty que dirigent le tyrannique George Hedare et sa femme, le légendaire top model Laurel. Cette société se prépare à lancer "LE" cosmétique miracle censé procurer aux femmes un visage et un corps à jamais immaculés. Prudence découvre que le produit ne possède aucune de ces vertus, mais est froidement tuée par ses patrons avant d'avoir pu dénoncer l'imposture. Tout n'est pas perdu, cependant, car Prudence ressuscite sous l'emprise d'une force mystérieuse. Elle se réincarne, magnifiée, en une femme féline, sensuelle, d'une agilité et d'une force surhumaines : Catwoman... Libérée de ses complexes, celle-ci commence par régler quelques comptes et s'offrir certains plaisirs trop longtemps négligés... http://wwws.warnerbros.fr/movies/catwoman/
(Source Allociné)

Critique de Mulder

Cette critique est spécialement réservée au sexe masculin car c'est à lui et lui seul que ce film est destiné. Dans ce film, la félinité de Catwoman ne s'exprime pas seulement à travers ses techniques de combat, mais dans la totalité de son comportement. Catwoman offre donc à Halle Berry son premier rôle vedette et une occasion unique d'excercer pleinement ses dons. Elle donne donc à ce personnage mythique toute sa dimension de femme libre, forte et indépendante.

Pitof est certes un as du mouvement de caméra mais autant c'est certains plans sont parfaitement fluides et longs autant d’autant d’autres d'une fraction de secondes (la scène de basket ou la moto) sont très mal rendues. On est donc bien loin du chef-d'oeuvre comme "Spider-Man 2" , de bons films comme "X-Men 2" ou "Batman le défi" (dont la comparaison avec le film de Pitof n'avantage pas ce dernier), mais "Catwoman" reste tout de même regardable. Ceci grâce à la mise en scène de Pitof avec de nombreux mouvements de caméra et de belles scènes de combat, mais aussi grâce à de très bons effets spéciaux, notamment la doublure numérique d'Halle Berry et une bonne B.O. Hélas, le film ne brille que par quelques détails techniques qui ne parviennent pas à masquer un scénario trop simple, peu subtil, prévisible dans ses moindres rebondissements et des dialogues moyens. De plus, le film accumule des scènes inutiles (le basket, même réussi, n'apporte rien tout comme la grand roue) dans le seul but de masquer la faiblesse du scénario et d'atteindre la durée moyenne requise. Ajoutez à cela des personnages peu nuancés (Georges Hedare, interprété par un Lambert Wilson à la limite de la caricature), à l'exception de Catwoman et de Laurel Hedare, et vous comprendrez en quoi le film est décevant.

Voulant donner une nouvelle identité à Catwoman en la dissociant du personnage de Batman, Pitof n’a pas réussi à égaler le film « Batman le défi ». Malgré sa beauté et son charisme, Halle Berry a du mal à faire oublier la prestation de Michelle Pfeiffer dans le costume de la femme chat. Il est dommage que l’univers personnel de Tim Burton a été remplacé par un univers caricatural pourtant servi par un casting prestigieux.

Vu en vo le lundi 06 septembre à la séance de 22h30 salle 09 au Gaumont de Disney Village

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

On se demande bien à quoi s'attendaient les producteurs de ce film d'action bâclé, lorsqu'ils ont fait appel à notre Pitof national. Peut-être n'ont-ils pas vu Vidocq, ou, plus probable et encore plus incroyable - mais après tout, tous les goûts sont dans la nature - l'ont-ils apprécié. Car ce premier film américain du deuxième 'frenchie' en un an, après Kassovitz, épouse en tous points le style visuel très particulier de l'enquête parisienne. La caméra virevoltante est omniprésente, appuyée lourdement par une pléiade d'effets spéciaux tape-à-l'oeil. En effet, la forme prime à chaque instant sur le fond, jusqu'à devenir une carcasse vide de sens, remplie des prétentions du réalisateur qui n'apportent rien à l'intrigue.
Si cette déception prévisible, qui vise déjà la célèbre framboise du plus mauvais film de l'année, fait à peine meilleure figure que Daredevil, c'est surtout en raison de son personnage principal faiblard pas tant physiquement (oh les jolies cascades !) qu'en termes de caractéristiques propres et de leur traduction à l'écran. "J'étais dans une cage toute ma vie, mais maintenant je suis libre", "je ne suis méchante que quand je le désire et pas tant que cela, en fait", "être libre c'est là, le vrai pouvoir", tels sont les propos emblématiques de Halle Berry lorsqu'elle dandine le long des murs, avec un claquement de fouet. Tout cela est bien beau, est-on tenté de rétorquer, mais d'un, aucun de ces messages n'a la moindre originalité, et de deux, même si l'on veut bien admettre ces conventions de la BD héroïque, ce que l'on en voit à l'écran est entièrement dépourvue de conviction. Jamais le personnage de Patience Philips n'est autre chose qu'une femme en rage, alors que ses motivations profondes et ses troubles de la personnalité restent ensevelis sous la banalité du scénario.
Ne sachant jamais vraiment sur quel pied danser, la trame du film se fourvoie sans arrêt soit du côté de l'histoire d'amour, soit du côté du conte de revanche sous la cape du film d'action, soit, accessoirement, vers la critique sociale ou le copinage entre filles mal adaptées. De tout ce mélange sauvage naît une structure chaotique qui ne fait que renforcer l'impression d'un mauvais film assumé, qui fait volontairement l'impasse sur la cohérence, la logique et l'imprévisibilité. A la place, on a droit à un amas de clichés, emballé dans un papier éclatant et sans substance.
Pourtant, le projet n'était peut-être pas prédestiné au naufrage, puisqu'au moins les rôles secondaires sauvent en quelque sorte une partie de la mise. Ne parlons pas de Lambert Wilson qui essaie en vain d'asseoir sa réputation internationale après les deux rejetons de Matrix. Non, nous avons plutôt jeté notre dévolu sur Benjamin Bratt et Sharon Stone. Certes, l'ancien compagnon de Julia Roberts n'est pas un grand acteur, mais ses attraits physiques sont suffisamment mis en valeur ici pour nous séduire, en dépit de la mise en scène catatonique et de la nature uni-dimensionnelle de son officier de police gentillet. Quant à Sharon Stone, elle crée une méchante bien plus jouissive que la héroïne ronronnante, avec un fond malicieux sous la façade resplendissante. Dommage alors que le combat final ne réveille pas notre plaisir primaire des affrontements entre femmes, une preuve de plus des occasions ratées bien trop nombreuses dans cette débâcle.

Vu le 10 septembre 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 23, en VO

Note de Tootpadu: