Bonjour Monsieur Shlomi

Bonjour Monsieur Shlomi
Titre original:Bonjour Monsieur Shlomi
Réalisateur:Shemi Zarhin
Sortie:Cinéma
Durée:98 minutes
Date:21 juillet 2004
Note:
Shlomi, un jeune israëlien de 16 ans, vit avec sa mère, son frère aîné et son grand-père. Alors qu'il passe pour un cancre à l'école, il s'est trouve une passion pour la cuisine, avec laquelle il régale tout le monde. L'arrivée d'une nouvelle voisine, la belle Rona, une jardinière à peine plus âgée que lui, lui fait espérer le premier amour. Et au lycée, un nouveau prof de maths croit déceler en Shlomi des capacités insoupçonnées. Mais le jeune homme est bien trop occupé à soigner son grand-père et à calmer les crises familiales pour penser à lui.

Critique de Tootpadu

De temps en temps, les insuffisances formelles d'un film se font aisément excuser par la valeur de son sujet, par son attachement à l'être humain dans son combat quotidien ridicule. Ainsi, surtout le montage bien trop découpé peut distraire ici, et la mise en scène n'invente certainement pas des angles de caméra novateurs. Néanmoins, le plus on fait connaissance avec Shlomi et son monde de petit chaos perpétuel, le plus on s'y trouve chez soi. Dans le désordre émotionnel et existentiel du personnage principal brille en effet une lueur d'optimisme communicative. Par la douceur, par la persévérance, par l'obligeance, et en fin de route, par la prise de conscience et d'autonomie, Shlomi est un génie et un modèle d'humanité en attente. Mais loin d'être un saint, la banalité amusante de ses déboires à la maison et le béguin timide pour Rona le forcent à garder ses pieds sur terre. On se retrouve même un peu dans son attitude hésitante et mal assurée, alors que, hélas, nos ambitions d'être un surdoué se sont très rapidement éclipsées.
Comme déjà noté, la forme du film est loin d'être exceptionnelle. Mais l'interprétation confirme notre adhésion à cette histoire touchante et modérée. On y reconnaît même le grand-père du Voyage de James à Jérusalem, dans un rôle tout aussi jouissif, quoique moins calculateur. Ce conte culinaire et joyeux apparaît d'ailleurs comme le double plus lumineux de la critique de société subtile de ce film-là. En tout cas, les deux oeuvres portent un témoignage vibrant de la qualité du cinéma israëlien actuel, toute abstraction faite du domaine politique autrement plus désastreux.

Vu le 12 août 2004, au MK2 Hautefeuille, Salle 4, en VO

Note de Tootpadu: