West Side Story

Titre original:	West Side Story
Réalisateur:	Robert Wise, Jerome Robbins
Sortie:	Cinéma
Durée:	146 minutes
Date:	01 mars 1962
Note:

Dans un quartier populaire de New York, le groupe de jeunes des Jets fait la loi. Mais leur autorité est mise en question par l'immigration de travailleurs puerto-ricains, dont sont issus les Sharks. Les meneurs de chaque groupe, Riff et Bernardo, veulent organiser un combat pour décider leur conflit par la force. Tony, ami de Riff et ancien membre des Jets, essaye de mener une vie normale et il est opposé à cet affrontement. En plus, il vient de rencontrer Maria, la soeur de Bernardo, fraîchement arrivée de son île, et il en est tombé éperduement amoureux. Face à cet amour passionné et mal vu, les deux groupes de jeunes risquent de s'entredéchirer encore plus.

Critique de Tootpadu

Des comédies musicales, il y en a eu depuis l'avènement du son (comme Sous les toits de Paris), en passant par les danseurs et chanteurs célèbres de la grande époque hollywoodienne qu'étaient Astaire, Rogers, Kelly, Garland et tant d'autres, orchestrés par des maîtres du genre comme Busby Berkeley et Vincente Minnelli, l'exception française de l'oeuvre enchanteur de Jacques Demy, la période des années 1970/80 qui recyclait tant bien que mal les recettes éprouvées à la sauce disco ou expressément rétro (New York, New York), jusqu'à une petite renaissance récente qui, dans son ensemble, n'est pas du tout à nous déplaire. Cependant, dans toute l'histoire du genre, très rares sont les films uniques, qui se dérobent aisément à toute comparaison, qui ont emprunté des voies nouvelles jamais exlporées avec autant de vigueur depuis, qui par leur maîtrise et leur beauté trônent comme des reines sur le flux des courants et des filmographies. West Side Story est sans aucun doute de ceux-là, le chef-d'oeuvre d'une histoire d'amour romantique.
Et pourtant, les acteurs remplissent bien leur rôle, mais manquent d'un talent particulier, une faiblesse encore soulignée par le recours presque systématique au doublage lors des chansons. Ensuite, la mise en scène n'hésite pas à sortir les grands moyens visuels pour quelques passages d'une scène à une autre qui sont certes efficaces, mais qui, dans leur abus de caches et de flous, flirtent avec l'indigestion stylistique. Enfin, l'histoire librement inspirée de Shakespeare a tout d'un conte de fées à l'eau de rose, aux sentiments surhumains d'intensité et de passion.
Il reste alors la musique qui, ne mâchons pas nos mots, figure peut-être comme la meilleure comédie musicale du XXème siècle, tant par son caractère représentatif que par le nombre élevé de morceaux magnifiques qui, à l'époque, avaient ouvert une toute nouvelle approche de l'expression musicale au cinéma et, en amont, au théâtre. Même si certaines chansons n'ont pas trop bien vieilli – notamment “Gee, Officer Krupke” et “Cool” – il en reste quelques sommets du genre qui nous enthousiasment à chaque vision. Que ce soit “Maria”, “Tonight”, “America”, “Something's Coming”, “Somewhere” ou “I Feel Pretty”, rarement les danses et chants ont été mieux filmés, pratiquement jamais l'émotion était aussi vive devant cette histoire qui fera vibrer les éternels romantiques pour toujours !

Revu le 19 juillet 2004, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: