Entre ciel et terre

Entre ciel et terre
Titre original:Entre ciel et terre
Réalisateur:Oliver Stone
Sortie:Cinéma
Durée:141 minutes
Date:19 janvier 1994
Note:
La vie de Le Ly, une femme viêtnamienne, qui grandit dans un petit village pendant l'occupation par les Français. A l'arrivée des Viêtcongs, ses frères intègrent les forces révolutionnaires, alors que Le Ly tente de saboter le mieux possible les efforts des troupes gouvernementales. D'abord interrogée et torturée par l'armée régulière, elle doit subir des sévices semblables de la part des Viêtcongs qui la prennent pour une traîtresse. Chassée de son village, elle doit affronter la cruauté de la ville en temps de guerre, jusqu'à ce que la rencontre avec un soldat américain change sa vie. Trouvera-t-elle enfin le bonheur à ses côtés aux Etats-Unis ?

Critique de Tootpadu

L'outil préféré d'Oliver Stone pour toucher son public est le coup de poing, administré à la fois par son style visuel rude et par le traitement de sujets controversés qui lui tiennent à coeur. C'est probablement cela la raison pour laquelle cette dernière partie de sa trilogie sur le Viêt-nam, après Platoon et Né un 4 juillet, qui emprunte une voie plus sentimentale, n'est pas forcément une réussite. Etape par étape, cette vie éprouvante s'approche alors plus d'un mélodrame surchargé que d'une observation poignante sur les difficultés d'une femme de la génération du Viêtcong.
Inondé par une bande originale bien trop présente, lénifié par une voix-off qui se donne des allures de sagesse bouddhiste, le récit ne quitte alors jamais la route de l'existence prévisible dans tous ses malheurs. Pas un seul cliché d'abus est évité, du viol, à la grossesse involontaire, à la prostitution, et enfin, jusqu'à la destruction du mariage. La volonté d'apaiser cet excès de misérabilisme par une résignation et une détermination toutes asiatiques, trouve rapidement ses limites dans la prévisibilité de l'ensemble - un tout qui ressemble plus à un roman de gare qu'à un traité social engagé.
La petite réussite du film est toutefois de nous transporter de temps en temps au bord des larmes, tellement l'histoire est larmoyante, ou plutôt, tellement Oliver Stone ne se refuse pas d'aller au bout de sa démarche mélodramatique. Cela nous emmène jusqu'à nous rendre compte que les films lacrymogènes sont quelque peu passés de mode de nos jours - raison de plus d'aimer un peu cette petite baisse de forme d'un réalisateur qui réussit mieux dans des genres plus agressifs, moins féminins versant eau de rose mystique pour ménagères.

Vu le 1er juillet 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 13, en VO

Note de Tootpadu: