Memories of Murder

Memories of Murder
Titre original:Memories of Murder
Réalisateur:Bong Joon-ho
Sortie:Cinéma
Durée:131 minutes
Date:23 juin 2004
Note:
La campagne coréenne, en 1986. La police est à la recherche d'un tueur en série qui étrangle de jeunes filles après les avoir violées. Face à l'incapacité de trouver une piste sérieuse, le commissaire local et son adjoint violent s'acharnent sur des individus suspicieux afin de leur extirper des aveux. L'arrivée d'un expert de la capitale rend l'enquête plus réfléchie et scientifique, mais toujours sans résultat palpable. Jusqu'au jour où la secrétaire tombe sur une coïncidence troublante ...

Critique de Tootpadu

La pierre que le cinéma coréen apporte à l'édifice mondiale du Septième art semble bien être cette maîtrise de genres dramatiques, empreints d'une certaine mélancolie et d'une résignation affirmée, qui garde cependant un certain sens de l'humour dans son observation de l'espèce humaine. Ainsi, après les réussites qu'étaient Peppermint Candy et Sympathy for Mr Vengeance, voici un nouveau polar dense et fascinant qui s'intéresse bien plus à la manière fort brouillonne de laquelle est menée l'enquête qu'à l'identité du tueur.
En effet, toute l'histoire s'impose comme une leçon sur la fragilité des certitudes et les dangers d'une croyance aveugle. Car même si elle contient sa part de maladresses et d'incompétences amusantes, la manière de travailler du commissaire local ne se distingue guère des méthodes plus intuitives et cérébrales de son collègue venu de Séoul. Tous les deux se heurtent en fin de compte à leur arrogance et à l'épaisseur de l'affaire. Chacun d'entre eux croit tenir le bon bout de la raison, mais les revirements imprévisibles de la série de meurtres leur prouvent leur vanité et leur impuissance.
La richesse du fond, qui est d'un ton éclairé et sans illusion très appréciable, se retrouve dans la forme sans faille qui conjugue efficacement le caractère repoussant des crimes et une certaine beauté du paysage de la campagne et de la ville. Enfin, l'interprétation est sans reproche grâce à des personnages détaillés et ambigüs qui rendent cette histoire assez banale exceptionnelle.

Vu le 28 juin 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 34, en VO

Note de Tootpadu: