Coffee and Cigarettes

Coffee and Cigarettes
Titre original:Coffee and Cigarettes
Réalisateur:Jim Jarmusch
Sortie:Cinéma
Durée:93 minutes
Date:07 avril 2004
Note:
11 vignettes sur deux ou trois personnes à la fois qui prennent leur café et fument des cigarettes dans un café. Il y a la rencontre bizarre autour d'un rendez-vous de dentiste, les jumeaux à qui le serveur raconte une histoire d'Elvis, le premier et probablement dernier rendez-vous d'Iggy Pop et Tom Waits, deux vieux italiens qui causent sur les dangers de santé, deux amis qui ne se sont pas vus depuis longtemps et qui n'ont plus rien à se dire, une vedette de cinéma qui revoit sa cousine plus indépendante entre deux entretiens, un frère qui explique un engin acoustique à sa soeur, deux acteurs qui trouvent un lien de parenté insoupçonné, deux rappeurs qui donnent des conseils médicaux à Bill Murray, et, enfin, deux vieux ouvriers qui se rêvent en France pendant leur pause de travail nocturne.

Critique de Tootpadu

Ni la clope, ni le café sont à notre goût personnel, une aversion qu'on n'est pas sûrs de partager avec Jim Jarmusch. Cette suite de vignettes n'est cependant point un pamphlet en faveur des abus de santé en tout genre, mais plutôt, comme déjà dans Night on Earth, un prétexte formel pour mieux disséquer les rapports humains. Minimaliste à souhait, la prémisse permet en effet d'enchaîner les rencontres qui diffèrent autant qu'ils reprennent d'épisode en épisode certaines configurations ou répliques. Ainsi, à force d'être répété, l'avertissement sur le danger du tabagisme perd tout son sens, en plus de la crédibilité déjà sérieusement entamée en vue des paquets inhalés sans arrêt.
A l'inverse de Night on Earth qui commençait très fort pour s'essouffler pendant son périple de nuit, cette petite douzaine d'épisodes, dont certains ont été tournés voilà plus de dix ans, se traîne un peu au cours des premiers cas de figure, tellement les conversations sont anodines ou carrément absurdes. Ce n'est qu'à partir de l'apparition de Cate Blanchett dans un rôle double que la tendance s'inverse, pour par la suite, et grâce aux répercussion de ce qui a précédé, devenir un petit feu d'artifice d'un humour très particulier et fin. Moins pessimiste et déprimant que la première moitié, la deuxième par effet de réverbération gagne en profondeur et subtilité au point de nous faire aimer ce film.
Notre connaissance de l'oeuvre de Jim Jarmusch est loin d'être complète, mais nous préférons à cet assemblage sympathique, quoiqu'un peu sec, le ton plus homogène d'un Dead Man et encore plus la poésie de Ghost Dog !

Vu le 21 juin 2004, au MK2 Hautefeuille, Salle 2, en VO

Note de Tootpadu: