Y'a bon les blancs

Y'a bon les blancs
Titre original:Y'a bon les blancs
Réalisateur:Marco Ferreri
Sortie:Cinéma
Durée:97 minutes
Date:20 janvier 1988
Note:
Un convoi d'aide humanitaire arrive en Afrique. Pour rejoindre un camp au Sahel, les cinq camions avec leurs chauffeurs rudes et les délégués de l'ONG naïfs devront traverser le désert, rendu dangereux par des guerres de tribus.

Critique de Tootpadu

Même s'il se battait encore contre des dérèglements sociaux lorsque ce genre d'engagement était devenu désuet depuis longtemps et si son style connaissait autant de ratés que de moments jouissifs, la présence de Marco Ferreri nous manque en quelque sorte. Il n'était certes pas un grand cinéaste, mais son oeuvre traduisait bien un certain côté italien désordonné et ironique. Nullement dupe de la nature humaine et des agissements frauduleux ou tout simplement bêtes dans notre monde capitaliste, il était comme une conscience du Septième art, parfois grincheuse et difficile à admettre, mais de temps en temps très juste et corrosive dans ses observations.
Avec cette histoire sur le parcours tumultueux d'un convoi d'aide humanitaire, une co-production européenne tournée vers la fin chronologique et artistique de sa carrière, Ferreri ne révolutionne plus rien, ni ne choque personne, mais très temporairement, son esprit mi-intellectuel, mi-anarchiste, se fraie son chemin. Parmi les points forts, on remarquera alors le personnage de Michele Placido et ses relations avec les femmes, notamment celle interpretée par Maruschka Detmers, une égérie typique des années 1980. Par contre, les énervements du directeur de l'expédition et le portrait pas très flatteur des Africains ne jouent pas en faveur de ce film inégal. La préoccupation principale de Ferreri était visiblement de tourner en dérision les agissements idiots des Européens en Afrique. Mais pour cela, était-il vraiment nécessaire de dépeindre les indigènes sous une lumière aussi peu respectueuse ?

Vu le 29 avril 2005, au Forum des Images, Salle 300

Note de Tootpadu: