Spider-Man 2

Spider-Man 2
Titre original:Spider-Man 2
Réalisateur:Sam Raimi
Sortie:Cinéma
Durée:126 minutes
Date:14 juillet 2004
Note:
Ecartelé entre son identité secrète de Spider-Man et sa vie d'étudiant, Peter Parker n'a pas réussi à garder celle qu'il aime, Mary Jane, qui est aujourd'hui comédienne et fréquente quelqu'un d'autre. Guidé par son seul sens du devoir, Peter vit désormais chacun de ses pouvoirs à la fois comme un don et comme une malédiction. Par ailleurs, l'amitié entre Peter et Harry Osborn est elle aussi menacée. Harry rêve plus que jamais de se venger de Spider-Man, qu'il juge responsable de la mort de son père. La vie de Peter se complique encore lorsque surgit un nouvel ennemi : le redoutable Dr Otto Octavius. Cerné par les choix et les épreuves qui engagent aussi bien sa vie intime que l'avenir du monde, Peter doit affronter son destin et faire appel à tous ses pouvoirs afin de se battre sur tous les fronts... Site officiel http://www.s2-lefilm.com
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Un héros en détresse est la vedette de ces deuxièmes aventures sur grand écran de Spiderman / Peter Parker. Pour la plupart du temps, le personnage principal s'interroge en fait sur la validité de sa mission qui ne le laisse souffler et joindre les deux bouts de sa double vie. Cette mauvaise gestion de son emploi de temps se transforme alors en interrogation existentielle, en impuissance de super-pouvoir qui mène rapidement à la même difficulté de conclure sur le terrain glissant de l'amour. Jamais encore on n'a d'ailleurs vu un super-héros aussi déprimé et malheureux pendant la durée presque entière de son film. Alors que ce dilemme psychologique des plus sérieux aurait pu donner quelque chose de sombre et menaçant, Sam Raimi se contente de nous le soumettre de manière assez plate, à travers une mise en scène très moyenne qui a le très douteux mérite de nous filer le cafard ... et cela encore plus en vue de l'emballement presque inexplicable de notre confrère. En comparaison, les deux Batman de Tim Burton étaient infiniment plus envoûtants et ils traduisaient avec bien plus d'adresse l'esprit torturé de leur héro.
En dehors de ces pérégrinations de l'âme pénible, il ne reste rien de très alléchant : un méchant qui tombe rapidement victime de ses médiocres effets spéciaux, quelques scènes d'action qui sont plutôt bâclées, voire ridicules (l'arrêt de métro), une structure paresseuse qui n'a rien d'original ni de haletant. La seule chose qui vaille réellement la peine, c'est le générique qui promet un spectacle au moins aussi sympathique que le premier volet. Face à cette promesse non tenue, à ces fins répétitives et lourdes qui ont pour seul but d'amorcer la suite, la déception est grande, et cela encore plus puisque l'identité du héros ne fera plus aucun doute pour personne dans ses nouvelles aventures que l'on redoute fortement.

Vu le 23 juillet 2004, au MK2 Nation, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Pour commencer, il faudrait que mon antre préféré (le cinéma Gaumont de Disneyland Paris) revoit réellement sa logistique. Après une heure de film époustouflante (je vais revenir dessus), le film passe soudain en allemand et s’arrête. De ce fait, à 13h45, je retourne au cinéma non pas pour voir un film mais un cours dans un amphithéâtre (salle 01) sur l’art de réaliser un véritable blockbuster. Non seulement, Spider Man 2 est une réelle réussite par son script (plein de rebondissements), par son casting (Tobey Maguire est le Peter Parker idéal / Kristen Dunst est une Mary Jane époustouflante de réalisme / Alfred Molina le meilleur Doc Ock possible). A cela il faut rajouter des effets spéciaux estimés à 54 millions de dollars et qui nous font rêver réellement. La scène de combat sur le train est la meilleur scène de combat que j’ai pu voir dans un film en 30 ans (je n’ai pas dit de gunfight). Mais revenons en détail sur ce film….

Revenons un peu en arrière, le légendaire personnage de Spider-Man a été créé par Stan Lee et Steve Ditko. Il fait sa première apparition en 1962, dans le magazine Marvel Amazing Fantasy. Fort du succès de son nouveau personnage, le magazine fut très vite rebaptisé Amazing Spider-Man, et à nouveau publié à partir de mars 1963. Quant au personnage de Doc Ock est apparu pour la première fois dans The Amazing Spider-Man n°3, publié en 1963. D'après la bande dessinée, chacun de ses membres peut bouger à une vitesse atteignant les 30 mètres par seconde, avec une puissance comparable à celle d'un marteau piqueur. Ces tentacules, d'une prodigieuse puissance, lui permettent de soulever un véhicule, de pulvériser un mur, de s'agripper à des parois de béton, et de fondre sur ses victimes depuis les airs.

Sam Raimi dans ce film nous montre ce qu’est réellement la vie infernale d’un super-héros (problèmes financiers / problèmes universitaires / problèmes relationnelles). La profonde habileté du film est de jouer de paradoxes. Ce jeu entre l'image et l'homme prend toute son ampleur dans la grande scène de bravoure du film, où Spider-Man, après un exploit ferroviaire, gît, épuisé, parmi les passagers. Lentement quelqu'un lui rend sa cagoule. Puis la fureur et le fracas du grand spectacle reprennent leurs droits vertigineux, et le jeune homme au costume malmené, déchiré, retrouve sa « mission »…..

Sur les 127mns, seulement 20 sont consacrées à l'action pure mais quelle pureté. La chorégraphie orchestrée lors de la scène de train est des plus abouties. Sam Raimi signe donc ici son meilleur film de toute sa carrière, juste devant son Evil Dead. Dans la scène à l’hôpital, l’utilisation d’une tronçonneuse est un clin d’œil évident. De même, l’antre de Doc Ock nous rappelle l’antre de Darkman. On voit bien que Sam Raimi a eut une indépendance totale pour filmer ce chef d’œuvre en n’oubliant jamais de prendre du recul par rapport à son sujet (la scène de l’ascenseur est très révélatrice). On se retrouve donc avec du Sam Raimi pur jus : un film maîtrisé du début a la fin qui prouve a tous les blockbusters plusieurs choses : un super-héros n'est pas seulement un produit Marketing ; l'action n'est pas primordiale au cinéma et qu'elle doit servir la narration.

Il y avait bien longtemps qu'un blockbuster ne nous avait à ce point enthousiasmés. Le second volet des aventures de l'homme-araignée est une réussite: aussi excitant que le premier, mais plus satisfaisant. L'élégante superproduction renoue ici avec l'innocence du cinéma populaire d'autrefois, tout en bénéficiant des prodigieuses capacités techniques actuelles. Constamment à bonne distance entre l'humour et l'action, Sam Raimi fait des étincelles dans une suite encore meilleure que le premier épisode, truffée de détails réjouissants et d'effets spectaculaires. Il arrive parfois qu'un film de studio transcende le statut pour juste devenir un grand film, c'est le cas de Spider-man 2. Ce blockbuster se distingue par l'intelligence de son scénario et le brio de sa mise en scène. En 2 mots : un chef-d’œuvre….

Vu le 14 à la séance de 13h45 salle 01 au Gaumont de Disney Village et revu 2 autres fois dans la salle 02 en vo séance de 19h45 du 16 et 18

Note de Mulder: