Comment je suis devenu super-heros

Comment je suis devenu super-heros
Titre original:Comment je suis devenu super-heros
Réalisateur:Douglas Attal
Sortie:Cinéma
Durée:97 minutes
Date:00 0000
Note:

Paris 2020. Dans une société où les surhommes sont banalisés et parfaitement intégrés, une mystérieuse substance procurant des super-pouvoirs à ceux qui n’en ont pas se répand. Face aux incidents qui se multiplient, les lieutenants Moreau et Schaltzmann sont chargés de l’enquête. Avec l’aide de Monté Carlo et Callista, deux anciens justiciers, ils feront tout pour démanteler le trafic. Mais le passé de Moreau ressurgit, et l’enquête se complique...

Critique de Mulder

Dans le paysage cinématographique actuel lorsque nous parlons d’adaptation au cinéma de super-héros nous pensons en priorité à Studios Marvel et DC Entertainment tout en gardant en mémoire que sans le film Superman (1978) de Richard Donner les adaptations à succès des super héros Marvel à commencer par Spider-man, X-men et autres équipes de super-héros comme la Justice League et les Avengers n’auraient pu voir le jour. Appuyés par des budgets colossaux afin de pouvoir donner vie à ces univers de super-héros, de casting prestigieux, de réalisateurs visionnaires et autres effets spéciaux spectaculaires, Hollywood a pu créer un véritable genre à part, le film de super-héros. Dans un tel contexte, un film de super-héros à la française semblait être une mission impossible malgré le succès critique et publique du très réussi Vincent n’a pas d’écailles (2015) de Thomas Salvador également avec la ravissante Vimala Pons.

Sorti en 2007 le roman Comment je suis devenu super héros de Gérald Bronner revisitait intelligemment l’univers des super-héros et suivait l’enquête un policier désabusé qui va devoir faire face à un dangereux criminel qui s’attaque aux surhommes en leur enlevant tout leur sang. Il aura fallu pas moins d’une dizaine d’années à batailler pour que le réalisateur et co-scénariste Douglas Attal puisse réussir à concrétiser son projet et proposer sur grand écran son adaptation de ce roman culte. Un tel projet se révélait non seulement difficile à monter car il fallait prouver que le cinéma français était capable de rivaliser avec des films récents de super-héros comme la trilogie de Christopher Nolan consacrée à Batman, Wonder Woman, Aquaman mais aussi à des films comme Avengers endgame tout en bénéficiant d’un budget minuscule face à ces mastodontes américains. Pourtant non seulement le résultat dépasse nos espérances mais surtout montre qu’un film français a enfin réussi à saisir l'essence même des comics. En arrivant à trouver la bonne approche pour donner vie au roman de Gérald Bronner et en s’appuyant sur un excellent casting avec notamment Pio Marmaï, Vimala Pons, Benoît Poelvoorde, Leïla Bekhti, et Swann Arlaud et des effets spéciaux notamment de la société Mikros.

L’action se déroule à Paris en 2020, dans un monde où de nombreux super-héros sont banalisés et parfaitement intégrés et ont même droit à une émission consacrée au top 30 des super-héros. Lorsqu’une puissante drogue apparait dans les rues et accorde des super-pouvoirs de manière temporaire aux personnes, de nombreux accidents mortels en résultent. Face à cette recrudescence de criminalité, seuls les lieutenants Moreau et Schaltzmann semblent être capables de mettre fin à ce nouveau et dangereux réseau de trafiquants dirigés par le dangereux Naja. Epaulés dans leur enquête par Monté Carlo et Callista, deux anciens justiciers, ils ne sont pas à l’abri de nombreuses mauvaises surprises.

La première qualité de Comment je suis devenu super-héros est de bénéficier d’un excellent découpage et montage nous rappelant le même plaisir que nous avons à découvrir les films DC Entertainment et Marvel Studios et les effets spéciaux à notre grande surprise sont maitrisés et de qualité. De plus les nombreux clins d’œil aux personnages Marvel Comics que cela soit à X-men (Nightcrawler, Jean Grey), les quatre fantastiques (La torche humaine) mais aussi à des personnages de DC comics, on pensera notamment à Superman, Robin et autres ennemis de Batman, Comment je suis devenu Super-Heros bénéficie d’un grand soin porté à ses personnages hauts en couleurs. La réalisation inspirée de Douglas Attal qui signe ici son premier film après deux courts-métrages Santa closes (2011) et soulwash (2011) permet ainsi de réussir autant les scènes d’action mais aussi à mettre en place une ambiance digne des meilleurs thrillers actuels.

Alors que le cinéma français se contente de rester dans des créneaux tracés d’avance comme des comédies, des films policiers et d’autres dramatiques, Comment je suis devenu Super-Heros montre que notre cinéma hexagonal est capable de s’accaparer un genre hollywoodien et de tenir amplement la concurrence. Ce que perd ce film en effets spectaculaires il le gagne par une qualité d’interprétation et une intrigue qui tient amplement la route jusqu’à un affrontement final que l’on ne peut qu’applaudir. Dire qu’il faudra attendre maintenant le 16 décembre pour le revoir au cinéma…

Comment je suis devenu super-héros
Un film de Douglas Attal
Produit par Alain Attal, Marie Jardillier et Emma Javaux
Scénario : Cédric Anger, Douglas Attal, Gérald Bronner, Melisa Godet et Charlotte Sanson
d'après le roman Comment je suis devenu super-héros de Gérald Bronner
Avec Pio Marmaï, Leïla Bekhti, Vimala Pons, Swann Arlaud et Benoît Poelvoorde
Direction artistique : Jean-Philippe Moreaux
Costumes : Maïra Ramedhan Levi
Photographie : Nicolas Loir
Storyboard : Eric Gandois
Production : Trésor Films, Artémis Productions (coproduction)
Distribution : Warner Bros (France)
Date de sortie :21 avril 2021 (France)
Durée : 97mns

Vu le 12 septembre 2020 au Casino Cinema (Deauville), en VO

Note de Mulder: