Divorce club

Divorce club
Titre original:Divorce club
Réalisateur:Michaël Youn
Sortie:Cinéma
Durée:108 minutes
Date:14 juillet 2020
Note:

Après 5 ans de mariage, Ben est toujours aussi éperdument amoureux. Jusqu’au jour où il découvre en public que sa femme le trompe : humilié et plaqué dans la foulée ! Abattu et lâché par ses proches, Ben peine à remonter la pente jusqu’à ce qu’il croise le chemin de Patrick, un ancien ami lui aussi divorcé qui lui propose d’emménager chez lui. Patrick, au contraire de Ben, entend bien profiter de son célibat retrouvé et de tous les plaisirs auxquels il avait renoncé durant son mariage. Bientôt rejoints par d’autres divorcés, les fêtards quarantenaires ébauchent les premières règles du " Divorce Club "…

Critique de Mulder

A celle qui me laissera ma chance.

Auréolé du Grand Prix du Festival international du film de comédie de l’Alpe d’Huez, le troisième film co-écrit et réalisé par Michaël Youn témoigne d’une maturité nouvelle d’un véritable auteur qui n’a de cesse de se réinventer. Alors que dans ses deux premiers films Fatal (2010) et Vive la France (2013), il tenait également le premier rôle, cette fois-ci il préfère se recentrer sur la réalisation et le scénario et s’octroie ici un second rôle certes important mais on sent une réelle volonté de livrer un film plus accompli que Vive la France et dans la mouvance de l’excellent Fatal. Alors que Divorce Club n’aurait pu qu’être un simple film de commande de M6 films (ce n’est pas un hasard fortuit d’y croiser des comédiens des séries de la chaine M6), Michaël Youn nous livre certes une comédie débridée.

Il n’hésite pas à faire preuve d’une véritable ironie et à fustiger notre société actuelle dans laquelle la réussite sociale est trop souvent rattachée à une place importante dans une société réputée mais aussi à un tableau de chasse plus personnel dans lequel être marié revient à décrocher une récompense toute aussi importante. En puisant dans son expérience personnelle et en proposant une comédie jubilatoire digne des plus grandes anglaises ou américaines, Michaël Youn ne fait pas que de se réinventer comme réalisateur et scénariste, il livre tout simplement son meilleur film à ce jour et rend hommage d’une certaine manière autant à certaines comédies françaises récentes mais aussi par son rythme parfait à tout ce qui faisait le charme des comédies de Blake Edwards et on pense aussi notamment au film culte un poisson nommé Wanda (1989).

Dans une comédie tout repose sur un rythme parfait, des dialogues efficaces mais aussi sur des personnages parfaitement décrits et loin d’être de simples pantins inanimés. Dès la première scène digne des soaps opéra dans lequel on assiste au mariage de Ben (Arnaud Ducret) à et de Vanessa (Ornella Fleury). Cinq ans plus tard, Ben découvre lors d’une présentation dans le cadre du travail de sa femme que celle-ci le trompe avec son patron et qu’elle demande le divorce. Au bout du rouleau par cette rupture, Ben lors d’une séance de thérapie animée par le docteur Fred Eric (Jarry) retrouve son meilleur ami Patrick (François-Xavier Demaison) et à la demande de ce dernier pour se changer ses idées part habiter chez lui. Lorsque la superbe Marion déboule dans sa vie, les choses vont se compliquer et Ben va lâcher prise.

Loin d’être une succession de situations comiques, le scénario trouve le rythme parfait pour aborder des thématiques comme la véritable amitié, le fait de reprendre confiance en soi mais aussi de l’importance de trouver celle avec laquelle vous avez envie de créer quelque chose de sérieux. En s’entourant d’un excellent casting, mention spéciale à Arnaud Ducret, Caroline Anglade, François-Xavier Demaison et Audrey Fleurot, Michael Youn montre une nouvelle fois qu’il n’est pas qu’un simple pitre mais aussi un excellent réalisateur qui arrive à sortir du simple cadre d’une comédie aseptisée au possible, pour nous livrer le feel good movie de cet été. On appréciera aussi les nombreuses scènes avec un lémurien très agressif qui ne cesse de martyriser Ben.

Certes, plusieurs scènes du film semblent se rapprocher de celles des films de Philippe Lacheau et on pensera notamment à Babysitting (2013). La présence de la comédienne Charlotte Gabris n’est pas non plus un hasard fortuit. Pourtant, Michaël Youn donne à son film sa propre tonalité et se révèle être non seulement un parfait directeur de comédiens mais aussi n’oublie pas ses anciens partenaires comme le prouve la présence dans une scène très réussie de Cartman et Vincent Moscato.

Si vous cherchez une bonne comédie pour vous changer les idées en ces moments difficiles, Divorce club s’impose comme un des films incontournables de cet été. On n’avait pas autant ri devant un film depuis longtemps (exceptions faites du tout aussi excellent Adieu les cons d’Albert Dupontel)

Divorce club
Un film de Michaël Youn
Produit par Ségolène Dupont, Éric Geay, Emilie Chatel
Sur un scénario de Matt Alexander, Michaël Youn, Claude Zidi Jr, Cyrille Droux, Marie-Pierre Huster
Avec Arnaud Ducret, François-Xavier Demaison, Michaël Youn, Audrey Fleurot, Caroline Anglade, Youssef Hajdi, Grégoire Bonnet, Jarry, Frédérique Bel , Ornella Fleury, Benjamin Biolay, Claudia Tagbo, Mcfly, Carlito, Patrick Braoudé, Gladys Cohen, Vincent Desagnat, Vincent Moscato et Cartman
Directeur de la photographie : Stéphane Le Parc
Montage : Sandro Lavezzi
Musique : Freaks
Décors : Samantha Gordowski
Costumes : Charlotte Betaillole
Producteur exécutif : David Giordano
Production : Radar Films, SNC, M6 Films
Société de distribution : SND (France)
Genre : comédie
Durée : 108 minutes
Date de sortie : 14 juillet 2020 (France)

Vu le 13 juillet 2020 au Gaumont Disney Village, Salle 2 place A22 , en VF)

Note de Mulder: