You should have left

You should have left
Titre original:You should have left
Réalisateur:David Koepp
Sortie:Cinéma
Durée:93 minutes
Date:18 juin 2020
Note:

Theo Conroy est un homme d'âge moyen qui a réussi et dont le mariage avec sa femme, Susanna, une actrice beaucoup plus jeune, est en train de se déchirer, effiloché par son secret, sa jalousie et l'ombre de son passé. Dans le but de réparer leur relation, Theo et Susanna réservent des vacances dans une superbe maison moderne isolée de la campagne galloise pour eux et leur fille de six ans, Ella (Avery Essex). Ce qui, au début, semble être une retraite parfaite se transforme en un cauchemar parfait lorsque Theo commence à perdre le sens des réalités et qu'il soupçonne qu'une force sinistre dans la maison en sait plus que ce que lui ou Susanna ont révélé, même l'un à l'autre.

Critique de Mulder

On ne redira jamais assez que David Koepp est non seulement l’un des meilleurs scénaristes (Mission impossible (1996), Snake eyes (1998), Spider-man (2002), Inferno (2016)) mais aussi un réalisateur doué pour créer des thrillers angoissants comme les excellents Hypnose (Stir of Echoes) (1999) (déjà avec Kevin Bacon) et Premium Rush (2012). Cette fois-ci il adapte le roman de la sensation littéraire allemande à succès Daniel Kehlmann (Measuring the World) et nous livre une histoire macabre dans lequel un scénariste, sa femme comédienne et leur fille se rendent en vacances au Pays de Galles dans une maison à l’allure accueillante mais qui recèle un passé lugubre. Ce qui devait être des vacances de rêves se révèle être un cauchemar éveillé.

You Should Have Left montre ce que devrait être un bon thriller. Rien n’est négligé ici que cela soit à commencer par un scénario aux multiples rebondissements et surtout la psychologie du personnage principal Theo Convoy. David Koepp sait jouer à la perfection avec les nerfs des spectateurs et son film se révèle être labyrinthique et digne de l’un des meilleurs épisodes de la série The Twilight Zone. Loin d’être un film fantastique traditionnel, un thriller vénéneux, You Should Have Left est avant tout une véritable expérience cinématographique. Après un début présentant cette famille, le film sort d’un cadre réaliste pour plonger une famille dans un cauchemar éveillé et faire de leur maison de vacances, un lieu inquiétant, un endroit dans lequel on ne peut plus s’échapper. Par certains côtés ce film rappelle Vivarium (2020) mais avec une approche flirtant moins avec le fantastique mais plus avec l’horreur.

Le réalisateur David Koepp s’entoure ici d’un casting efficace et très réduit dans lequel Kevin Bacon (aussi producteur) et Amanda Seyfried forment un couple réaliste et attachant. Chacun des deux semble avoir ses propres faiblesses et ne pas être réellement ce qu’il parait être. En jouant constamment sur les faux semblants, You should have left s’impose non seulement comme un exercice de style réussi mais montre une nouvelle fois que ce casting parfait donne au film une plus-value importante.

Cette production Blumhouse montre une nouvelle fois qu’avec un budget plutôt réduit, on peut obtenir des films marquants et s’éloignant du format préformatté des studios hollywoodiens dans lequel ceux-ci deviennent de plus en plus des produits marketing sans âme dans lequel des réalisateurs doivent trop souvent brider leur imagination pour donner des œuvres plaisant à tous mais sans réelles surprises. You should have left n’est certes pas le meilleur film de David Koepp mais en ces temps de pandémies dans lequel nous semblons prisonniers également de notre demeure s’entoure d’une aura toute particulière et s’impose comme une surprise plaisante et d’une originalité convaincante.

You Should Have Left
Écrit et réalisé par David Koepp
Produit par Jason Blum, Dean O'Toole, Kevin Bacon
Basé sur You Should Have Left de Daniel Kehlmann
Avec Kevin Bacon, Amanda Seyfried
Musique de Geoff Zanelli
Directeur de la photographie : Angus Hudson
Production : Blumhouse Productions
Distribué par Universal Pictures
Date de publication : 19 juin 2020 (États-Unis)
Durée : 93 minutes

Vu le 18 juin 2020

Note de Mulder: