Light of my life

Light of my life
Titre original:Light of my life
Réalisateur:Casey Affleck
Sortie:Cinéma
Durée:119 minutes
Date:12 août 2020
Note:

Dans un futur proche où la population féminine a été éradiquée, un père tâche de protéger Rag, sa fille unique, miraculeusement épargnée. Dans ce monde brutal dominé par les instincts primaires, la survie passe par une stricte discipline, faite de fuite permanente et de subterfuges. Mais il le sait, son plus grand défi est ailleurs: alors que tout s'effondre, comment maintenir l'illusion d'un quotidien insouciant et préserver la complicité fusionnelle avec sa fille ?

Critique de Mulder

Le cinéma indépendant est une terre fertile pour voir éclore de nouveaux talents et surtout permettre à certains artistes de faire des films plus personnels et ainsi ne plus être en permanence obligé de rendre des comptes à des studios plus tournés pour maximiser leurs gains que pour laisser libre court à l’imagination et à l’audace. Après son premier film passé inaperçu I’m still here (2010), Casey Affleck propose ici son second film qu’il scénarise, réalise et interprète. On comprend aisément que sa présence au casting l’a aidé à trouver un financement et surtout s’investir d’autant plus. On retrouve à ses côtés la jeune comédienne Anna Pniowsky et le temps d’une scène la comédienne Elisabeth Moss.

Dès la première scène du film dans laquelle un père raconte un conte pour endormir sa fille et qui dure une dizaine de minutes, le décor est planté habilement. Nous sommes dans un monde dans lequel le temps semble s’être arrêté, dans lequel tout espoir est mort depuis longtemps et dans lequel chacun cherche à survivre et à protéger les siens. Le rythme du film volontairement voulu très lent amplifie cette sensation de fin du monde. De la même manière, peu d’action dans ce film mais des personnages parfaitement créés qui retiennent toute notre attention.

Light of my life est fascinant dans sa manière de construire un film d’anticipation réaliste et profondément humain. Malgré une action assez statique et un scénario peut être manquant de réelles surprises, le rythme du film est parfaitement mené et nous interpelle réellement sur ce que nous serons capables de faire pour protéger nos proches.

Dans un monde d’un pessimisme total, Casey Affleck montre qu’il est non seulement un bon comédien mais aussi un réalisateur plutôt doué. La seule faiblesse du film qui ne gâche pourtant pas notre plaisir est de retrouver un univers dans lequel l’absence de vie domine.

Dans le contexte actuel, ce film nous interpelle réellement et surtout montre qu’avec peu de moyens on arrive à faire de grands films.

Light of My Life
Ecrit et réalisé par Casey Affleck
Produit par Teddy Schwarzman, Casey Affleck, John Powers Middleton
Avec Casey Affleck, Anna Pniowsky, Tom Bower, Elisabeth Moss, Tom Bower, Timothy Webber, Hrothgar Mathews, Monk Serrel Freed, Deejay Jackson, Patrick Keating
Musique de Daniel Hart
Directeur de la photographie : Adam Arkapaw
Montage : Dody Dorn, Christopher Tellefsen
Production : Black Bear Pictures, Company A
Distribution : Saban Films (Etats-Unis), Condor Distribution (France)
Date de sortie : 8 février 2019 (Berlinale), 9 août 2019 (Etats-Unis), 12 août 2020 (France)
Durée : 119 minutes

Vu le 12 juin en lien presse

Note de Mulder:

Critique de Marianne Velma

Un père raconte une histoire à sa fille avant qu’elle ne s’endorme… La situation peut sembler banale. Cette séquence, drôle et émouvante, sert d’ouverture à Light of my Life. Ce moment suspendu, tendre et quasi réconfortant, n’est évidemment qu’un prélude. Car en dehors de la tente rassurante où se trouvent les deux protagonistes, le monde extérieur semble beaucoup plus terrifiant.

Pas de loup garou ou de monstres dans les bois. Juste des hommes. Littéralement. Dans Light of my life, une pandémie a fait des ravages, exterminant quasiment toutes les femmes de la planète. Rassurez-vous, Casey Affleck ne s’intéresse pas à l’épidémie en tant que telle, mais plutôt à ses conséquences. L’action du film se situe dix ans plus tard, dans un monde privé de femmes ou presque.

Imaginez alors que vous soyez le papa d’une petite fille dans cet univers, que feriez-vous ? Cette tension sous-jacente ne fait que s’amplifier au fur et à mesure que le film progresse. Mais au code du thriller, le long métrage emprunte aussi les atours d’un coming of age story. Après tout, la jeune Rag (Anna Pniowsky, une découverte), malgré le contexte, reste comme toutes les jeunes filles de son âge. Elle rêve d’indépendance, de liberté mais aussi de se construire en tant que femme. Difficile quand aux yeux du monde, on est une proie plus qu’un être humain…

Il plane sur Light of my life, une ambiance à mi-chemin entre le western et le film naturaliste. Nul doute que David Lowery, cinéaste avec lequel Casey Affleck a travaillé à plusieurs reprises (A Ghost Story et les Amants du Texas) ou encore Gus Van Sant (Gerry) ont influencé le comédien pour son passage derrière la caméra. Difficile de ne pas penser également à Debra Granik (Leave No Trace) ou encore à La Route de John Hillcoat qui développent des thèmes similaires.

Pourtant, malgré toutes ces références, Light of my life trouve sa propre voie. Le film s’interroge moins sur la survie que sur la paternité dans un monde malade. Dans tous les sens du terme. Comment préparer sa progéniture au danger qui l’attend ? Le conte est terminé. Les enfants deviennent adultes et une nouvelle histoire commence. Le spectateur en ressort en regardant le monde sous un nouvel angle… N’est-ce pas la vocation de toute bonne histoire ? Ma note : 4/5

Light of My Life
Ecrit et réalisé par Casey Affleck
Produit par Teddy Schwarzman, Casey Affleck, John Powers Middleton
Avec Casey Affleck, Anna Pniowsky, Tom Bower, Elisabeth Moss, Tom Bower, Timothy Webber, Hrothgar Mathews, Monk Serrel Freed, Deejay Jackson, Patrick Keating
Musique de Daniel Hart
Directeur de la photographie : Adam Arkapaw
Montage : Dody Dorn, Christopher Tellefsen
Production : Black Bear Pictures, Company A
Distribution : Saban Films (Etats-Unis), Condor Distribution (France)
Date de sortie : 8 février 2019 (Berlinale), 9 août 2019 (Etats-Unis), 12 août 2020 (France)
Durée : 119 minutes

Vu le 16 juillet 2020 au Club de l’Etoile en VO

Note de Marianne Velma: