Ladykillers

Ladykillers
Titre original:Ladykillers
Réalisateur:Joel Coen
Sortie:Cinéma
Durée:104 minutes
Date:09 juin 2004
Note:
Le docteur Goldthwait Higginson Dorr III réunit un gang "d'experts" pour accomplir le casse du siècle. Ses associés ? Un spécialiste en explosifs, un perceur de tunnel, un gros bras et un complice infiltré qui risque d'être découvert... Le QG de l'opération ? La cave d'une vieille dame, Mrs. Munson, qui fréquente assidûment l'église et ne se doute de rien. Les cinq hommes se font passer pour des musiciens qui ont besoin d'un endroit où répéter. Le premier problème ? Dorr et ses associés sont des amateurs. Le vrai problème ? Ils ont sérieusement sous-estimé leur hôtesse. Lorsque Mrs. Munson découvre leurs projets et menace de les dénoncer aux autorités, les cinq malfrats décident de l'associer à l'affaire. Après tout, se débarrasser d'elle ne devrait pas être un problème... http://ladykillers.movies.go.com/main.html
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Pourquoi avoir refait ce bijou de la comédie anglaise, alors que le film de Mackendrick ne laisse rien à désirer, tellement tout y est à une place de choix, de l'interprétation magistrale, jusqu'à la mise en scène ? Peut-être pour enfoncer un clou supplémentaire dans le cercueuil de l'oeuvre des frères Coen, en mal d'inspiration depuis déjà un certain moment. Il faudrait en effet remonter jusqu'à Fargo pour trouver leur dernier film qui nous a entièrement ravi, avec quelques points positifs dans The Barber. Depuis, c'est le calme plat, un enchaînement que l'on craint sans fin de comédies insignifiantes. Et ce n'est certes pas avec cette dernière entreprise qu'ils redresseront la barre.
En effet, le film pèche par un excès de bonne volonté, qui vise à remettre l'histoire au goût du jour, mais dont résulte plutôt un mélange indigeste d'influences différentes (la culture du Mississippi, la musique gospel et l'église, les petits jeunes qui se croient être cools) qui débouchent sur une modification, voire une atténuation du ton fameux des frères Coen. Auparavant, ces derniers faisaient passer leur style décalé par l'appropriation de genres hollywoodiens très classiques. Désormais, la logique paraît s'être inversée et le peu de particularité qui leur reste se trouve à la botte d'entreprises bien plus commerciales qu'artistiques.
Qu'il n'y ait pas de malentendu, nous ne considérons pas Ladykillers comme un film raté, juste comme une petite comédie très moyenne qui n'ajoute rien à l'ingéniosité de l'original, un peu dans la veine de Bienvenue à Collinwood. L'interprétation y a alors juste ce qu'il faut d'outré, et même de maniéré (Hanks), la mise en scène est assez peu inspirée et la seule source d'un humour pauvre est le problème intestinal d'un des compères. Enfin, on a un vague souvenir d'une capacité de créer de la beauté plastique sur pellicule qui remonte à l'époque de Miller's Crossing et autre Le Grand saut, et que l'on cherche en vain ici, puisqu'on n'arrête pas de buter contre l'aspect largement perfectible des effets spéciaux (l'île décharge).

Vu le 18 juin 2004, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 6, en VO

Note de Tootpadu: