Titre original: | Undercover - une histoire vraie |
Réalisateur: | Yann Demange |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 111 minutes |
Date: | 02 janvier 2019 |
Note: |
À Détroit, dans les années 80, au plus fort de la guerre contre l’épidémie de crack, voici l’histoire vraie d’un père d’origine modeste, Richard Wershe, et de son fils, Rick Jr., un adolescent qui fut informateur pour le compte du FBI, avant de devenir lui-même trafiquant de drogue, et qui, abandonné par ceux qui l’avaient utilisé, fut condamné à finir ses jours en prison.
Un film ne doit pas simplement être un divertissement mais aussi un vecteur amenant les spectateurs à la réflexion sur les imperfections de notre système actuel. En s’inspirant d’une histoire vraie Undercover – une histoire vraie (White Boy Rick) nous présente comment un jeune d’un milieu défavorisé entre un père survivant en revendant des armes à feu et sa soeur une droguée débousselée va bâtir un réseau en revendant de la drogue à Détroit.
Après avoir été informateur pour une unite anti-drogue du FBI, sa carrière de trafiquant lui coutera la prison à vie pour possession de huit kilos de cocaine. Après un premier film remarqué et recompensé dans de nombreux festivals (71 (2014)), le réalisateur Yann Demange pour son second film réussit à dresser de manière documentée un bilan de la société des années 80. Les quartiers difficiles de Détroit dans lesquels de nombreuses personnes tentent de survivre en bafouant la loi et en appartenant à des gangs afro-américains sont décrits de manière réaliste sans aucun fioriture purement inutile.
La principale réussite de Undercover – une histoire vraie est de reposer sur un casting parfaitement maitrisé dans lequel on retrouve avec plaisir Matthew McConaughey (Richard Wershe Sr.), Jennifer Jason Leigh (FBI Agent Snyder), Rory Cochrane (FBI Agent Byrd), Bel Powley (Dawn Wershe) et Richie Merritt (Richard Wershe Jr). Loin de chercher constamment des effets de style purement inutiles, le réalisateur Yann Demange trouve la parfaite approche pour montrer comment un simple adolescent va se retrouver exploiter par le FBI, obligé de créer un réseau de trafiquants pour survivre quitte à enfreindre la loi. On sent une parfaite osmose entre les deux comédiens principaux Matthew McConaughey et Richie Merritt que cela soit dans les nombreuses scènes violentes du film ou dans celles montrant que leurs personnages luttent contre l’inexorable dans une société corrompue.
Par son approche quasi-documentaire, Undercover – une histoire vraie témoigne une nouvelle fois de la bonne santé du cinéma indépendant américain même si dans le cas present le film est distribué par un grand studio américain (Columbia Pictures). Comment ne pas voir dans ce portrait d’un adolescent n’ayant pu bénéficier d’une bonne scolarité et livré à lui-même l’échec du système américain pour donner aux plus démunis la force de s’en sortir face à des inégalités de plus en plus nombreuses. Incarcéré à vie, Richard Wershe Jr semble victime d’un système et surtout incapable de faire la disctinction entre le bien et le mal malgré un père présent et une soeur désespérée.
Vu le 30 novembre 2018 à l’UGC Ciné-cité Paris 19 , salle 33, en VO
Note de Mulder: