Kill Bill : volume 2

Kill Bill : volume 2
Titre original:Kill Bill : volume 2
Réalisateur:Quentin Tarantino
Sortie:Cinéma
Durée:135 minutes
Date:17 mai 2004
Note:
Après s'être débarrassée de ses anciennes collègues Vernita Green et O-Ren Ishii, la Mariée poursuit sa quête vengeresse. Il lui reste à régler le sort de Budd puis de Elle Driver avant d'atteindre le but ultime : tuer Bill. Site officiel http://www.killbill-lefilm.com
(Source Allociné)

Critique de Mulder

A Lynette qui est la preuve que Dieu à créer en la femme sa plus belle créature.

pour la petite histoire, Quentin Tarantino envisagea Kill Bill comme un unique film. Puis, en cours d'écriture, il prend conscience que le récit peut être développé sur deux époques, et donc sur deux longs métrages. Mais il n'ose pas évoquer cette éventualité avec le producteur Harvey Weinstein, qui partage avec son frère Bob la présidence du studio Miramax. A la lecture du script, Weinstein parvient lui aussi à la même conclusion, l'histoire de Kill Bill pourrait se décliner sur deux longs métrages. Il en fait part Tarantino et déclare qu'il serait prêt à financer un diptyque. Enthousiaste, le réalisateur-scénariste modifie le scénario en conséquence et divise l'ensemble en deux parties. La première (Kill Bill volume 1) se veut un hommage au film de sabre et de kung-fu, tandis que la seconde (Kill Bill volume 2) emprunte aux codes du western spaghetti… Et comme d’habitude, Tarantino réalise là un très grand film.

Kill Bill volume II est tout à la fois une grande et tragique histoire d'amour avec, en toile de fond, un hommage aux arts martiaux chinois, aux westerns spaghetti, aux films noirs des années 40 et un clin d'oeil aux films d'horreur. Au fil des chapitres, le volume 2 prend en quelque sorte le contre-pied du volume 1. Le spectaculaire laisse souvent la place à des digressions qui expliquent la personnalité des combattants. Quand le premier volume jouait de la vitesse et de la fulgurance, le second mise sur l'attente, l'étirement et la tension qui grimpe dans un suspense plus silencieux. Tarantino joue sur l'attente, l'observation, l'apprentissage.

Avant d'apporter un jugement définitif, il faudra attendre le montage qui fusionne les deux volumes tel que Tarantino l'imaginait au départ. J'avais beaucoup aimé le volume 1 pour son côté esthétique des scènes d'action, la musique et le montage Tarantinesque. Ne vous attendez pas à la même chose en allant voir le volume 2. En résumé du très grand Tarantino avec un petit bémol pour la BO, qui malgré la présence de grand nom n'a pas la même force et le même impact que la BO du volume 1.

Une oeuvre aussi majestueuse que personnelle Kill Bill apparaît comme l'autobiographie fantasmée d'un romantique monomaniaque. Tarantino ne peut désormais plus fuir sa vraie nature (et sa raison de vivre) : celle de Superman des cinéastes.

Et ce n’est pas encore fini, car désireux de réaliser sa propre " trilogie des Dollars " (en référence à Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus, et Le Bon, la brute et le truand), Quentin Tarantino envisage de développer un troisième volet à sa saga. Dans cet ultime chapitre, il souhaiterait mettre en scène la vengeance de la petite Nikki Green, fille de la deuxième victime de Black Mamba (Uma Thurman) dans Kill Bill : volume 1. Elevée par Sophie Fatale, elle tentera de retrouver et d'éliminer La Mariée, celle qui tua sa mère devant ses propres yeux... Un programme prometteur qui ne devrait toutefois pas voir le jour avant... 15 ans !

Vu le 16/04 à la séance de 22h15 salle 09 en avant première au Gaumont de Disney Village

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Bill est mort, et l'on peut donc enfin considérer les événements qui ont mené à cette disparition méritée dans leur intégralité. Et pour l'instant, le constat et plutôt mitigé :
La particularité du premier volume était sa violence exacerbée, qui donnait par contre le ton pour une expérience bien plus jouissive que le dernier. Une fois délivrée de sa charge pondérable de références, cette suite se révèle comme une entreprise fondamentalement contemplative. Fini le sang qui jaillit plusieurs mètres de haut, fini les cadavres qui se comptent par dizaines, au contraire, la violence se passe presque hors-champ ici, ou d'une façon indirecte et décalée, voire incertaine (Elle). Dans ce sens, la deuxième partie est à la première, ce que Jackie Brown est à Pulp Fiction, une contre-partie moins énergétique, plus détendue. La différence notable entre ces deux couples de films est néanmoins que celui de '94/'97 dose ses moyens avec une maîtrise largement supérieure à la débauche de celui de '03/'04.
Ainsi, Kill Bill, Vol. 2 n'est pas trop avare en morceaux de bravoure, notamment en rapport avec le vieux Pai Mei, mais leur agencement est loin d'être satisfaisant. Heureusement, le calpin du début a disparu - ou plutôt, il a vécu un transfert curieux vers le personnage d'Elle -, mais l'organisation en chapitres est restée, renforçant encore plus le caractère rigide et prévisible de l'ensemble. A la limite, c'est peut-être cela qui nous gêne le plus dans la démarche de Kill Bill : que les seules surprises sont d'ordre formel, et encore, à un niveau trop révérencieux et trop épais pour laisser respirer le talent personnel de Tarantino. Des hommages au cinéma de Hong Kong et au western spaghetti, on en trouve plein ici; pour l'ingéniosité qui a fait de Pulp Fiction un film phare et de Jackie Brown le terme éponyme de 'cool', il faudrait repasser.

Vu le 28 mai 2004, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu: