Leave no trace

Leave no trace
Titre original:Leave no trace
Réalisateur:Debra Granik
Sortie:Cinéma
Durée:109 minutes
Date:19 septembre 2018
Note:

Tom a 15 ans. Elle habite clandestinement avec son père dans la forêt qui borde Portland, Oregon. Limitant au maximum leurs contacts avec le monde moderne, ils forment une famille atypique et fusionnelle. Expulsés soudainement de leur refuge, les deux solitaires se voient offrir un toit, une scolarité et un travail. Alors que son père éprouve des difficultés à s'adapter, Tom découvre avec curiosité cette nouvelle vie. Le temps est-il venu pour elle de choisir entre l’amour filial et ce monde qui l'appelle ?  

Critique de Mulder

Leave no trace est le troisième film co-scénarisé et réalisé par Debra Granik. Après Down to the Bone (2004) et Winter’ bone (2010) que nous avions découvert au festival du cinéma américain de Deauville, la réalisatrice reste fidèle aux thématiques qui lui tiennent à cœur, c’est-à-dire la place de l’homme dans son environnement naturel, l’éducation des enfants et surtout aux démunis qui tentent de survivre dans une société qui a les rejeté (ce fut le cas dans Winter’s bone). En découvrant ce père de famille vivant en pleine nature avec sa jeune fille de 15 ans dans une forêt proche de Portland (Oregon), on pense aisément au film de Peter Weir Witness dans laquelle une communauté rejetant toute forme de produits de consommation basée sur la technologie (téléphone, télévision, radio) vit de manière naturel et sainement.

Après avoir révélé Jennifer Lawrence dans son précédent film, la réalisatrice réussit à trouver et mettre en scène une jeune comédienne à la présence indéniable Thomasin McKenzie et pour laquelle on peut déjà parier sur un parcours identique à celle.ci (ses prochains films seront JoJo Rabbit et Top gun Maverick). Le film bénéficie également de la présence de Ben Foster, une fois de plus parfait et dont nous avons aussi pu découvrir pendant le festival du cinéma américain de Deauville Galveston.

L’histoire de ce père (un ancien militaire) et de sa fille trouve sa source dans une histoire vraie et selon laquelle un père de famille et sa fille ont vécu 4 ans dans une réserve naturelle et se portaient bien. Le père se substituait au rôle du professeur comme dans ce film pour enseigner à sa fille un enseignement digne de celui donné par un professeur . Cette volonté de vivre librement montre un réel attachement au respect de notre environnement. Une thématique d’actualité est importante pour protéger notre éco-système. Le film s’inspire ainsi du roman de Peter Rock racontant cette histoire vraie.

Le grand soin apporté aussi bien à la photographie du film qu’aux seconds rôles font de Leave no trace le film le plus réussi de cette réalisatrice émérite continuant à proposer des films indépendants élaborés avec grand soin et toujours en rapport avec l’environnement. Une nouvelle fois, la réalisatrice s’intéresse au sort des vétérans, thématique déjà présente dans ses deux films précédents. Leave no trace ne laissera personne insensible et sa dernière scène restera encore longtemps ancrée dans notre mémoire. Dire que nous attendons avec impatience le prochain film de cette grande réalisatrice est un doux euphémisme.

Vu le 7 septembre 2018 au Centre International de Deauville, en VO

Note de Mulder: