Viva Laldjérie

Viva Laldjérie
Titre original:Viva Laldjérie
Réalisateur:Nadir Moknèche
Sortie:Cinéma
Durée:115 minutes
Date:07 avril 2004
Note:
Refugiée à Alger à cause du passé de danseuse de sa mère, Goucem est amoureuse d'un médecin marié, alors qu'à 27 ans, elle devrait penser à se caser. Délaissée par son amant, pas avare en infidélités, elle se lie d'amitié avec sa voisine, une prostitué, et croise au cours de sa vie quotidienne Samir, un jeune prétendant collant, et Yacine, le fils homo de son amant. En même temps, sa mère tente de rouvrir un cabaret fermé par les autorités, afin de renouer avec le succès et l'allégresse d'antan.

Critique de Tootpadu

Il y a comme une musique d'espoir en sourdine qui gît sous la surface de ce drame de femmes indépendantes dans l'Algérie de nos jours. D'une structure pas très ferme, accablé de quelques défauts techniques dérangeants (on ne comptera plus les micros qui penchent dans le champ de la caméra), ce deuxième film de Nadir Moknèche réussit malgré tout, en dépit du caractère dévasté de l'intérieur du pays qu'il dépeint, de rester positif. Cependant, c'est une joie de vivre mélancolique qui s'en dégage, entachée par un nombre conséquent d'injustices. A cette résistance coriace, innée, s'oppose une violence tout aussi fourbe, rarement montrée à l'écran, mais dont les effets plus ou moins directs sont constamment perceptibles. A la limite, le cinéaste s'intéresse plus à la force créatrice des victimes, qu'aux atrocités des oppresseurs.
Cette image d'une société pratiquement éventrée se retrouve dans la prédilection curieuse de Moknèche pour les lieux et topographies insolites (la rue qui passe au-dessus d'un immeuble, le sous-sol de l'hôpital sous l'eau), ainsi que pour les physionomies hors du commun, comme le bossu, les acteurs ou figurants aux dents ou nez particuliers. En laissant autant de place à ce qui n'est peut-être pas très beau, mais infiniment plus authentique et vif, le réalisateur appuie davantage son message d'une tolérance modérée, voire sans frein.
Enfin, sur une note un peu plus personnelle, saluons les débuts au cinéma d'Akim Isker, un ancien camarade de classe, dans le petit rôle d'un homo malheureux et complice à la fois. Que son interprétation prometteuse sera suivie de plein d'autres ... !

Vu le 20 avril 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 10

Note de Tootpadu: