Tomb Raider

Ce troisième film consacré à l’un des personnages des jeux video les plus appréciés avait toutes les chances de s’imposer comme une réussite exemplaire et surtout comme le digne remplaçant d’un aventurier archéologue dont le nom reste à jamais graver dans nos mémoires (Indiana Jones). On pouvait également voir dans ce film la volonté des Studios Warner Bros de lancer une nouvelle saga cinématographique. On pouvait également s’attendre à une volonté de revenir aux sources mêmes du cinéma d’aventures avec un scénario parfaitement ciselé, des paysages dépaysant qui provoquent un sentiment d’évasion aux spectateurs afin de redonner vie à un personnage que nous apprécions et faisant la liaison parfaite entre l’univers des jeux vidéo et du cinéma. Malheureusement même si le film mérite d’être découvert en IMAX 3D, le film Tomb Raider manque cruellement d’originalité et surtout d’un scénario parfaitement élaboré pour retenir notre attention durant pratiquement deux heures.

Après avoir donné lieu à deux films assez décevants Lara Croft : Tomb Raider (Simon West, 2001) et Lara Croft Tomb Raider le berceau de la vie (Jan de Bont, 2003) avec dans le rôle principal Angelina Jolie parfaite dans le rôle d’une aventurière prête à tout, voici donc venu le tour à Alicia Vikander d’incarner ce personnage créé par l’éditeur Eidos Interactive (1996-2009) et reprise depuis 2010 par Square Enix. Le nouveau titre de la saga Tomb Raider Shadow of The Tomb Raider officialisé pendant la promotion de ce film sortira le 14 septembre prochain. Il faut reconnaitre qu’Alicia Vikander déjà vue dans certains films comme Le cinquième pouvoir (2012), Mémoire de jeunesse (2014), Ex machina (2014), Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E (2015), Jason Bourne (2016) s’impose comme le choix parfait. Par sa fragilté et son aisance dans les nombreuses scènes d’action du film, elle apporte à ce film une valeur ajoutée indéniable. Dans ce reboot de la saga Tomb Raider de son passé de livreuse aux retrouvailles avec son père disparu sur une ile au large du Japon, elle affrontera de nombreux ennemis ainsi que des éléments naturels dangereux.

Le réalisateur norvégien Roar Uthaug après s’être fait remarquer par Cold prey (2006), Dagmar – l’âme des vikings (2012) et The Wave (2015) est pour sa part moins chanceux tant il souffre d’un scénario signé par Geneva Robertson-Dworet et Alastair Siddons trop convenu et dont l’action s’éternise plus qu’il ne faut vers la moitié du récit sur une ile. En oubliant qu’un film d’aventure doit donner le frisson et proposer un récit montrant les dangers de la nature ainsi que d’occupants sans code moral, Tomb Raider ne se contente que de placer son héroïne avec plus ou moins de succès dans des situations rocambolesques, que cela soit dans un avion pris au- dessus d’une chute d’eau ou un temple aux dangers multiples, on reste face à un ersatz guère raffiné d’Indiana Jones avec l’humour en moins et un personnage trop simpliste et moins complexe que cet aventurier au stetson et au fouet.

Parmi les qualités indéniables du film on pourra aisément retenir son casting avec notamment Dominic West (Richard Croft), Walton Goggins (Mathias Vogel), Daniel Wu (Lu Ren), Kristin Scott Thomas (Ana Miller),Hannah John-Kamen (Sophie), Derek Jacobi (Mr Yaffe) et à la musique le compositeur Junkie Xl très inspiré qui nous livre une fois de plus un score magistral collant parfaitement au film et sachant lui donnant la force nécessaire et ainsi limiter les effets négatifs d’un scénario calamiteux. On se doute qu’à la vue du succès remporté au cinéma, le personnage Lara Croft sera prochainement de retour. On espère seulement que cette fois, elle bénéficiera d’un véritable scénario et ne sera pas comme ce volet un film d’aventure simpliste aussi vite découvert qu’oublié. Lara Croft mérite en effet un meilleur traitement.

Vu le 16 mars 2018 au Gaumont Disney Village, Salle IMAX, E19 en VF

Note de Mulder: