Tout le monde debout

Tout le monde debout
Titre original:Tout le monde debout
Réalisateur:Franck Dubosc
Sortie:Cinéma
Durée:107 minutes
Date:14 mars 2018
Note:

Jocelyn, homme d'affaire en pleine réussite, est un dragueur et un menteur invétéré. Lassé d'être lui-même, il se retrouve malgré lui à séduire une jeune et jolie femme en se faisant passer pour un handicapé. Jusqu'au jour où elle lui présente sa sœur elle-même handicapée...

Critique de Mulder

Un premier film est souvent un cap difficile à passer car il témoigne le plus souvent d’une volonté de chercher à traiter d’un sujet plus personnel mais aussi de montrer réellement une nouvelle facette de son caractère et rompre ainsi avec la vision qu’ont certains spectateurs de soi-même. Cela est particulièrement vrai pour les comédiens qui après avoir acquis une certaine notoriété veulent montrer que leur talent ne se limite pas à donner vie à des personnages mais aussi à créer un univers qui leur est cher. Dans ce sens, le premier film écrit, réalisé et interprété par Franc Dubosc apparait comme un pari audacieux de sortir d’une zone de tranquillité obtenue par de nombreux succès au cinéma comme la trilogie Camping (2006- 2015), mais aussi de nombreuses comédies à succès comme Disco (2008), Boule et Bill (2013), Fiston (2013), bis (2015) et Les têtes de l’emploi (2016)..

Avec Tout le monde debout on redécouvre un comédien nettement plus sensible et donnant moins dans la caricature et le populisme que dans ses précédents rôles. Après avoir écrit ses nombreux one man show et réussi à donner vie à de nombreux personnages, on comprend aisément sa volonté de trouver un sujet qui lui tient à cœur et surtout d’y apposer son humeur et sa manière de voir la vie loin des comédies grand public et souvent manquant de raffinement. On découvre ainsi le personnage de Jocelyn, un PDG d’une boite qui créé des chaussures et qui rencontre autant de succès dans sa vie professionnelle que ses conquêtes féminines d’un soir. Parfait commercial, il vit sa vie en mentant continuellement dans sa vie privée afin de conquérir un maximum de femmes sans jamais s’attacher. Pourtant, par un fortuit hasard faisant suite à l’enterrement de sa mère, il se retrouve dans la chaise roulante de celle-ci et se fait passer en mentant une nouvelle fois pour un handicapé pour conquérir une voisine. Par un hasard encore plus fortuit, celle-ci a une sœur, Florence, également en fauteuil roulant dont il va tomber amoureux. Pris entre la volonté de dire la vérité et la peur de décevoir, il se verra amener à traverser plusieurs situations cocasses et se rendre compte des difficultés que peuvent rencontrer les personnages handicapées.

Alors que de nombreuses comédies françaises nous déçoivent par leur manque de rythme, par leur volonté de rentrer dans un moule préformaté plaisait au plus grand nombre, ce premier film montre qu’il est encore possible de proposer de grandes comédies qui n’ont rien à envier à celles américaines omniprésentes. Frank Dubosc se révèle parfaitement à l’aise aussi bien à l’écriture d’un scénario digne des grandes comédies américaines mais surtout réussit son passage à la réalisation à la perfection . Aucune scène ne vient ralentir ou gâcher le plaisir de suivre l’évolution des personnages, aucun des personnages secondaires n’est oublié et on rentre donc pleinement dans ce film dans laquelle on passe du rire aux émotions plus tristes avec un plaisir constant. On est donc autant touché par cette comédie romantique qu’elle aborde avec une grande délicatesse la détresse des personnes handicapée. En trouvant constamment la bonne tonalité, le réalisateur et scénariste retrouve l’essence même du grand cinéma français qui fait autant rire que réfléchir sur notre société, sur notre volonté de trouver la compagne dont nous rêvons et avec laquelle on veut construire sa vie.

Franck Dubosc bénéficie pour mener à bien son premier film d’un excellent casting composé d’Alexandra Lamy (parfaite et irrésistible dans le rôle de Florence), Elsa Zylberstein (Marie), Gérard Darmon (Max), Caroline Anglade (Julie), Laurent Bateau (Lucien), Claude Brasseur (Papa Jocelyn) et François-Xavier Demaison (Curé de Lourdes). Tout le monde debout s’impose ainsi comme une des meilleures comédies de ce début d’année mais aussi comme un pari risqué mais gagné de proposer un film plus personnel. Dire que nous attendons avec impatience son prochain film en qualité de réalisateur est peu dire..

Vu le 16 mars 2018 au Gaumont Disney Village, Salle 6, A19 en VF

 

Note de Mulder: