La belle et la Belle

La belle et la Belle
Titre original:La belle et la Belle
Réalisateur:Sophie Fillières
Sortie:Cinéma
Durée:95 minutes
Date:14 mars 2018
Note:

Margaux, 20 ans, fait la connaissance de Margaux, 45 ans : tout les unit, il s'avère qu'elles ne forment qu'une seule et même personne, à deux âges différents de leur vie…

Critique de Mulder

Aborder la thématique du genre fantastique semble être pour de nombreux réalisateurs français une difficulté importante à moins de s’exiler au Canada ou aux Etats-Unis afin de trouver des studios de cinéma moins frileux et surtout pouvoir aller jusqu’au bout de leurs idées. Certes le cinéma de genre en français a connu de nombreux grands succès aussi bien publiques que critiques mais reste plus souvent anecdotique et assez rare. On était donc très intéressé de découvrir le nouveau film écrit et réalisé par Sophie Filières (Gentille (2009), Un chat et un chat (2009), Arrête ou je continue (2014)) avec dans le rôle principal féminin une comédienne que nous apprécions Sandrine Kiberlain. L’idée originale du film est ainsi de faire rencontrer dans le même contexte temporel deux versions d’une même femme, une de vingt ans et une de quarante-cinq ans et de les faire interagir.

Pourtant, la déception est de taille car le scénario hésitant semble vouloir chercher constamment à rester dans un réalisme total et donc d’échapper constamment aux éléments qui auraient pu donner à ce film une approche intelligente du cinéma fantastique et du voyage dans le temps. A aucun moment on ne saura d’où vient ce paradoxe temporel ni l’impact qu’aura cette rencontre sur l’avenir du personnage principal féminin Margaux. Certes le titre du film nous rappelle qu’il s’agit d’un conte et donc d’une histoire fantastique mais on aurait aimé une véritable approche d’un genre que nous apprécions et non une succession de scénettes guère trépidantes et trop ancrées dans le réel. Entre Margaux travaillant dans un magasin de vêtements, Margaux au ski , les nombreuses déclinaisons possibles sont abordées ici et ne laisse guère de place à une volonté de proposer un film différent de ceux que nous pouvons voir aussi bien au cinéma qu’à la télévision. Par sa forme, ce film se rapproche nettement plus d’un téléfilm luxueux que d’un véritable film propre à être découvert dans une salle de cinéma. La photographie du film n’aide guère non plus à rentrer totalement dans celui-ci et à s’attacher aux personnages.

Reste malgré un duo de comédiennes attachant, un résultat décevant qui ne nous donne pas envie de conseiller d’acheter sa place de cinéma pour assister à une comédie légère avec un manque cruel de rythme et surtout une mélancolie trop appuyée. La belle et la belle risquera de décevoir les nombreux fans de la comédienne Sandrine Kiberlain qui ne bénéficie pas ici d’un rôle suffisamment consistant pour montrer l’immensité de son talent.

Vu le 12 mars 2018 à l’UGC Ciné-cité Bercy

 

Note de Mulder: