The Florida Project

Découvert en 2015 dans le cadre du festival du cinéma américain de Deauville, le réalisateur Sean Baker avec son film tourné uniquement avec un iphone Tangerine avait retenu toute notre attention et gagné toute notre sympathie après avoir eu la chance de l’interviewer pendant ce festival. Son nouveau film The Florida project dont il a coécrit le scénario avec Chris Bergoch son fidèle collaborateur avec lequel il avait déjà co-scénarisé son précédent film (22 prix récoltés dans différents festivals) s’impose comme une réussite indéniable et son meilleur film à ce jour.

Alors que le cinéma hollywoodien préfère planter son décor dans les quartiers glamours ou chic de Los Angeles la plupart du temps, Sean Baker continue à s’attacher à décrire la véritable Amérique celle des laisser pour compte qui vivent dans des motels près des zones touristiques afin de survivre de plans risqués (vente de parfums) ou illégaux (prostitution). Dans cette Amérique, le système B semble être le seul moyen de survivre quitte à braver tous les interdits. Cette fois-ci, le réalisateur délaisse la ville de Los Angeles pour planter son décor dans la banlieue de Disney World et loin de la magie que l’on peut attendre d’un tel lieu nous présente la jeune héroine Moonee (6 ans) au caractère bien entier et jamais la dernière pour préparer de mauvaises blagues (cracher sur des voitures, voler et arnaquer des passants et profiter du système). Sa très jeune mère n’est également pas un exemple à suivre et est prête à tout aussi pour survivre y compris recourir à la violence.

Comme dans son précédent film, le réalisateur continue à s’entourer de comédiens non professionnels hormis la présence dans un rôle important ; celui du gardien bienveillant du motel Willem Dafoe.Cela s’explique non seulement par un budget très réduit mais aussi par un souhait constant de réalisme. Cette fois , le réalisateur préfère donner les rôles les plus importants à des enfants et trouve son inspiration dans une vieille série des années 20/30 Les vieilles canailles montrant les 400 coups d’enfants pauvres en pleine période de Grande dépression. Le film montre une fois de plus que Sean Baker a de véritables qualités de conteur et de direction de comédiens en réussissant à tirer le meilleur d’eux.

The Florida project a réellement toutes ses chances d’être sélectionné parmi les favoris de la prochaine cérémonie des Oscar et nous ne pouvons que défendre ce film réussi et profondément humain et vous encourager à le découvrir dès sa sortie.

Vu le 8 novembre 2017 au Club de l’Etoile, en VO

Note de Mulder: