Mon garcon

Mon garcon
Titre original:Mon garcon
Réalisateur:Christian Carion
Sortie:Cinéma
Durée:84 minutes
Date:20 septembre 2017
Note:

Passionné par son métier, Julien voyage énormément à l’étranger. Ce manque de présence a fait exploser son couple quelques années auparavant. Lors d’une escale en France, il découvre sur son répondeur un message de son ex femme en larmes : leur petit garçon de sept ans a disparu lors d’un bivouac en montagne avec sa classe. Julien se précipite à sa recherche et rien ne pourra l’arrêter.

Critique de Faith

Après avoir réalisé Une hirondelle a fait le printemps, Joyeux Noël ou encore En mai fais ce qu’il te plaît, Christian Carion revient sur le grand écran avec un tout nouveau défi. Mon garçon, dont la sortie en salles est prévue pour le 20 septembre 2017, dévoile un côté très sombre du réalisateur, jusqu’alors synonyme de films au charme désuet. Dans ce nouveau film, Julien – géologue passionné et père absent – est obligé de rentrer en France après que son jeune fils ait disparu. De culpabilité en obsession, il va se mettre en tête de le retrouver par ses propres moyens, quitte à perdre tous ses repères…

Mon fils est l’histoire d’un père, Julien, géologue passionné pour qui sa carrière est plus importante que sa vie personnelle. Entre un schéma « ordinaire » d’une vie de famille dans le Vercors et celui de l’aventure dans les pays orientaux, Julien a pris sa décision… Mais a-t-il fait le bon choix ? La disparition de son jeune fils le force à rentrer en France et à se confronter à ses choix passés. Face à ce drame, Julien découvre son instinct de père et la culpabilité de n’avoir été présent toutes ces années. Gauche et impulsif, il décidera de trouver l’enfant perdu par ses propres moyens, parfois au delà des lois et de la raison.

Passionné de cinéma depuis ses 13 ans, Christian Carion voit sa carrière décoller, en 2001, après avoir réaliser le célébrissime Une hirondelle a fait le printemps, une ode à ses origines familiales somptueusement interprétée par le duo Michel Serrault / Mathilde Seigner. Suivront ensuite Joyeux Noël (2005), l’Affaire Farewell (2009) ou encore En mai fais ce qu’il te plaît (2015). Habitué aux fresques historiques et aux films au charme désuet, Mon garçon marque un véritable virage artistique dans la carrière du réalisateur.

Décrit comme une expérience inédite, le film est un ovni dans le milieu cinématographique : un tournage en six jours quasi en temps réel et en une prise, une absence de scénario et l’isolement forcé pour l’acteur principal. Tourné dans la continuité et sans aucune répétition, le film engendre une véracité et une crédibilité que l’on retrouve difficilement ailleurs que notre vie quotidienne. Après Joyeux Noël et L’Affaire Farewell, Mon fils, cinquième long métrage de Christian Carion et troisième collaboration entre le réalisateur et l’acteur, signe la confiance commune et totale entre les deux hommes.

Sublimé par un casting français de – prometteurs et reconnus - talents, Mon garçon réunit Guillaume Canet (Rock’n Roll, L’Homme qu’on aimait trop, La prochaine fois je viserai le cœur, Ne le dis à personne,…), Mélanie Laurent (Insaisissables, Inglorious Basterds, Je vais bien ne t’en fais pas,…) et Olivier de Benoist (Candice Renoir, Damoclès) dans les rôles principaux. Apparaissent également Antoine Hamel (4 garçons dans la nuit, Candice Renoir), Mohamed Brikat (Cherif), Marc Robert (L’ordre et la morale, Duel en ville, Pars vite et reviens tard,…) ainsi que les débutants Lino Papa et Tristan Pagès.

Dans Mon garçon, la culpabilité et l’amour font parfois perdre la raison des personnages du film, en prise avec leurs doutes. Rien n’est tout blanc, rien n’est tout noir : rien n’est simple et tout n’a pas toujours de raison… Dans ce flou artistique évoluent Julien (Guillaume Canet), géologue passionné ayant préféré faire carrière que devenir père, Marie (Mélanie Laurent), ex femme tourmentée, ayant préféré refaire sa vie avec un autre que d’attendre son amour passé ; cet autre, Grégoire (Olivier de Benoist), amoureux dépassé par la situation. Dans ce thriller haletant, les apparences sont trompeuses et la recherche de l’enfant perdu peut se transformer en obsession ou en folie…

Filmé dans un registre intimiste mais non moins spectaculaire, Mon garçon casse les codes du cinéma « installé » de par ses prises de partie artistiques et ses conditions de tournage. Résultat d’une intensité brut, le film est engagé au cœur de l’action, dans laquelle Canet devient victime de « son propre jeu ». Reprenant les codes du thriller, Mon garçon brille par la noirceur de son intrigue et le côté double de ses personnages… Intense, le film questionne le spectateur quant à ses propres limites : sur ce qui retient de la raison et de la déraison. Car, après avoir vu Mon fils, chacun est libre de se demander si l’humain est un animal comme les autres, face à un important danger… A voir et à débattre !

Vu le Le 12 septembre 2017 au Club 13

 

Note de Faith:

Critique de Mulder

Le cinéma de genre semble être trop souvent cantonné à un cinéma répondant de manière trop automatique à des règles préétablies et n’arrive guère à nous surprendre malgré certaines réussites indéniables et dont leur réalisation efficace tend à manquer cruellement d’identité. Pourtant certains films réussissent encore à nous surprendre et à proposer non seulement un exercice de style réussi mais surtout une histoire prenante et parfaitement interprétée. Pour son cinquième film, le réalisateur et scénariste Christian Carion a voulu revenir aux sources mêmes du thriller et nous livre le parcours d’un homme divorcé prêt à tout pour retrouver l’enfant qu’il a eu avec son ex-femme quitte à recourir à la violence et à aller contre les forces de l’ordre.

Tourné en six jours de manière chronologique, Mon garçon relève d’une véritable prouesse en ce qui concerne le rôle principal incarné avec un talent indéniable par Guillaume Canet.En effet, celui-ci n’a eu lors du tournage aucun texte auquel se raccrocher et surtout n’a pas eu accès au scénario. Pratiquement tourné en temps réel, Mon garçon se révèle être un véritable parcours initiatique pour le personnage incarné par Guillaume Canet. A la recherche de son enfant kidnappé il devrait affronter non seulement un dangereux réseau d’enlèvements d’enfants mais surtout transgresser certaines lois pour arriver à ses fins. La réalisation apurée de Christian Carion suit à la manière d’un documentaire la quête du personnage principal Julien Perrin (Guillaume Canet) qui devra non seulement affronter le nouveau concubin de son ex-femme plus obnubilé par la construction de sa nouvelle maison que par l’enlèvement du fils de celle-ci et du personnage principal.

Il est intéressant de voir qu’aucun des personnages dans ce film ne semble être un parfait exemple à suivre. Julien Perrin a sacrifié sa famille au détriment de son travail qui occupe le centre de sa vie, son ex-femme semble ne pas réussir à encadrer et élever parfaitement leur fils. Ce dernier semble aussi en vouloir à ses parents (à la vue des nombreuses scènes du passé qui ornent ce film de manière réussie). Cette fragilité qui semble trôner au centre du récit lui apporte une véritable émotion palpable et surtout donne au film toute sa force et son attirance.

Tourné dans le Vercors en milieu naturel, le film bénéfice d’un cadre original et de décors naturels renforçant parfaitement le climat du film. Le directeur de la photographie Eric Dumont a réussi à trouver la meilleure approche pour tirer parti des lieux de tournages et surtout être en parfaite osmose avec l’histoire ici contée. Dans ce sens, Mon garçon réussit à retrouver toute la force des meilleurs thrillers et nous permet surtout de retrouver une comédienne que nous apprécions, Mélanie Laurent qui apporte tout son charme et sa fragilité à son personnage. On retiendra notamment une scène d’affrontement verbal entre le personnage principal et celle-ci qui nous montre le réel plaisir qu’ont eu les comédiens de travailler avec le réalisateur Christian Carion.

Alors que le cinéma actuel a trop souvent l’air trop mécanique pour être autre chose qu’un produit de consommation aussi vite découvert qu’oublié, Mon garçon continue à nous hanter après sa découverte et surtout impose une nouvelle fois Guillaume Canet non seulement comme un excellent comédien mais surtout pour quelqu’un osant aborder de sujets audacieux et sortir d’un cinéma trop banalisé laissant peu de place à l’originalité. On ne peut donc que vous conseiller de découvrir ce film dès ce mercredi 20 septembre.

Vu le 18 septembre 2017 à l’UGC Ciné-cité Les Halles, salle 10

Note de Mulder: