Death Note

L’univers Death note aura connu plusieurs formes avant de devenir l’un des films les plus attendus de l’année sur Netflix. Il s’agissait au départ d’un manga écrit par Tsugumi ?ba et dessiné par Takeshi Obata et publié de décembre 2003 à mai 2006 dans le magazine Weekly Sh?nen Jump. Cette première adaptation donnera ensuite une douzaine de mangas mais aussi une série animée culte réalisée par Tetsur? Araki au sein du studio Madhouse et trois films live (Death Note (2006), Death Note 2: The Last Name (2006) et L: Change the World (2008).La richesse de cette saga permettra au fur et à mesure d’apporter une réelle consistance aux personnages principaux mais aussi d’incorporer de nombreux rebondissements. Une telle richesse autour d’un postulat pourtant assez simpliste soit que le possesseur du Death Note a le pouvoir de provoquer la mort de manière probable en uniquement indiquant le nom de la personne et la modalité de la mort (on oubliera donc un requin sortant des toilettes comme l’idée semble pourtant plaire lors d’une évocation dans ce film par Ryuk)

Certes le résultat final manque par moment de rythme. Il semble aussi se complaire dans la facilité en alternant des scènes très (trop) dialoguées et les différentes morts causées .Pourtant, il faut bien reconnaitre que le scénario de Charley Parlapanides, Vlas Parlapanides et Jeremy Slater est suffisamment maitrisé pour faire de Death Note l’une des productions Netflix les plus marquantes et incontournables de cette année. En transplantant le cadre de l’action du Japon aux Etats-Unis, le film permet également d’aborder plusieurs thématiques comme la jeunesse américaine en manque de repères moraux, le dilemme psychologique de savoir qui mériter d’être tué et surtout de la force des moyens technologiques dans une société régie par l’abus des médias sociaux et dans laquelle personne ne semble être réellement hors de portée.

De la même manière, l’approche par les scénaristes de l’univers Death Note permet au film de jongler habilement entre le thriller horrifique, le film fantastique et surtout une peinture de notre société jamais satisfaite et dans laquelle la violence est présente à tous les niveaux. La lutte acharnée entre L épaulant les forces de l’ordre et Kira un personnage fictif créé par Light Turner pour pouvoir créer un véritable nettoyage de toutes les personnes coupables de méfaits à ses yeux. Impossible donc de ne pas être happé par l’intrigue mais aussi par les relations entre Light Turner et Ryuk mais aussi avec Mia Sutton une étudiante et amie de ce premier. Le réalisateur Adam Wingard qui a su brillamment se faire connaitre par des thrillers horrifiques à petit budget (You’re Next (2012), Blair Witch (2015)) trouve ici avec Death Note aisément son film le plus réussi et efficace à jour. Une nouvelle fois, il se montre parfaitement à l’aise pour nous proposer des scènes réellement éprouvantes comme une décapitation, un saut au somment d’un immeuble et autres prises d’otages finissant réellement dans des bains de sang aussi dantesques que parfaitement maitrisées.

Le réalisateur bénéficie aussi d’un casting d’une efficacité redoutable dans lequel on retrouve pour la version originale la voix de Willem Dafoe (Ruyk) mais aussi dans les rôles principaux Nat Wolff (Light Turner), Margaret Qualley (Mia Sutton), Lakeith Stanfield (L). On ressort donc de la découverte de Death Note plutôt très satisfait même si on aurait préféré un rythme plus soutenu et de nombreux rebondissements tout au long du récit. On espère donc que le film connaitra plusieurs suites étant donné que l’univers Death Note a suffisamment de consistance pour donner lieu à plusieurs films.

Vu le 22 août 2017 en lien privé presse Netflix

Note de Mulder: