Convoyeur (Le)

Convoyeur (Le)
Titre original:Convoyeur (Le)
Réalisateur:Nicolas Boukhrief
Sortie:Cinéma
Durée:91 minutes
Date:14 avril 2004
Note:
Petite société de transport de fonds, la compagnie Vigilante est en pleine crise, victime de trois violents braquages dans l'année qui n'ont laissé aucun survivant. C'est dans ce contexte difficile qu'un homme, Alexandre Demarre, se présente un matin au centre-fort de Vigilante pour entamer sa première journée de travail. Chômeur, flic, braqueur... Qui est cet individu et que cherche-t-il ? Site officiel http://www.leconvoyeur-lefilm.com
(Source Allociné)

Critique de Mulder

Le Convoyeur est un film de genre fait dans les règles de l'art et non une énième production formatée. Ce film est également un film d’auteur. Le scénario est un bon scénario ce qui est rare ces temps-ci quand je vois un film français sur un écran. Ce film est porté par une équipe de personnages tous différents, et surtout par un très bon acteur, Albert Dupontel.

Depuis "Nid de guêpes" je n'avais pas ressenti une telle impression devant un vrai film de genre à la française. Le réalisme saisissant alimente une tension grandissante et on reste scotché à son siège ne sachant jamais ce qui va se passer.

enfin, ce film est à la fois un western urbain, un thriller paranoïaque et un drame social, "Le Convoyeur" surprend par sa capacité à synthétiser des genres pour devenir un objet unique et bigrement salutaire au sein du cinéma national.

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Feu José Giovanni aurait dit apprécier les films de Besson, Kassovitz et Jacques Audiard. Avec tout le respect que l'on doit à ce grand auteur populaire qui vient de nous quitter, il nous sera permis de préférer le cinéma de Nicolas Boukhrief qui signe avec son troisième film une oeuvre dense et percutante. Il y a certes quelques détails épars dans le traitement desquels on aurait aimé un peu plus d'inventivité, comme l'explication de l'entrée d'Alex chez les convoyeurs, par exemple. De même, Boukhrief ne s'attarde que brièvement sur les motivations sociales de son petit monde, laissant la plupart des personnages de ce point de vue à un niveau rudimentaire. En fait, il emprunte en quelque sorte le même chemin que Florent-Emilio Siri avec Nid de guêpes, à savoir un divertissement qui va droit au but, sans détour, ni fioritures. Les actions des personnages se fondent alors plus sur la tension inhérente à leur travail, sur les chocs qu'il peut y avoir à l'intérieur d'une équipe hétéroclite et méfiante.
Ce climat d'apathie et de violence larvée, il fallait un acteur de la carrure d'Albert Dupontel pour s'y immerger, pour devenir notre guide, d'abord fort mystérieux, dans ce milieu particulier. L'acteur ne fait ici que confirmer la très bonne opinion qu'on avait déjà de lui, après ses interprétations remarquables dans La Maladie de Sachs et Irréversible. Appuyé par des seconds rôles sans faille et d'une richesse qui ferait honneur à la grande époque de M. Giovanni, il dresse un portrait opaque et intrigant, en dépit des bribes d'information que nous fournit le scénario sur sa personne.
En somme, un très bon film qui exploite adroitement le milieu professionnel et, dans une moindre mesure, les pressions que le crime exerce sur celui-ci. S'il persévère dans la même économie et efficacité de ses moyens, Nicolas Boukhrief, et à travers lui le cinéma populaire français, aura de beaux jours devant lui.

Vu le 25 avril 2004, à l'UGC Gobelins, Salle 3

Note de Tootpadu: