Wall (The)

Wall (The)
Titre original:Wall (The)
Réalisateur:Doug Liman
Sortie:Cinéma
Durée:90 minutes
Date:07 juin 2017
Note:

Deux soldats américains sont la cible d’un tireur d’élite irakien. Seul un pan de mur en ruine les protège encore d’une mort certaine. Au-delà d’une lutte pour la survie, c’est une guerre de volontés qui se joue, faite de tactique, d’intelligence et d’aptitude à atteindre l’ennemi par tous les moyens…

Critique de Faith

Après avoir réalisé La mémoire dans la peau (2002), Fair Game (2010) et Edge of Tomorrow (2014), Doug Liman revient sur le grand écran avec The Wall, en salles le 7 juin 2017. Huit-clos sous haute tension, le film suit le duel – armé et psychologique – de deux soldats ennemis, en pleine guerre. Avec un mur comme seul rempart de cette violence ambiante, chacun tente de sauver sa peau. Et dans cette course à la survie, tous les coups sont permis… Bourreau ou victime, les rôles s’entremêlent…

D’inspiration militaire, The Wall est un ovni cinématographique, entre thriller, western et film noir. Inspiré de faits réels, le film se déroule en 2007, quelque part en Irak, quand George W. Bush, alors président des Etats-Unis, déclare la fin de la guerre. Mais entre cette déclaration et la réalité, un fossé est évident. Duel psychologique à distance, The Wall met en scène les déboires des soldats Isaac et Matthews, tireurs d’élite américains, surveillant un chantier où plusieurs hommes ont été abattus par balles. Dans ce paysage de désert aride, la prudence fait alors place à l’ennui et le sergent Matthews tente une inspection, hors de sa cachette… Jusqu’à se faire tirer dessus. Afin de sauver son camarade, Isaac sort de sa cachette et trouve refuge derrière un mur, tentant de se protéger d’un ennemi invisible et omniprésent…

Ecrit tandis qu’il enseignait en Chine, le scénario de The Wall, imaginé par Dwain Worrell, est une grande première pour l’auteur qui voit l’un de ses écrits retranscrit sur grand écran. Maniant la tension à la perfection, ce dernier propose un récit haletant dont l’histoire de guerre et de camouflage est teintée de manipulation machiavélique. Passionnée de linguistique, Dwain Worrell s’est attaché à ce que le fil rouge du film, les échanges radio entre le soldat américain et son homologue irakien, révèle les points communs et de différentiation des deux protagonistes. Grand perfectionniste, il a nourri l’écriture du scénario du film par d’importantes recherches sur la guerre en Irak, l’état de stress post-traumatique et la vie quotidienne des soldats afin de coller au mieux à la réalité.

Mis en lumière par un étonnant casting, The Wall réunit Aaron Taylor-Johnson (Noctural Animals en 2017, Savages en 2012, Kick ass en 2010) qui incarne le soldat Isaac et John Cena, ex-catcheur, star de la WWE (12 rounds en 2009, Legendary en 2010 ou encore dans Parks and Recreation en 2015) dans le rôle du Sergent Matthews. Absent de l’écran, Laith Nakli (The visitor en 2007, Amira & Sam en 2014, ou My last day without you en 2011) fait la voix de Juba, le soldat iranien, caché.

Ennemis par la guerre, les soldats se font face, uniquement séparés par un mur de pierre, s’effritant à chaque tir. Tandis que Juba brille par sa force et son instinct de grand solitaire, l’amitié entre les soldats américains donne une tout autre dimension au film : Isaac ne se battant pas uniquement pour sa vie mais aussi pour celle de son camarade. Conjuguant leurs efforts, ils tenteront de changer le rapport de force et le dénouement du film…

Produit par Amazon Studios, The Wall est un film intense et éprouvant, qui ne laissera personne indifférent. Tourné en un temps record (14 jours) avec un budget restreint, le film est pourtant d’un réalisme qui (nous) glace le sang. Portrait au vitriol d’erreurs du passé, il nous force à réfléchir sur la guerre – passée, présente, future – ainsi que sur les hommes qui la font et la subissent. Difficile à inscrire dans la case des grands films, The Wall est une piqure de rappel - importante mais difficile – de la subtilité des tensions dans un monde où rien n’est tout blanc, ni tout noir…

Vu le 30 mai 2017 à la Salle Metropolitan, en VO

Note de Faith: