In the fade

Dans le climat actuel après les attentats terroristes perpétrés notamment à Paris, Manchester et à Londres, le nouveau film coécrit et réalisé par Fatih Akin (De l’autre côté (2007), Soul Kitchen (2009), The cut (2014)..) pose une véritable question qui est de savoir comment réagir quand des proches ont été sauvagement tués par des lâches sans scrupule capables des pires actions pour des idéaux nauséabonds.

Nous découvrons donc après un flashback montrant le mariage de Katja et de Nuri, cette jeune mère d’un jeune garçon se rendant avec celui-ci à l’endroit dans lequel son mari travaille. Malheureusement un groupuscule composé d’un jeune couple aux idées extrémistes fomente une attaque terroriste envers son mari. Ainsi la cycliste que croise Katja en repartant seule de ce magasin se révèlera être une dangereuse terroriste et son vélo laissé devant ce magasin contiendra une bombe artisanale. L’explosion causera notamment la mort du mari et du jeune enfant de Katja. Fragilisée et recourant à l’usage de stupéfiant pour tenir le coup, son témoignage se révélera insuffisant pour arrêter cette cycliste qui sera ainsi relaxée. Restera pour Katja un seul moyen réel avec une justice incapable de mettre fin à de tels méfaits passer à l’action.

Loin d’être l’un de ces vigilants movies dont la saga Un justicier dans la ville (1974-1994) en est l’exemple parfait, In The Fade nous présente plutôt un portrait d’une femme blessée par cet attentat et par sa manière d’y faire face. Le film se divise ainsi en trois parties distinctes. La première présente les personnages et les effets sur Katja de cet attentat. La seconde est consacrée au procès et la dernière à la vengeance d’une femme face à une justice traditionnelle incapable d’appliquer la peine requise à ce couple de criminels. Loin de vouloir à tout prix montrer des images violentes, le film sait jouer parfaitement sur un climat d’insécurité et sur l’interaction entre les personnages.

In The fade par sa structure trop linéaire manque d’efficacité et semble vouloir trop rester ancré dans la réalité pour s’imposer comme un de ces films d’actions qu’Europacorp maitrise totalement. De la même manière, il aurait été intéressant de ne pas se focaliser uniquement sur ce couple de terroristes mais sur le groupe auquel il appartient et ainsi préparer la justice expéditive d’une femme décidée àn régler par elle-même sa propre justice. Ce film aurait peut être gagné à être un vigilant movie afin de proposer des scènes d’une efficacité redoutable et montrer que chacun peut devenir une véritable machine à expédier la justice aussi expéditive soit elle.. Reste un film efficace mais trop traditionnel et dépourvu d’idées nouvelles ou d’une position d’un réalisateur engagé.

Le personnage principal féminin incarné par Diane Kruger (prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes pour ce film) donne ici une de ses meilleures interprétations et donne au film une plus-value certaine. La mise en scène et la structure du film trop traditionnel n’arrivent pas en effet à lui donner sa propre entité. Reste cependant une fin très réussie et logique qui apporte au film une conclusion efficace.

Vu le 28 mai 2017 au Gaumont Opéra Capucines, Salle 1, en VO

Note de Mulder: