Free Fire

Free Fire
Titre original:Free Fire
Réalisateur:Ben Wheatley
Sortie:Cinéma
Durée:90 minutes
Date:14 juin 2017
Note:

Une vente d’armes clandestine doit avoir lieu dans un entrepôt désert. Tous ceux qui y sont associés se retrouvent face à face : deux Irlandais, Justine, l’intermédiaire, et le gang dirigé par Vernon et Ord. Mais rien ne se passe comme prévu et la transaction vire à l’affrontement. C’est désormais chacun pour soi… pour s’en sortir, il va falloir être malin et résistant.

Critique de Mulder

Le nouveau film co-écrit et réalisé par Ben Wheatley (Kill list (2011), Touristes (2012), High Rise (2016)) démontre une nouvelle fois que ce réalisateur surdoué peut s’imposer comme un digne hériter de John Carpenter. Privilégiant aussi bien la forme que le fond et mettant toujours la musique au centre de ses films, Free Fire semble trouver son inspiration aussi bien dans Assaut (1976) que dans un décalque ingénieux de Reservoir Dogs (1992) de Quentin Tarantini. En plaçant pratiquement tout le cadre de l’action dans un entrepôt dans lequel des personnes vont s’entretuer, le film réussit à s’imposer comme un huis clos aussi réussi que suffocant. Ainsi alors qu’une vente d’armes de manière clandestine devait se dérouler normalement tout part finalement de travers et tout devient matière à un règlement de compte ultra violent qui ne laissera personne intact.

Alors que le cinéma actuel des studios américains a tendance à virer à la surenchère au détriment de scénarios suffisamment construits et de personnes suffisamment dessinés, Free Fire préfère recourir à peu de moyens et laisser place à une véritable surenchère de violence dans un lieu confiné. Comme dans ses films précédents le réalisateur Ben Wheatly attache une réelle attention à l’élaboration de ses personnages et à trouver des situations réalistes tout en recourant à une violence exacerbée. Free Fire s’impose ainsi par sa violence mais surtout par son casting percutant dans lequel on retrouvera notamment Brie Larson (Justine), Cillian Murphy (Chris), Armie Hammer (Ord), Sharlto Copley (Vernon), Sam Riley (Stevo) et Jack Reynor (Harry). On retrouvera aussi parmi les producteurs exécutifs Martin Scorsese qui a su permettre au réalisateur d’avoir suffisamment de liberté artistique pour livrer un film d’une efficacité redoutable.

De la même manière la construction du film nous rappelle de manière assez crue la violence omniprésente actuellement dans les jeux vidéos (FPS). Il en ressort une réelle immersion et un sens tout particulier de l’espace faisant de ce lieu confiné un espace de violence redoutable. De la même manière l’action du film se passant dans les années 70, l’absence de moyens de télécommunication récents (téléphone portable, ordinateur portable) permet au film de rendre hommage à de nombreux films des années 70 jugés pour la plupart comme étant des films d’exploitation. Les nombreux gunfights et explosions de gore s’enchainent au plus grand plaisir des spectateurs voyant ici un cinéma décrispé, violent et hargneux..

Le plaisir pris par les comédiens se ressent ici complètement notamment par l’interprétation très convaincante de Brie Larson (future Captain Marvel) et Armie Hammer dans l’un de ses meilleurs rôles. Loin d’être un simple exerrcice de style, Free fire s’impose comme un film d’un réalisateur libre et capable de livrer ses films sans avoir à rendre de compte et à s’aligner sur le diktat des grands studios hollywoodiens. En cela, Free fire s’impose comme une réussite mineure certes mais comme un film réussi et maitrisé.

Vu le 15 mai 2017 à la Salle Metropolitan, en VO

Note de Mulder: