Le cercle - Rings

Le cercle - Rings
Titre original:Le cercle - Rings
Réalisateur:F. Javier Gutiérrez
Sortie:Cinéma
Durée:102 minutes
Date:01 février 2017
Note:

Une jeune femme s’inquiète pour son petit ami lorsqu’ il commence à s’intéresser aux mystères entourant une vidéo censée tuer celui qui la regarde 7 jours après l’avoir visionnée. Elle se sacrifie pour sauver son petit ami et fait alors une terrifiante découverte : il y a « un film dans le film » que personne n’avait encore vu…

Critique de Mulder

“D’abord vous voyez le Cercle – Rings ensuite vous mourrez »

On aurait tant aimé que le slogan soit aussi fort que la puissance émotionnelle dégagée par la découverte de ce nouveau volet d’une saga que nous apprécions. Malheureusement la faiblesse du scénario et le manque de rythme évident font que si l’on meurt bien de quelque chose en découvrant ce film c’est d’ennui.

Débuté en 1988 la saga horrifique Ring tient son origine d’un film japonais réalisé par Hideo Nakata dans laquelle la vision d’une vidéo maudite entrainait la mort au bout de sept jours des personnes la regardant. D’une efficacité redoutable et magistralement réalisé, ce film s’imposa non seulement comme un succès public mais aussi critique. La notoriété grandissante du film donna non seulement naissance à plusieurs suites (Ring 0 (2000), Ring 2 (1999) et récemment un crossover Sadako vs. Kayako (2016)) mais aussi à un remake américain réalisé par Gore Verbinski (2002) très convaincant. En 2005 une suite réalisée par Hideo Nakata fut aussi proposée et permettait de retrouver Naomi Watts dans un film tout aussi convaincant. Douze ans plus tard, Le Cercle – rings se veut être la suite du remake américain . Sur la base d’un scénario signé par Akiva Goldsman, David Loucka, et Jacob Aaron Estes, on retrouve donc les agissements macabres de Samara.

Dès la scène d’ouverture dans laquelle on assiste à un accident aérien grave dans laquelle un jeune adulte ayant visionné la cassette maudite se voit poursuivi par Samara ,le manque réel d’envergure pour ramener à la vie une saga pourtant auréolée d’un succès mondial est évident .Il y avait pourtant dans cette scène d’introduction aérienne suffisamment de matière pour proposer un moment fort et une parfaite entrée en matière et même l’idée d’utiliser par exemple les différents écrans se trouvant sur les fauteuils passagers pour ramener à la vie Samara et toute sa fureur qu’elle draine dans son sillage. Malheureusement à peine esquissée et vraiment trop courte, cette scène rate son objectif et nous laisse dubitatif sur cette entrée en matière. Cette scène rappelle par certains côté l’excellent sketch de George Miller du film La quatrième dimension (1983) mais ne suscite pas le même niveau d’angoisse.

Cette scène d’introduction passée, l’action reprend treize ans après. On découvre ainsi de nouveaux personnages notamment Julia (Matilda Lutz) et Holt (Alex Roe vu dans la cinquième vague (2016)) qui vont devoir à leur tour faire face à Samara tout en essayant de trouver une échappatoire à la malédiction de la vidéo maudite. Malheureusement malgré quelques bonnes idées comme ce professeur de biologie Gabriel (Johnny Galecki (Leonard Hofstadter dans The Big Bang Theory (2007-2017)) qui essaye avec certains de ses élèves de trouver une parade pour rester en vie après avoir découvert cette vidéo, le film n’arrive ni à créer une véritable immersion ni à poser un climat inquiétant. On suit donc l’enquête des deux personnages principaux qui vont tenter de comprendre la nature du pouvoir maléfique de Samara et surtout son origine. De nombreuses autres bonnes idées sont pourtant présentes mais justes esquissées. Certes l’utilisation des nouvelles technologies et des nombreux écrans présents dans notre quotidien (téléphones portables, consoles de jeux portables…) aurait pu donner une véritable valeur ajoutée au récit mais le scénario manquant cruellement d’audace échoue.

Alors que les deux précédents volets réussissaient avec un talent indéniable à nous faire frissonner et surtout à proposer de véritables scènes anthologiques de frayeur, Le Cercle – Rings semble appliquer sans réelle conviction des effets horrifiques (la scène de la mort d’une étudiante en témoigne). Réaliser un bon film d’horreur doit reposer justement sur un excellent scénario propice à des nombreux rebondissements mais surtout à une photographie soignée, celle du film ne convainc à a aucun moment. Le manque de rythme dessert totalement les efforts accomplis par les comédiens notamment Vincent D’onofrio excellent une fois de plus dans un second rôle important. De la même manière la musique signée par Matthew Margeson sauve également le film de l’échec total et montre à quel point il est important une fois de plus de s’appuyer sur de solides compositeurs.

Le cercle- rings aurait pu être un bon film d’horreur mais le résultat final déçoit constamment et montre qu’il est sûrement temps pour Samara de laisser sa place à de nouvelles figures iconiques de l’horreur. La sortie du film repoussée à plusieurs reprises laissait certes présager un résultat décevant mais on aurait pu espérer que le montage final aurait pu redonner un tant soit peu de qualité à ces retrouvailles très attendues. Malheureusement ce n’est pas le cas.

Vu le 2 février 2017 au Gaumont Champs-Elysées Marignan, Salle 5, place E1 en VO

Note de Mulder: